La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

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samedi 6 août 2011

The Human Stain

Samedi 6 Août 2011
N'importe quand n'importe où

Afin de me protéger contre toute attaque en calomnie de la part d'Anthony Hopkins, Robert Benton et Nicole Kidman, je tiens à préciser que cet article est à caractère dérisoire et satirique.

The Human Stain est une œuvre d'investigation que Robert Benton, le metteur en scène du film, pensait utiliser comme moyen de mettre au nu Anthony Hopkins mais l'homme a, rappelons-le, déjà survécu une fois à un Grizzly et à Alec Baldwin dans un long-métrage de Lee Tamahori qui souhaitait lui aussi exposer au grand jour l'horreur putride que dissimule avec grand talent l'acteur gallois en le plongeant dans la nature sauvage et en le poussant dans ses derniers retranchements afin qu'il avoue.



Un film pour dévoiler la face cachée d'Anthony

Mais quelle est donc cette horreur qu'Anthony dissimule ?

Promet-il toujours un oscar par film ?

Dans ce film non choquant qui plonge le spectateur avec sympathie appuyée dans l'existence faussement tourmentée d'un homme qui doit se défendre d'accusations iniques portées contre lui, la suprême hiérarchie universitaire reproche à Anthony Hopkins d'être un raciste.

Résumé autrement, le générique est la grande star des premières minutes de The Human Stain. Tout le petit personnel méritant d'être nominé aux oscars est présenté. Les acteurs : Anthony Hopkins, Ed Harris et Gary Sinise. Les actrices : Nicole Kidman. Le réalisateur : Robert Denton. L'auteur du livre : Philip Roth, dont est adapté le métrage de prestige que les studios hollywoodiens produisent par série de 1 ou 2 par an histoire de se donner bonne conscience de pourrir l'imaginaire collectif international avec des trucs bourrés de mauvais effets spéciaux et fondés sur une seule intrigue.

Au début du film, Anthony Hopkins conduit. Nicole Kidman est endormie sur son épaule. Anthony l'embrasse sur le front. Et là, accident de voiture. Anthony Hopkins brise la glace tapissant le lac (grâce à un formidable tonneau contrôlé) et en profite pour maintenir la tête de Nicole dans l'eau glacée afin d'altérer sa mémoire et ses facultés cognitives à jamais. Pour quelle raison ?

Comment peut-on vouloir du mal à Nicole ?

Sur ce, flash-back, retour sur un campus d'université américaine. Anthony porte une veste de professeur et a une démarche d'homme pressé dans la lune. Il étale sa culture en analysant l'épisode du talon d'Achille. Puis Anthony est accusé de racisme alors qu'il a engagé le premier afro-américain dans sa fac. Il utilise le mot "spooks" trop souvent. Sur ce, sa femme s'énerve et meurt assise sur une chaise. La scène dure à peu près 7 heures sans qu'Anthony ne pense à appeler le 911.

Il trouve un écrivain reclus dans une cabine au fond des bois qui se planque parce qu'il a eu un cancer de la prostate et qu'il est guéri. Anthony n'arrive pas à le convaincre d'écrire ses mémoires. Il rédige donc un manuscrit qui est illisible et sans intérêt. Gary Sinise le fixe longtemps avec ses sourcils en pointe et son regard sérieux. Moment d'émotion.

Donc, je suis passé à la fin du film. Et là, surprise. Le final révèle qu'Anthony est en fait un afro-américain. Il n'est donc pas raciste. Il peut s'approprier les termes anti-afro-américains vu qu'il est de la couleur de peau concernée. Il a le droit de se vanner lui-même s'il en éprouve le désir. La méprise tient au fait que la peau d'Anthony est blanche et qu'il s'est fait passer pour juif.

Mais le secret qu'Anthony Hopkins cache au monde est celui-ci : il est un afro-américano-gallois qui utilise des termes racistes envers les individus à couleur de peau noire en se faisant passer pour un juif intolérant. Il répand ainsi un cliché antisémite afin de détourner la discrimination d'une minorité vers une autre minorité.

