La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

jeudi 29 septembre 2011

Inception : les limbes

"Mais qu'est-ce que je fous là ?"
Jeudi 29 Septembre 2011
Jusqu'au bout de la nuit

Inception, Christopher Nolan, 2010, USA.

Inception contient une scène d'action arrangée arrangeante à Mombasa qui sert à rappeler que Cobb est sous pression car il a raté l'extraction sur Saïto au début du film ; la compagnie qui l'avait engagé veut lui refaire les sourcils au chalumeau. Plus de sueur que de danger, Saïto débarque de nulle part pour lui sauver la peau : 10 ans d'écriture pour Nolan et un deus ex machina à mi-parcours de récit histoire de pas oublier qu'il y a une sous-sous-sous-intrigue quaterciaire (cet adjectif n'existe pas) qu'on avait tous oublié ou mis sous le compte de la protection de Saïto.

Avant cela, Jack Cobb était tranquille pépère à Paris avec sa crew dans leur loft désert à construire des maquettes et faire des essais de rêve. Tiers-monde oblige, la sécurité est plus lâche là-bas que le plan vigipirate.

Cobb va chercher à Mombasa, Kenya (en vrai Tanger, Maroc) un voleur et un physicien spécialiste en somnifère. Comme si on n'en trouvait pas en France. Cocorico, ce magnifique pays est le premier consommateur d'antidépresseurs au monde, un gros consommateur de pelloches et les inventeurs du cinématographe ne sont autre que les frères Lumière. L'entretien d'un rêve aux moyens de drogues très efficaces, proche de ce que le cinéma peut produire (Nolan fait le rapprochement durant la promotion d'Inception), aurait trouvé tout son sens sur notre sol chéri.


Les frères Lumière


Opération marketing : il fallait un pays pauvre à mentionner dans la promo d'un tournage qui s'est baladé à Paris, au Japon, au Canada, en Californie ; c'est une histoire de marché équitable. Nolan a donc décidé de filmer Mombasa, Kenya à Tanger, Maroc. Je me suis demandé s'il n'aurait pas été préférable que Nolan aille au Qatar. Tant qu'à faire du tourisme exotique, j'aurais préféré voir Jackobb assister à un match de foot durant lequel Abedi Pelé aurait fait un passement de jambe sur Marcel Dessailly l'homme aux testicules remontées dans la gorge avant de passer le ballon au défenseur central Frank Leboeuf, la couille humaine, qui, d'un coup de tête l'aurait renvoyé à l'attaquant George Weah au duel avec le gardien de but Peter Schmeichel sous les encouragements mollassons de Samuel Eto'o et Nicos Anelkatos les auto-satisfaits du ballon rond.

Inception : énième partie

Mercredi 28 Septembre 2011
Soir

Inception, Christopher Nolan, 2010, USA.

Ce texte a pour objectif d'analyser la fin d'Inception durant laquelle Cobb retrouve ses enfants. L'objet totem vrille jusqu'au générique. Selon les règles édictées par Cobb : si la toupie tourne indéfiniment, le rêve n'est pas terminé. Des fans s'en sont emparés pour fantasmer de nombreuses interprétations. On s'amuse comme on peut. Ce dernier plan a donc été sujet à controverse. La question "Inception est-il un film de braquage ou un thriller psychologique ?" a rendu fou les internautes. Nolan s'est expliqué à ce propos dans une interview accordée à Wired en décembre 2010. Il ne levait pas le doute sur le doute pesant sur le final et sur l’œuvre (sa générosité d'homme de spectacle le pousse à entretenir les fans dans la joie de l'étripage).


La fin porteuse de polémique

Rappel : Jack Cobb et ses acolytes ont réussi l'inception durant un vol commercial de 11 heures. Son père l'attend à son arrivée à l'aéroport. Cobb retrouve ses enfants. Il fait néanmoins tourner la toupie sur la table à manger du salon pour s'assurer qu'il n'est pas en train de rêver ou qu'il n'a pas complètement lâché prise mentalement.

