La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mercredi 30 mai 2012

Millenium : la fille au tatouage de dragon

Et je me suis agenouillé devant un paquet de cookies

Millenium : La fille au tatouage de dragon, David Fincher, 2011, Allemagne-Angleterre-Suède-USA.

Depuis très peu de temps, je me demande si les américains n'ont pas une profonde aversion envers les suédois. Joss Whedon et Drew Goddard, dans La cabane dans les bois, font part du fait qu'il ne faut jamais faire confiance aux suédois (dans un domaine qui pourrait provoquer l'apocalypse), le dieu de la mythologie scandinave Thor a été ridiculisé à 2 reprises dans les adaptations des comics Thor et The Avengers (où il joue un rôle de fond d'écran), et, pour enfoncer le clou, David Fincher a réalisé Millenium : la fille au tatouage de dragon qui est une autre adaptation du roman quasi-éponyme de Stieg Larsson et ne fait pas honneur à l’œuvre originelle dont elle ne reprend pas en vo américain le concept caché dans le titre original suédois de Millenium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes. De plus, David FIncher fait plusieurs entorses majeures à l'ouvrage : Daniel Craig a été casté dans le rôle de Mikael Blomkvist, le générique du film est hideux et l'ensemble est traité comme un sujet absolument pas maîtrisé par ses commanditaires. La pelloche shootée et scotchée par "Finchy" se regarde donc difficilement. J'ai essayé de retranscrire une brève chronologie de mes moments passés à regarder ce film :

Le premier moment, celui de la découverte, se déroule en faisant avec ce que les images et le traitement laisse présager du reste. Le générique est hideux, aucun plan ne dure plus de 5 secondes, aucune réplique n'est balancée avec un peu de cœur, le rythme des dialogues est chronométré, aucune scène ne dépasse les 30 secondes.

Le second moment est celui de la perte d'espoir. Un relâchement brusque a eu raison de moi au moment où je me suis rendu compte que le film allait être long à supporter. La musique noie l'ensemble, elle essaye de faire monter la tension dramatique à elle toute seule, les événements sont totalement désensibilisés par une sur-abondance d'informations qui assomment plus qu'elles n'intéressent (d'autant plus qu'elles sont adressées indirectement au spectateur par des dialogues peu crédibles ... de fait).

Le troisième moment est une intervention de ma mémoire. Il s'agit du souvenir d'un extrait de conférence dans laquelle Finchy le Fincher affirmait, appuyé avec un regard d'intimidation, assis sur sa chaise, tournant à moitié le dos à l'audience, que son métier est de fabriquer des films distrayant "pour nous" ... voulant dire que si on avait des reproches "pour lui", on pouvait s'incliner devant sa générosité. Qu'il "nous" refile donc de sa renommée, de ses contacts et de son pognon "pour nous".

David Fincher et l'art de cadrer avec ses lunettes noires (pas de remarques sur le regard d'intimidation : il est "pour nous")

Le quatrième moment consiste à raccrocher au wagon car j'ai laissé dérouler Millenium : la fille au tatouage de dragon pendant un certain temps en pensant aux manques dans mon garde-manger et aux courses que je dois faire.

Le cinquième moment est empli d'horreur et de malheur. Scandale ! Le premier viol du tuteur Nils Bjurman sur Lisbeth Salander (la fellation) est filmé comme un acte consenti (il est pourtant qualifié comme viol dans le livre de Stieg Larsson et la première version filmée d'Oplev avec Noomi Rapace) ; pour Finchy Fincher et les commanditaires de ce produit marquéquété "qualité et succès", Lisbeth masturbe et suce son tuteur pour obtenir l'argent et s'acheter un ordinateur portable. Que pense le néophyte et le m'en-foutiste de base de Lisbeth et de la série Millenium ? Où est donc le propos de Stieg Larsson qui voulait vilipender tous les comportements faisant référence à des hommes qui haïssent et brutalisent les femmes ?

Le sixième moment concerne la tentative d'assassinat sur Mikael Blomkvist. Il semble n'être qu'un événement anodin permettant à Lisbeth de coucher avec le journaliste. Faut bien faire ressembler l'intrigue de ce fille au tatouage qui pue l'encre à celle du bouquin original et de sa première adaptation téléciné d'Oplev.