Nicole savait qu'Anthony détournait une haine raciale pour une autre (plutôt les juifs que les afro-américains) ; voilà pourquoi il a maintenu la tête de Nicole dans l'eau glacée afin d'altérer sa mémoire et ses facultés cognitives sachant qu'un mot de la star A listée était parole d'or

Secret que seule Nicole était prête à dévoiler avant même l'échec commercial et critique du film. Anthony et Nicole avaient eu plusieurs disputes pendant et hors tournage. La star australienne avait promis de révéler l'intolérable vérité au monde. Heureusement, The Human Stain nous apprend tout ce qu'il y a à savoir sur Anthony Hopkins car le coût de ces révélations a été élevé. Nicole en a énormément souffert. The Human Stain a été réalisé en 2003 qui est la dernière bonne année cinéma de l'actrice. Depuis, Nicole Kidman enchaîne botox, mauvais films et échecs au box office.

Peu de personnes ont vu La couleur de mensonge. Beaucoup se demandent encore ce qui s'est passé pour Nicole.

La vérité est maintenant dévoilée.



A tous de s'en saisir !

mercredi 3 août 2011

Birthday Girl

Mardi 2 Août 2011
Hors du temps

Birthday Girl (2001) est un film de famille. Il a été écrit par Jez et Tom Butterworth. Le producteur s'appelle Steve Butterworth et le réalisateur est la première moitié du duo de scénaristes. Nadia (titre français) se concentre sur les complexes et difficultés modernes concernant la construction d'une cellule familiale traditionnelle.

Ben Chaplin interprète John Buckingham. Ce jeune anglais habite une petite ville du Royaume-Uni où il ne peut pas rencontrer toutes les filles. Il ne croit pas au conte de fées dans lesquels on tombe amoureux de la voisine. Il a un emploi de banquier et travaille tard. Il est célibataire et consomme de la pornographie. Alors qu'une collègue lui fait les yeux doux, il respecte ses hautes exigences en matière de femmes (intelligente, gentille, belle, quelqu'un à qui vraiment parler car la communication est la clé) en décidant de s'offrir une épouse par internet sur le site From Russia with Love.

John

Nicole Kidman interprète Nadia, la commande à distance de John. Cette femme russe a un caractère décidé. Elle prend le contrôle de la situation car, même "propriétaire" de Nadia, John est nerveux, engoncé et doutant. Il s'attendait à ce que sa future épouse parle l'anglais.

Quelqu'un à qui vraiment parler (une attitude appropriée et positive)

Après une période où Nadia met en confiance John en passant par une branlette et la mise en pratique des désirs pornographiques de son futur époux, le couple apprend à vivre en harmonie. Mais cette alliance est de courte durée car elle est perturbée par l'arrivée imprévue d'un couple de jeunes hommes russes.

Après la domestication, une bonne douche

Vincent Cassel joue Alexei, et, Mathieu Kassovitz interprète Yuri. Ces deux trouble-fêtes vont menacer Nadia afin qu'un John attendri effectue un braquage dans la banque où il travaille. Obligé de fuir sur les chemins de traverse anglais (délit commis oblige), John découvre que Nadia s'appelle en vérité Sofia et qu'elle est la complice de son petit ami Alexei et de son cousin Yuri.

Un couple fondé sur des intérêts communs

De divers retournements de situation viennent compliquer les prises de décision de John, Sofia, Alexei et Yuri. Chacun a toujours son mot à rajouter pour s'emparer de l'argent et le conserver. John, n'ayant plus rien à perdre, joue ses cartes à fond en espérant se venger au passage. Sofia a de nouveaux objectifs contrevenant aux intérêts du business fleurissant des criminels russes. Quant à Alexei et Yuri, ils se focalisent sur une sortie du pays. Concernant le magot qu'ils ont récolté, ils sont hors de tout soupçon ; la police ne recherche que John.

La vie, c'est mieux à deux, sauf en Grande-Bretagne où la vie est meilleure ailleurs.