(les légendes des photogrammes sont importantes)

Jack Cobb retrouve sa famille ...
... mais le doute subsiste ...
... ainsi Cobb fait tourner le totem de Mal ...
... N'y a-t-il plus important que cette toupie ? ...
... son attention se détache de son totem ...
... sur ses enfants (cette image incite au doute car elle est répétée à plusieurs reprises dans les souvenirs revisités de Cobb) ...
... les spectateurs découvrent leurs visages ... une amorce en bas à droite souligne la présence du père de Cobb (Michael Caine) car il n'y a personne d'autre dans cette scène et dans le champ de vision de Cobb ...
... les enfants sont aussi heureux de retrouver leur papa ...
... Cobb court vers ses enfants. Son père, le grand-père, en témoin, tient la porte. Il sourit. Il n'apparaissait jamais auparavant dans les rêves et souvenirs de Cobb.
Pourquoi la mise en scène se concentre sur le père de Cobb ? Pourquoi serait-il heureux dans les rêves de son fils alors qu'ils se tournent le dos et que Cobb ne se focalise pas sur lui (Nolan souligne l'importance de mettre en phase le spectateur et le personnage principal pour jouer sur l'ambiguïté) ? Où est l'ambiguïté ici ? Si Cobb est toujours dans un rêve, l'information concernant la joie de son père (content de le voir retrouver ses enfants) soulignerait que Cobb souhaite l'exclure de son nouveau piège mental dans lequel il est heureux. Dans la théorie du thriller psychologique, Cobb guéri n'est pas un type sympa (faut dire il avait déjà tué sa femme).
... le doute a disparu ...
... mais la caméra se resserre sur la toupie ...
... elle tourne toujours ... elle vacille sur sa base ... la fin est-elle ouverte ou maladroite ?

Dans Le Prestige, la recherche de l'invisible conduisait à une perte de celui qui la menait. Le caractère infructueux de l'investigation soulignait que le magicien dévoilait tous ses secrets en utilisant des techniques usées jusqu'à la moelle déjà connues par Robert Angier incarné par Hugh Jackman avant son enquête et que l'obsession de découvrir l'impossible était peine perdue vu qu'il n'y avait aucun sombre secret. N'importe que la version en laquelle on veut bien croire (pourvu qu'elle ne mène pas à sa propre perte). Nolan ne joue-t-il pas au magicien prestigieux, au grand Nolan avec le spectateur d'Inception en faisant croire à un secret là où il n'y en a pas ?



Extrait du magazine Wired :

Nolan : Sometimes I think people lose the importance of the way the thing is staged with the spinning top at the end. Because the most important emotional thing is that Cobb’s not looking at it. He doesn’t care.
(Traduction)
Nolan : Quelques fois, je pense que les gens perdent l'importance de la façon dont les choses sont mises en scène avec la toupie à la fin. Car l'élément de plus important est émotionnel. Cobb n'y prête plus attention (en parlant de la toupie qui vrille). Ça ne l'intéresse plus.

Lui-même le souligne. De tous les théoriciens d'Inception, personne n'a vu que le metteur en scène anglais voulait souligner que Cobb ne craignait plus d'être piégé dans un rêve pour l'éternité. Dixit cet extrait de l'interview donnée à Wired, Nolan n'a pas réussi à communiquer l'idée qu'il voulait transmettre. Au messager de faire son mea culpa. Cependant, il s'y refuse. Quelle lecture est valable ? Nolan n'en valide aucune.

Wired : And the other is that it indicates that you as the audience member have to take a leap of faith and decide whether the ending of the movie is a dream or not. Would you talk about where on that spectrum you fall ? 
Nolan : I don’t think I can talk about that, no. The ambiguity is very much a part of the substance of the film—I’ll put it that way. The film does not specify one way or the other.
(Traduction)
Wired : [...] Voulez-vous parler de cette représentation à multiples interprétations ?
Nolan : Je ne pense pas que je puisse en parler, non. L'ambiguïté est trop partie intégrante du film. Je vais le dire de cette façon. Le film ne précise pas si la toupie tombe ou ne tombe pas.

Sur le sujet de l'ambiguïté des habits d'enfants (ils sont similaires mais différents) qui est à la base des différentes interprétations, Nolan préfère entretenir le doute. A quel but ? Un prestidigitateur cherche à se produire devant un public. Il veut remplir la salle. De nos jours, un "Grand Nolan" a davantage d'options : la VAD, le DVD, les rediffusions, la base des fans qui revoit le film en boucle, maintient le mythe en vie et le répand par le bouche-à-oreille. Maintenir le conflit sur les interprétations multiples alors que le dernier plan du film de braquage est raté prouve que Nolan s'appuie sur l'ambigüité comme démarche commerciale. Il essaie de conjuguer deux, trois, quatre, autant de genres nécessaires aux fans pour justifier de multiples visions d'Inception sous différents angles ! On s'amuse comme on peut. Cet article n'a pas pour but de juger toutes les variantes ou les besoins de variations des amoureux d'Inception.