-"On a essayé de tuer Blomqvist ?" -"Non, c'est Lisbeth qui a couché avec lui."

Le septième moment est celui du répit. Une grosse demi-heure après une interruption salvatrice, je me suis permis de supporter la suite sans faire attention aux notions de qualité et de quantités de ce long-métrage. Je suis allé faire des courses et j'ai acheté et mangé des cookies Granola gros chunks/pépites de chocolat et d'amandes caramélisées. Il devait rester une heure de film. Le paquet a duré un quart d'heure. Il y a des plaisirs plus agréable que celui de regarder de mauvais films. Ce moment de dégustation a commencé pendant que Cécilia Vanger (Géraldine James) tenait des papiers en main*.

Le huitième moment consiste à rigoler en voyant Daniel Craig s'agiter au bout d'un harnais. Enfin un peu d'action, enfin un  peu d'humour, enfin un peu de quelque chose.


Pour conclure, je voudrais souligner que j'en ai vraiment marre de ces films américains estampillés "grande qualité" alias "succès d'estime + grosse rentrée de fric" qui alignent des gens compétents (ou pseudo-compétents ou connus) qui s'avèrent être de grosses daubes ou d'énormes déceptions au final (je pense aussi au Dahlia Noir de Brian de Palma). Tant qu'à vendre un film sur son aspect qualitatif, autant faire une pelloche de qualité.

*pour des précision de noms d'acteurs/actrices, je me suis aidé de la fiche IMDB du film.

mercredi 23 mai 2012

La sélection du mercredi 23 mai 2012

La bande-annonce de MIB 3, MIIIB, M3B, MIB au cube présente une raison suffisante d'aller en salles : voir Josh Brolin tenir un rôle d'habitude joué par Tommy Lee Jones. A part ça, Will Smith a l'air de ne plus y croire.

La bande-annonce de Sur la route présente des personnes nues aimant le jazz qui se baladent en voiture. L'un d'eux sait taper à la machine.

La bande-annonce de Cosmopolis présente une mode nouvelle sur un air de rébellion : l'egotrip chez le coiffeur. La mort et le sexe sont au bout du chemin.

La bande-annonce de Disparue présente une histoire qui promet de bien finir ... vu que l'héroïne du film sait qui est le méchant.




mercredi 16 mai 2012

La sélection du mercredi en mode "c'est grave" [16 mai 2012]

La bande-annonce de Mille Mots présente Eddy Murphy, le comique que nous avons tous tant aimé dans Un fauteuil pour deux, Un prince à New York et Le flic de Beverly Hills 3 de John Landis, ne pouvant aligner plus de mille mots sous peine de mourir. Vu que monsieur Murphy est difficile à refourguer après ses passes cochonnes avec des prostituées transexuelles, le monteur a casé une musique des Blues Brothers de John Landis (dans lequel monsieur Murphy n'a jamais figuré) pour rythmer un film dont, apparemment, le seul atout est de faire taire Eddy Murphy.

Et prétendre que la bande-annonce ne m'a pas emballé parce que monsieur Murphy a couché avec des prostituées transexuelles, c'est grave.

La bande-annonce de Matins calmes à Séoul d'Hong Sang-soo est très prometteuse quant au long-métrage. L'histoire d'amour promise semble être généreuse en instants reposants et chaleureux.

Mais, faire un zoom, celui de la 45ème seconde, c'est grave.








Je te promets - The vow a un tiret entre les 2 parties de son titre. C'est grave.
 
Prétendre que l'amour est plus fort quand on oublie tout de l'autre, c'est grave.

Frapper son rival quand on essaie de reconquérir la femme de sa vie, c'est grave.

Les femmes n'aiment pas la violence dans la période de séduction, c'est grave.

Parce que l'idée de me délecter de voir Channing Tatum attraper un rhume sous la pluie ne pourra m'empêcher d'aller voir Je te promets - The Wow, c'est grave.



Parce que je ne considère pas que Wes Anderson est un génie de la comédie, je ne suis pas "tendance", c'est grave ...

... pas forcément pour moi.

Moonrise Kingdom est sorti, c'est grave.






Comme dans Je te promets - The Vow, une femme a un grave accident. Comme dans Hasta la vista et Intouchables, il est question de chaise roulante. Comme dans Bullhead, Matthias Schoenaerts tape avec ses poings. Comme dans tous ses films, Marion Cotillard ne donne pas envie. Comme dans Jacques Audiard, il est question de chef d’œuvre avant même que le film ne soit tourné.