Les frères Butterworth utilisent deux méthodes de narration.
  • Dans une facture subjectiviste, la présentation de la situation de départ du film est présenté par le narrateur John. Il emploie un ton détaché pour s'expliquer directement au public. Plus tard, après le braquage, les interviews télévisées agrémentent de nouvelles le spectateur sur les enjeux variants du récit.
  • Dans une facture objective, un traitement descriptif et explicatif justifie les travers des protagonistes principaux. L'empathie est construite sur une amélioration des conditions respectives de John et Sofia.
Birthday Girl / Nadia offre un spectacle divertissant, touchant et amusant sur une bande d'individus maladroits dont le spectateur peut estimer tous les enjeux et obstacles avec clarté.
 
Nicole Kidman trouve avec Nadia/Sofia l'occasion de composer un personnage ferme qui ne s'émeut point en grand trouble. Elle assume sa direction et s'arrange au gré des contraintes au mieux de ce qu'elle peut négocier. Loin des rôles qui récoltent les prix saisonniers du début d'année, la composition remarquable d'une criminelle misant sur l'abus de confiance et le chantage (par une ravissante Nicole avant Botox) évite l'exagération et les stéréotypes sur la construction d'une personnalité à la moralité douteuse. L'interprétation de Sofia laisse place à la croyance en un affairisme calculé (elle limite le mal provoqué) et à une rédemption possible pour Sofia ; elle a des intérêts variés et évoluant.

Nadia / Sofia

Le thème du film sur l'exploitation de la faible estime de soi, de la misère affective et sexuelle (causée par une timidité maladive ? poussée par des fantasmes difficiles à partager ? due à un fort goût de l'exotisme ? ayant pour racine la peur de la critique de la sexualité, de la relation et de la femme choisies ? par refus d'intégration à un certain milieu envers lequel la critique est trop exacerbée ? n'ayant aucune foi en l'amour ? préférant fonder une relation homme-femme sur l'argent ? ---> le tout ?) trouve une solution dans le renversement du modèle de la famille traditionnelle et patriarcale (c'est une mode à étudier). La prise en charge du couple n'est pas assurée par l'homme. La volonté de John d'échapper à une vie morose se retourne contre celui qui s'entretenait dans une solitude morbide et une volonté de dominer les échanges. Les moyens employés ne servent pas les buts de John. Son personnage passe par une évolution minime. John mise sur la confiance de Sofia en elle-même plutôt que sur un renforcement de la sienne. Il y gagne ce qu'il lui manquait mais le prix n'est pas celui qu'il espérait payer.

Birthday Girl offre un ton de comédie mordant afin de mettre en évidence le coût de la composition d'un couple indépendant des critères conformistes. Nadia inverse la charge émotionnelle de certains moments qui sont pénibles dans la vie (disputes et bagarres conjugales, abus de confiance, braquage de banque, impunité). L'interprétation des personnages est ajusté à cet humour noir. Le rythme est rapide et soutient une action intéressante jusqu'à la conclusion du récit. Ce film est réussi.


-SPOILER ALERT- 

Dans la série "prise de contrôle" : elle le ramène en Russie.

-FIN SPOILER ALERT-



Post Scriptum : 