Moi, je suis terre à terre. Malgré ses incohérences et ses défauts, j'ai raisonnablement apprécié la version braquage dont le premier degré m'a suffit. A ce sujet, ce dernier plan est une maladresse qui gâche l'ensemble. Car ce jet de possible révision de l’œuvre (alors que ce plan n'indique pas l'état d'amélioration de Cobb) est une ERREUR. Pour signifier que Cobb n'est plus attaché au regard sur la toupie, le plan aurait du partir de la toupie et se concentrer sur Cobb et ses enfants, voire il aurait fallu ne plus montrer du tout l'objet à partir du moment où Cobb s'en détache pour retrouver ses enfants. S'attarder dessus, c'est lever une ambiguïté inutile pour un récit d'action. La manipulation artistico-financière du spectateur pour faire revoir Inception sur le principe de l'illusoire chimère exprimé dans The Prestige prouve que la maladresse a conduit à une inversion synonyme de contre-sens.

L'intrigue d'Inception est cependant innovante et intéressante. Elle s'inscrit dans la lignée des films de Nolan que je préfère : Memento et The Prestige. Les motivations du personnage principal et la solidarité affichée par ses amis rendent le projet de braquage du subconscient attrayant et sympathique même si les moyens employés s'excusent d'un but à l'opposé de la bonté. Fin mise à part, dialogues trop pesant, manque de narration par l'image, mauvaise séquence à Mombasa, incohérence entre deux inceptions (Mal et fils héritier), Inception est une bonne idée et un riche divertissement. 

Quant au thriller psychologique, au drame humain teinté de science-fiction, voilà quelques questions : 1 : Où est Michael Caine dans l'avion ? Y a-t-il un fil partant de la valise qui se perd dans le décor (suggérant la présence du père de Cobb) alors qu'il attend à l'arrivée à l'aéroport au-delà des checkings de visa ? 2 : Quels éléments indiquent un soit-disant niveau supérieur de réalité qui est bien pratique pour ne pas considérer la fin comme seul niveau concret ?

mercredi 28 septembre 2011

Inception : Christopher Nolan

Mercredi 28 Septembre 2011
Soir




Présentation de Christopher Nolan l'homme

Je vais faire court. Je le connais pas personnellement. Voilà ce que je peux en dire : classique dans l'âme, Christopher Nolan a étudié la littérature anglaise à l'University College London. Pour avoir plus de chances d'être reçu au concours d'entrée, il s'est débrouillé pour naître à Londres en 1970. Les savoirs techniques acquis lui ont permis de développer des scénarii dense dont celui de Following reposant sur un twist final qu'il a financé pour 6 000 dollars.


Christopher Nolan le scénariste ou un thème récurrent au centre de toutes les intrigues


Les personnages sont toujours conduits par une obsession qui peut jouer en leur faveur, être dirigée ou se retourner contre eux. Manipulés, manipulables ou manipulant, les protagonistes principaux de ses histoires sont tous hantés par le contrôle. Following en 1998, Memento en 2000, Insomnia en 2002, les Batman en 2005 et 2008, The Prestige en 2006 et Inception en 2010, montrent des individus essayant d'échapper à une tromperie, en créant une ou se faisant duper. Ils cherchent tous à bâtir une illusion servant leurs intérêts, à découvrir les rouages de la construction du leurre pour se libérer ou la retourner contre l'illusionniste.


La forme ne change pas

Christopher Nolan a adopté des modes de narration bien particuliers pour exploiter les divers aspects des thématiques de la manipulation.
  • Nolan commence ses récits par une scène en flash-back ou par un extrait de la fin (Memento, Inception, ...) dirigeant ainsi l'immersion du spectateur dès les premiers instants de la narration.
  • Le spectateur cherche alors à connaître tous les rouages de l'histoire. Sa logique est  calquée à celle des personnages des histoires. Le spectateur "fait corps" avec les protagonistes.
  • Des monologues explicatifs à teneur philosophique introduisent et/ou concluent ses métrages (The Dark Knight).
  • Néanmoins, en fin de récit, un dialogue entre deux personnages clés peut se substituer à la déclamation solitaire (The Prestige, Inception, ...).
Ainsi Nolan reste fidèle aux idées précises qu'il s'est donné pour construire un récit comme il l'explique dans cet extrait du magazine Wired : 