Parce que la chaise roulante est "tendance", c'est grave.

mercredi 9 mai 2012

La sélection héroïque du mercredi 9 mai 2012

La bande-annonce de Dark Shadows a le pouvoir de séduction d'un cadavre condamné à satisfaire une sorcière lubrique en balançant des vannes de situation dans les années 1970. Humour grand cru et message universel timburtonien à prévoir : la télé est l’œuvre du diable, lapider à coups de pierres Johnny Depp ne sert à rien et faire l'amour à une sorcière est regrettable. Trois conseils tirés de l'expérience du cinéaste américain.








La bande-annonce de Maman a le pouvoir de séduction de Mathilde Seigner, Marina Foïs et Josiane Balasko réunies. Même si la dernière est attachée et que les 2 autres la torturent un peu, la pelloche ne devrait pas cartonner au box office.











La bande-annonce de Sea, no sex & fun a le pouvoir de séduction de Fred Testot sans Omar, sans super-connard et sans "soirées". Autant dire qu'à se vendre comme le meilleur pote que l'on puisse avoir (dans un bistrot, dans une galère minime en Corse, dans un désespoir entre meilleurs amis, sur une plage) sans un compadre blacko, on réussit surtout à se faire ignorer au box office, au bouche à oreille, à l'intérêt général et à l'intérêt particulier. Comme quoi, en France, sans un black, c'est plus compliqué de se faire remarquer.






La bande-annonce de Chercher le garçon a le pouvoir de séduction d'une femme qui ne trouve pas un homme pour partager sa vie avec elle. Conseil du rédacteur de ce blog après le succès d'Intouchables : avoir un pote black pour l'aider à trouver l'homme de sa vie.

vendredi 4 mai 2012

La cabane dans les bois

Gâcher la fin d'un film est un art ... j'aimerais bien être un artiste

Attention ! Ce texte gâche la fin (censée être déconcertante et inédite) de la pelloche. Ne pas lire si vous ne voulez pas me haïr à mort.

La cabane dans les bois, Drew Goddard (alias Joss Whedon), 2011, USA.

Ça y est les gens, j'ai réalisé un film. Ça s'appelle Les cabinets dans les bois. C'est plein de jolies de gonzesses. Nan, je déconne. C'est plein de vierges effarouchées. Nan, je déconne. C'est plein de frissons et de jumpscares. Nan, je déconne. Il y a un gros problème de point de vue. Ça, c'est parce que je suis schizophrène et vachement opportuniste. Alors j'ai zappé la mise en place d'un récit intéressant pour jouer au type qui se prend pour un gros malin. J'ai mis de l'humour partout. J'aurais pu raconter une histoire du point de vue des techniciens chargés de zigouiller des jeunes afin de sauver le monde du réveil des anciens (dieux anciens qui régnèrent jadis sur Terre ... à la Lovecraft). J'aurais pu jouer avec les apparences pour faire découvrir un massacre justifié. Mais je suis trop flippé dans l'existence pour prendre un véritable parti pris. Je ne suis qu'un fan geek de plus qui s'est lancé aveuglément dans l'industrie du divertissement. C'était pour frimer auprès de mes parents lors des diners familiaux. Mais mon travail ne les impressionne pas plus que cela. Jouer avec les apparences comme je l'ai fait avec une série dans laquelle une jeune femme, poursuivie par un vampire dans une allée sombre, se retournait pour lui apprendre les manières et avec ce Les cabinets dans les bois ne soulève nullement d'enthousiasme chez mes géniteurs. Et vu que la bande-annonce gâche le plaisir de la découverte de ma fausse copie d'Evil Dead, j'ai décidé de flinguer la pelloche en alternant décor et envers du décor. Au fond, j'ai deviné ce que le studio voulait ...

... Lécher comme une salope la gueule d'un monstre.