Un état approprié pour eux deux




dimanche 26 juin 2011

Ellie Parker

Samedi 25 Juin 2011
Soir

Naomi Watts est une très jolie actrice appréciée à Hollywood qui a joué dans plusieurs films en vue et avec les meilleurs acteurs et réalisateurs. Je me rappelle de Mulholland Drive, 2001, de David Lynch pour ce qu'il y a de plus fameux dans sa filmographie. Elle tourne assez régulièrement avec Sean Penn (au moins 3 films de mémoire). Elle a malheureusement tourné dans King Kong, 2003, de Peter Jackson, Flirting, 1991, dans lequel elle avait un autre nez, Tank Girl, 1995, et, les deux Ring version US de Gore Verbinski et Hideo Nakata. Elle a épousé Liev Schreiber et fait un enfant avec lui. Elle est la meilleure amie de Nicole Kidman. Elle avait les seins nus dans 21 Grammes, 2003, d'Alejandro González Iñárritu, dont je n'ai pas regardé plus d'une demi-heure. Je suis incapable de me remémorer sa présence dans Les Promesses de L'Ombre, 2007, de David Cronenberg dans lequel elle tenait le premier rôle (n'est-il pas ?). Il me reste certes à visionner I Heart Huckabees, 2004, de David O' Russell et Inland Empire, 2006, de David Lynch que j'espère de tout cœur excellents (j'aime ces deux cinéastes), et d'autres films qui ne m'intéressent nullement. Oserai-je voir le remake de Michael Haneke Funny Games US, 2007, sachant que le Funny Games, 1997, européen m'avait déjà dégoûté de son cinéma ? Non mais Naomi Watts a cela pour elle ; elle est mignonne à croquer. Et je me rends compte que je viens de citer pour beaucoup du tout Hollywood en un seul paragraphe.

Dans Ellie Parker, 2005, Scott Coffey, essentiellement acteur inconnu et très proche ami de Naomi, idem Watts incarne une actrice intègre et passionnée qui galère en passant de castings pour des projets bancals en castings organisés par des professionnels qui n'y regardent pas à deux fois. Ellie n'a pas pour amie dans la vie Nicole Kidman, comme Naomi Watts.

Ce film tourné en DV caméra au poing est intéressant. La première demi-heure du film est consacrée à la description de l'univers d'Ellie. On assiste à l'aventure de sa survie dans un milieu où le rapport humain est gagné pour celui qui sera le moins bluffé. Ce fool's game entre une actrice motivée et directeurs de casting soit facilement convaincus soit très polis et agréables signale qu'Ellie ne rencontre pas de réalisateur en vue et qu'elle végète dans une vie qu'elle insupporte.

Le choix de la DV est judicieux. La caméra au poing, à la première personne du singulier, permet de suivre partout l'actrice hollywoodienne. Lors des castings, dans sa voiture en train de se changer, dans son bain, au téléphone, s'envoyant en l'air, en séance avec sa psy, etc ... pour souligner l'absence de distance qu'Ellie met à poursuivre une carrière et une vie privée qui ne l'a conduit qu'à davantage d'acharnement et de persistance. Techniquement, la caméra retranscrit ses impressions (la lumière brillante en surexposition lors du second casting "I Sucked his cock !", le montage autour de son mec pour le présenter, etc ...) et n'aide qu'à percevoir comme Ellie des bribes d'une sensibilité contrariée car trop plaquée sur les réactions des personnages environnants.

Hormis le sexe dans la baignoire, la recherche du plaisir d'Ellie se focalise autour de l'appréciation de la dégustation d'une glace de couleur bleue. Une séquence qui débouche sur des scènes de comique pathétique censées modifier son quotidien. Mais le désespoir d'Ellie la propulse à un status quo où elle reste dépendante du sort. L'illusion du progrès (la compétition aux larmes, le frère jumeau du directeur de la photo) domine dans une seconde demi-heure qui s'attarde sur davantage d'exposition. Ellie Parker se cherche en tant qu'actrice et être humain.

Seule sa meilleure amie la soutient. Le film glisse d'un genre à un autre dans la dernière demi-heure. La comédie satirique laisse place à un drame poignant où seul un miracle semble pouvoir sauver Ellie et sa carrière ... je vous laisse sur votre faim concernant la fin. A vous de la découvrir par vous-mêmes. Elle vaut son pesant d'or dans le genre pathétique-satirique.

Ellie Parker est un diamant non taillé du cinéma indépendant américain. Loin des stéréotypes de ce genre de films sundanciens, comme Little Miss Sunshine, 2006, Juno, 2007, Sunshine CLeaning, 2008, et autres, formatés pour remporter des prix du public, Scott Coffey se moque en grinçant des dents et verse sa larme sans s'apitoyer sur le sort de son héroïne. Ce qu'il montre à l'écran suffit à saisir le spectateur à la gorge et aux tripes. Petit film, petit budget, grand cœur.





I sucked his cock !
L'effet que fait de s'imaginer au bord de la plage.