Nolan : "I think the only way to make ambiguity satisfying is to base it on a very solid point of view of what you think is going on, and then allow the ambiguity to come from the inability of the character to know, and the alignment of the audience with that character." ...
(Traduction) 
Nolan : "Je pense que la seule façon de créer une ambiguïté satisfaisante est de la baser sur un solide point d'encrage de ce que vous pensez être en train de se passer, et ensuite de permettre à l'ambiguïté de venir de l'incapacité du personnage à savoir, et l'aligner sur l'audience avec ce personnage."

Nolan cultive les niveaux de connaissance du spectateur et du protagoniste de son récit en les faisant partager les mêmes savoirs et ignorances. Nolan agit ainsi en réalisateur omniscient. Il dissimule aux personnages et au spectateur les mêmes informations afin que leur quête d'apprentissage les emmène ensemble à leur terme.


Christopher Nolan le réalisateur ou la forme ne change pas


Christopher Nolan construit ses récits (mis à part Memento écrit par son frère Jonathan Nolan) sur le même mode et les filme de la même façon. Il a des tics de mise en scène suggérant que toutes les/ses histoires valent la peine d'être racontées sur un mode identique.
  • Sa réalisation est descriptive.
  • La caméra n'est utilisée ni dans sa fonction narrative ni dans sa fonction discursive.
  • La direction du regard ne s'intéresse qu'à la lecture de l'action/script.
  • La notion de point de vue n'est prise en compte qu'à l'écriture scénaristique. L'action dicte les choix d'angle de vue, de cadrage et de durée de plans.
  • Le dialogue transmet l'essentiel des informations.
  • Il présente presque toujours ses personnages par des gros plans des mains performant un acte pour les caractériser.
  • Des faux raccords à 180° viennent saper la construction illusoire de ses métrages (Batman Begins, The Prestige, ...) lorsqu'un personnage se retrouve face à une audience.
  • Il filme également le plus souvent les acteurs en gros plan avec l'arrière-plan flouté lors des scènes de dialogue. Cet arrangement technique sert un sur-découpage des scènes de discussions en champ contre-champ dont le seul souci est le rythme ; d'où l'utilisation fréquente d'une caméra tournant autour des acteurs.
  • Cette mise en scène de Nolan obsédée par le rythme est appuyée par la musique d'Hans Zimmer depuis Batman Begins. Lourde et fortement sonore, elle sert les soucis du cinéaste de ne pas perdre l'attention du spectateur et conserver un rythme rapide.
  • Quelque soit l’œuvre, les plans durent rarement plus de 10 secondes.
  • Nolan utilise des hard cuts comme mode transitionnel entre les scènes.
  • Les récits n'ont pas de temps morts dans leurs déroulements.
  • Aucune scène n'étire la durée et ralentit le rythme haletant de ses longs-métrages.
Ces répétitions dans la mise en scène indiquent que Nolan ne se pose pas la question de savoir comment son récit, telle scène, telle séquence, tel plan doivent être filmés. Les tenants et aboutissants de l'art visuel lui échappent dans d'autres domaines que le descriptif. Il essaie avant tout de faire tenir son récit dans un format préconçu pour captiver l'audience, et non pour raconter une histoire.


Inception

Inception n'échappe pas à la règle de la mise en tension et du modèle de fabrication de Nolan. Le film débute par un morceau de sa fin. Les premiers éléments caractérisant le personnage de Saito sont définis par un gros plan sur ses mains. La musique de Zimmer marque le rythme à grand renfort de trompettes. Sont présents les scènes et plans courts, hard cuts, obsession du personnage, alignement du spectateur sur le protagoniste principal, illusion servant un intérêt, etc ...

L'univers d'Inception possède une grande quantité de faits qui sont expliqués à grand renfort de dialogues afin que le spectateur puisse maitriser tous les enjeux. Ce travail a nécessité une écriture foisonnante. Le scénario d'Inception a connu diverses évolutions durant les 10 années consacrées à son achèvement par Christopher Nolan. La mise en images est concentrée à retranscrire et à démontrer les dires des protagonistes. Autrement dit, Nolan peut remercier l'avancée technique qui a permis l'insertion et la synchronisation de la bande sonore sur la pellicule 35 mm en 1927 car Inception est le film d'action le plus bavard de l'histoire de l'humanité. Il faut ingurgiter à grand rythme un nombre impressionnant d'informations. Le spectateur respire avec peine, s'essouffle ou passe deux heures en apnée. A moins de lire les sous-titres, cligner des oreilles et vous serez perdus.