Quant à montrer quelque chose de nouveau, je me suis assis dessus. Ça tombe bien, j'ai appelé ça Mes cabinets dans les bois. J'ai recyclé un max de tout ce que j'ai pu trouver. J'ai même mis une fin insensée à mon tas de papier pour ne pas avoir à y revenir. Y a des ados insupportables qui pensent qu'il est préférable d'exterminer l'espèce humaine parce qu'ils ont été désigné comme sacrifices humains pour empêcher les anciens (à la Lovecraft) de revenir dominer sur Terre. Je ne vous décris pas les tailles de leurs egos de merde. Ils se refusent au sacrifice. Vu qu'ils ne veulent pas mourir (comme d'autres l'ont décidé pour eux), ils laissent la prophétie malveillante s'accomplir. Vous me direz : ils ne s'en soucient pas et ils punissent toute l'humanité qui n'a jamais eu vent de cet abscons secret (j'espère que vous avez soulevé l'étrangeté de la logique : ils meurent de toute façon).

Moi, mon ego se porte bien. J'ai fait ce film parce que j'aime méchamment squatter les chiottes (mon usuel cabinet de travail) ... d'ailleurs, je m'imagine vivre dans des WC au fond des bois. Sérieux. J'aime la nature. Si j'ai écrit Les cabinets dans les bois, c'est pour occuper le réduit isolé après le tournage. Je ne laisserai à personne la chance d'occuper cet espace. Les effets spéciaux sont toujours en place et fonctionnels. La main qui sort du sol est conçue pour ... il faut que j'avoue .... j'adore avoir une main au cul pour me gratter les fesses quand je réfléchis et me les caresser quand je me sens seul.

mercredi 2 mai 2012

La sélection du mercredi 2 mai 2012

J'aime gribouiller

Sans issue : "Tel père tel fils" ... blabla ... Bruce Willis dans un cadre méditerranéen ... encore un long-métrage de studio estampillé HoWoo qui veut que la filiation (alias les lois de la gêne) fasse figure de mesure d'efficacité suprême dans les cas importants de problématique diplomatique : du coup, le génome du coup de tatane et le gène du gun qui explose une voiture de marque sont übber-in.

... du coup, j'indique que la mode est injuste : "les médecins" précisent que le gène produisant du gras a permis à l'humanité de survivre aux multiples famines dont elle a souffert : ça veut dire que les gros ont sauvé l'espèce.



Produit en série, made in USA


Le jour où je l'ai rencontrée : ce titre, je l'ai lu de travers ... tel quel Le jour où je l'ai regrettée. Du coup, je n'ai aucune envie d'aller le voir.



A sujet délicat, question délicate. La bande-annonce de Walk Away Renée (2012) de Jonathan Caouette présente l'amour d'un fils pour sa mère schizophrène. Il s'agit en effet du second film qu'il consacre à sa maman : Tarnation date de 2003. Une pelloche qui a sauvé la vie de Jonathan et qui expose la sphère de l'intime avec le niveau de pudeur propre au cinéaste texan. Quant à se demander et à chercher à savoir si Jonathan Caouette vit sa vie sans sa mère et sans la filmer, le titre indique un éloignement.



Film à suspense dont on connaît déjà le final : qui creuse un trou à la fin du film ?

J'ai vu Margin Call : c'est un film qui lèche les godasses de marque des gestionnaires de portefeuilles et autres assureurs, traders, etc ... qui ont participé à la naissance de la crise financière et économique de 2008. D'après le réalisateur J.C Chandor, ces vandales en col blanc ne sont pas aussi responsables et fautifs que la vindicte populaire voudrait le croire. Ils sont donc humains et ils ont laissé la situation empirer sans savoir ce qu'ils faisaient et sans comprendre quoi que ce soit à leurs actions. Leur responsabilité est ainsi limitée parce que leur Q.I. l'est aussi. La seule chose qu'ils ont fait de pas jojo, c'est d'avoir rattrapé le coup (pour eux) en ne sautant pas en masse depuis les sommets des buildings, en taisant l'affaire et en se débarrassant du paquet pourri comme ils pouvaient ... et l'un d'eux creuse un trou dans son jardin.


Barbara est à genoux dans l'herbe. Elle cache ou retire quelque chose d'entre 2 rochers. Une croix est située derrière elle. Son vélo tombe. L'action est située en Allemagne de l'est en 1980. Le raccord de l'auteur est fait. Belle morale : ne pas accrocher son vélo à une croix catholique conduit à l’avènement du communisme. Je retiens la leçon mais je ne suis pas catholique.







Post-scriptum : mes gribouillages, c'est moi. Je vais donc arrêter de gribouiller.