Il ne manque qu'à découvrir qui manipule qui dans Inception.

Inception : seconde partie

Mercredi 28 Septembre 2011
Soir

Inception, Christopher Nolan, 2010, USA.

Inception est un film d'espionnage industriel. Jack Cobb (Leonardo di Caprio) est le meneur de braqueurs de rêves qui fouillent les inconscients des victimes pour leur soutirer leurs plus précieux secrets. Il est pris au piège entre deux compagnies se livrant une guerre. Après avoir échoué lors d'une extraction sur Saito (Ken Watanabe), il doit faire profil bas. Mais Saito propose à Cobb un marché lui permettant de retourner aux États-Unis et de retrouver ses enfants qu'il ne pouvait plus voir depuis la mort mystérieuse de sa femme Mal (Marion Cotillard). Jack Cobb et ses associés doivent pratiquer une inception (implanter une idée dans l'inconscient de l'héritier d'un empire industriel) pour que le rêveur en chef puisse lever les soupçons pesant contre lui et jouir de nouveau de la vie de famille.

Comme s'il n'avait pas suffisamment de problèmes avec lesquels jongler, un obstacle supplémentaire s'oppose à Cobb. Le souvenir de son ex-femme le tourmente à tous les niveaux de sa conscience. Ainsi Mal vient perturber ses rêves et mettre en danger ses acolytes qui y plongent avec lui. 

Quand je songe qu'il suffirait que Cobb arrête de penser à son ex pour que ses soucis soient plus simples à résoudre, je me suis dit que Nolan avait planché sur une excuse en béton pour que la nostalgie du protagoniste principal vire à l'obsession. Malheureusement, Nolan est un cinéaste spécialiste de la complexification absconse.

Inception ou Comment avoir peur de la colère d'une femme lorsqu'elle n'existe plus qu'en souvenir

Retourner à ses enfants mis à part, les motivations de Jack Cobb se trouvent dans la guérison d'une culpabilité dont il n'arrive pas à se détacher. Alors que Cobb et Mal vieillissaient heureux et tranquilles dans un monde de rêves, il a implanté une idée de suicide dans l'inconscient de son épouse. Cobb voulait qu'ils retournent au concret. Mal ne le souhaitait pas. D'où l'idée de monde insuffisant et de mort infligée à soi-même. De fait, au réveil, la logique se reproduit. Mal s'assassine devant Cobb impuissant. Grand étourdi, Cobb n'avait pas tout prévu (c'est à cet endroit précis du scénario que le bât blesse et que le héros loin d'être reluisant en reprend une couche).

Pour pratiquer l'inception, Cobb s'est emparé du totem de sa défunte épouse dans les limbes où ils résidaient. Nolan ne montre pas la façon dont Cobb s'est pris pour implanter une notion  simple mais redoutable dans le subconscient de Mal. Alors qu'il a fallu à son équipe trois niveaux de rêves emboités (tout le monde fait "ouha ! quel exploit ! c'est une première ! c'est impossible ! mais si on va le faire !"), des partenaires et un puissant somnifère pour inceptiser la destruction d'un empire industriel familial à un fils héritier en querelle avec son père, il n'est nullement mention du nombre de niveaux de rêves, de drogues et d'acolytes qu'il a fallu à Cobb pour implanter une idée de suicide dans le subconscient de sa chère et tendre amoureuse.

A votre avis, quelle idée est la plus dure à implanter ? Le suicide de l'amour de sa vie ou la fin du business d'un homme auquel le fils héritier tourne à moitié le dos ?

Comme solution pour ne pas affronter sa responsabilité, Cobb utilise les souvenirs partagés avec Mal pour maintenir "en vie" son obsession nécrophile et sa culpabilité. Il n'arrive plus à distinguer le rêve de la réalité sans avoir recours au test de la toupie, objet totem que chaque braqueur se doit de posséder afin de déterminer si le retour au monde concret est effectif.

Ce que Cobb tient dans sa main gauche est la source du problème de la fin du film. Ce qu'il tient dans sa main droite n'est pas ce qu'il semble, c'est en vérité un sèche-cheveux.

Inception : première partie

Mercredi 28 Septembre 2011
Soir

Inception, Christopher Nolan, 2010, USA.


Tout ça pour ça ...

lundi 26 septembre 2011

La pré-sélection du mercredi

Lundi 26 Septembre 2011

Taylor Lautner, qui se vend durant la promo de Identité secrète (2011) comme fils irrégulier de George, pas commun de Gorg, Georgie de la maison France, Lolo du chavirant bateau point fr (tiens, une sirène se fait entendre au loin dans la brume : Michel Sardou, qui ne vend plus un disque, crie "au secours la France!"), du duplicata GL version géante de la statue ridiculement minuscule gl que l'on a gardé du 'sieur responsable des Tontons qui flinguent en faisant "chtouk" au pont de l'Alma (la version officielle voudrait nous faire croire que les ricains des States nous ont envoyé une version riquiqui de Gorgo de la Liberté pour nous remercier ... c'est dire leur gratitude au passage : eux qui nous cassent tout le temps les grains à moudre des futurs poulains de compétition mangeur de fromage, gobeur de saucisson et buveur de vinasse pas affectée par le papillon dont j'oublie toujours le nom qui bouffe les vignes et réduit à néant la fertilité du sol -celui-là même qui a décimé les cultures viticoles du Languedoc-Roussillon au, je crois, Moyen-Âge- pour notre manque de remerciement -comprendre s'aplatir sur nos couilles, nos nichons, nos gosses et bouffer les saletés des trottoirs bien crades devant leur magnificence d'übberobèses aux egos de feignasses- parce qu'ils ont débarqué un jour de juin 1944 sur une plage de Normandie ... nostalgie ohlala je vous jure). Retour au début de la parenthèse pour la continuer et la répéter : les USiens nous envoient un facsimilé façon cheap pas cher économie US en désarroi oblige pour qu'on se bouffe une copie marketing à mettre sur un tonneau vidé. Donc ce Taylor, fils non reconnu par la famille Lautner, décrié par la stratosphère franco-française de l'appréciation cinématographique (le coup de botte de Sarko pour l'extradition de cet usurpateur est déjà préparé) a décidé de se faire connaître pour se faire reconnaître en France par son non-papa décédé en glissant sur un toit en pente.


Un heureux événement en 2011 ? Louise Bourgoin arrête de faire du cinéma ! Non, je déconne. Tout le monde va la faire celle-là. Elle est balisée depuis le cinquième siècle avant J-C. En plus, elle s'est fait engrosser par Pio Marmaï que je ne connais pas et dont je me fous royalement dans un film d'un réalisateur qui a pondu un truc plus chiant et mal torché que Ne le dis à personne (il fallait le faire!) : j'ai nommé l'infâme Le premier jour du reste de ta vie. Ils sont donc enceints et ça ne me fait ni chaud ni froid. J'ai déjà du mal à supporter l'étalage des grossesses de stars en vrai et en général : celle d'Angelina Jolie, de Jennifer Lopez et d'Eva Longoria en particulier. Ce fléau promet une génération de mini-stars du petit-parfois-large écran qui vont pondre de la vanité et de la vacuité à coup de suçage de tétons de mamelles glamour. Le couple Cassell/Bellucci se reproduit également. Cotillard/Canet aussi. De son côté, Jennifer Aniston a trouvé le moyen qu'on s'apitoye sur son sort. Elle ne sort qu'avec des couillons qui ne l'engrosse pas et la ridiculise en la trompant au grand jour. Il faut dire qu'elle était une enfant mal aimée par sa mère top modèle genre supermégamannequinbandantoubliédemémoire qui la rabaissait pour son pif et son corps peu gracieux (je l'ai lu dans la presse people il y a bien longtemps ... quand j'ai des sources, je les cite). Elles se sont fournies toutes les explications pour que Jenni la grande bafouée finisse vieille fille. Pendant ce temps, Amy Adams a eu un bébé. Je suis heureux pour elle. Elle est croquante et son chiard doit l'être aussi. Mais, parce qu'elle ne l'a pas eu avec moi, j'espère qu'il la réveille toutes les nuits et lui fait vivre un véritable enfer de cris et de caprices.

samedi 24 septembre 2011

Le gamin au vélo

Samedi 24 Septembre 2011
Veille de nuit

Le gamin au vélo, Jean-Pierre et Luc Dardenne, 2011, Belgique.

L'enfant (2004) était le seul film de Jean-Pierre et Luc Dardenne que j'avais vu avant Le gamin au vélo (2011). Jérémie Rénier incarnait Bruno, 20 ans, qui subvenait aux besoin du couple formé avec Sonia, 18 ans, grâce à des larcins. Bruno vendait même son bébé à des trafiquants afin de gagner de l'argent. Mon histoire personnelle m'a fait considérer l'opposition "responsabilité individuelle versus misérabilisme" de façon réaliste. J'ai cette croyance ancrée en moi qu'une situation sociale difficile n'excuse pas le profit pécuniaire comme composante ou comme totalité expliquant la vente d'un enfant. La seule rentrée d'argent suffit à justifier un débat se situant à un niveau moral plus que matérialiste. L'enfant ne m'a convaincu ni sur son aspect psychologique ni sur sa dimension sociale. Foi de gamin au vélo.

Mais Le gamin au vélo est un long-métrage bouleversant des frères Dardenne justement récompensé du Grand Prix au festival de Cannes 2011. Le récit retranscrit l'histoire d'un jeune garçon tourmenté que le père vient d'abandonner.

La détresse de cet enfant dont son père ne veut plus s'occuper, grâce à la qualité de l'interprétation, de l'écriture et de la mise en scène, m'a renvoyé à ma propre expérience de la meilleure des manières. C'est aussi en cette qualité d'enfant laissé à son sort par le géniteur que j'écris cette critique. Mon appréciation du film ne saurait faire sans.

Jérémie Rénier reprend un rôle de père dans Le gamin au vélo. Les frères Dardenne ont filmé une vision de la composition d'une famille plus proche de celle que j'ai constaté par moi-même. Ce personnage abandonnant son fils a un travail. Sa petite amie enceinte possède un restaurant. Même s'il dit qu'il ne peut pas s'occuper du petit, il ne veut pas le faire ; il n'en a ni l'envie ni n'éprouve de plaisir. Il n'aime pas son fils Cyril.

Un père entre son égoïsme et son devoir de parent. Ne cherchez pas le plaisir de paterner, il n'y en a pas.


Le Piano concerto No5 de Beethoven marque Le gamin au vélo de son ton dramatique



A l'occasion de la sortie DVD, je trouve le courage de revenir sur un article laissé en friches après l'avoir vu en salles au Cinéma des cinéastes un après-midi de mai 2011. Nostalgie quand tu me tiens. Dans ce souvenir, il faut inclure autant la qualité de Le gamin au vélo, que l'agréable séance passée à le visionner dans une ambiance adéquate, que l'émotion que ce film m'a aidé à dégager dont la haine vouée à mon paternel.

Le déni de l'abandon.

Accroché à son vélo, dernier élément qui lui reste de son père, comme moi à un insigne Ferrari de voiture que j'avais échangé avec le mien, dernier signe d'intérêt que lui portait son paternel, le gamin Cyril, incarné par Thomas Doret, n'a qu'une idée en tête : le retrouver. Pour moi, il s'agissait de l'attendre revenir. Mais bon, l'essentiel est retranscrit.

Les étapes au travers lesquelles passent Cyril sont décrites avec justesse. Du déni de l'abandon, en passant par la dépendance affective aveugle envers la première personne qui passe, le rejet de la compassion et de l'amour qu'on lui apporte, le comportement de victime, l'ouverture aux pires influences, le refus des soins offerts et à apporter envers lui-même (une punition qu'il s'inflige), le parcours émotionnel de ce garçon me rappelle le mien.

Un amour difficile à accepter.

Attaché ensuite à la fuite, comme celle de son papa, Cyril rejette tout ce qui peut durer. Le personnage interprété par Cécile de France connaît de plus en plus de difficultés à tenir Cyril. Ce dernier n'a confiance en personne et se rapproche d'un personnage dangereux qui dit souffrir d'une mauvaise réputation. Une belle excuse de profiter de quelqu'un dont Cyril ne souffrira pas dans la séparation et la trahison. Le gamin ne sera nullement contrarié d'avoir été déçu par quelqu'un qu'il savait indigne d'intérêt et de confiance.

Quelqu'un dont il est facile de se détacher.

Un extrait musical de Beethoven conclut chaque chapitre du film. Il apporte une touche dramatique indiquant les moments où Cyril s'enfonce dans son malheur. Pour clore l'étape de la vie de Cyril qui intéressait les cinéastes belges, les frères Dardenne laisse le piano concerto No5 de Beethoven bercer une fin ouverte, propre à un certain inachèvement, celui du travail du père sur son fils, et, celui de la reconnaissance que l'enfant cherche chez son modèle masculin qui a dénié lui donner la chance de l'acquérir. L'avenir de Cyril n'étant pas tout tracé. L'acceptation de nouveaux plaisirs et de nouvelles souffrances, le passage à la prise en charge de soi-même et la recherche d'acceptation et de reconnaissance par quelqu'un d'autre d'aimé l'aimant sont les prochaines étapes de vie de ce gamin très attachant.

Le secret de l'amour est dans un sandwich bien préparé.

jeudi 22 septembre 2011

Tu seras mon fils

Mercredi 21 Septembre 2011
Soir

Tu seras mon fils, Gilles Legrand, 2010, France.

Il y a du gâchis en tout. Dans la récolte de raisin comme dans le cinéma. Malgré les qualités de Tu seras mon fils, le développement déçoit.

Un propriétaire de vignoble Paul de Marceul (Niels Arestrup) manœuvre en secret afin de léguer sa succession au fils Philippe (Nicolas Bridet) de son régisseur mourant François Amelot (Patrick Chesnay). Les opposants à ce marché d'adoption simple sont Martin (Lorànt Deutsch) et Alice de Marceul (Anne Marivin), le fils biologique et la belle-fille du viticole.

Tu seras mon fils traite du délitement des liens familiaux dont la racine du mal est l'argent. Le conflit pour l'héritage est fondé sur une opposition classique. Le modèle traditionnel du lègue héréditaire fait blocage au concept qualitatif de la mobilité professionnelle. Dans Tu seras mon fils, le talent est favorisé par Paul mais la descendance est en souffrance car Paul bride Martin qui ne peut pas prouver sa motivation et gagner en expérience.


Alors que la bande-annonce présente le père comme un monstre et le fils en victime, le récit de Tu seras mon fils s'établit sur d'autres bases.

Réputation d'excellence oblige, Paul de Marceul est un viticole exigeant. Il repousse Martin car il n'a pas de nez ni de connaissance du terrain alors que ce dernier cherche à s'imposer pour succéder à la direction du vignoble. Paul est méprisant et vexe Martin pour l'éloigner. Il montre sa générosité et l'étendue d'une fortune qui pourrait profiter à Philippe en optant pour la culture du vin Saint-Emilion. Il le présente comme son enfant lorsqu'il reçoit la Légion d'Honneur et compare Philippe à Martin en avantageant le premier. La jalousie entre les deux jeunes hommes s'installe et s'étend au père mourant de Philippe. François Amelot n'aime pas le changement. Il ne supporte pas l'idée que son fils puisse devenir propriétaire du domaine alors que, lui, a travaillé jusqu'à donner sa santé à son métier de régisseur.


On pourrait croire que je viens de décrire la première partie de Tu seras mon fils et que l'intrigue se développe par la suite en deux parties égales. Malheureusement, tout le scénario est ici retranscrit. 

Tu seras mon fils souffre d'un manque de concision dans sa présentation et son développement. Les mêmes éléments sont présentés de façon répétitive dans les deux premières parties. L'évolution est laborieusement lente. Les raccourcis narratifs sont inexistants. Rouage après rouage, les personnages et leurs relations sont exposés en continu. Les séquences s'enchaînent avec aisance mais des éléments de scènes sont présentées comme des scènes à part entière (Marcel prend la place au volant de son fils et installe Philippe à la place du mort). La complexification manque.

De plus, l'ensemble est déséquilibré. Alors que le rythme des deux premiers tiers du film est pénible, le récit s'achève brusquement. Même s'il révèle l'essentiel de ses secrets, le final enchaîne les faits trop rapidement et s'avère d'une symbolique maladroite. A ce point de l'histoire, le spectateur a compris que la terre d'un vignoble fait les hommes qui la travaillent, plutôt que les liens du sang. Commencer par un extrait important retranscrivant l'émotion de Martin fait perdre en profondeur les derniers instants de Tu seras mon fils. Ce morceau n'est malheureusement pas répété. Le final bâclé en est frustrant.


Tu seras mon fils repose sur trois points forts : le jeu des acteurs (Niels Arestrup en tête), la belle photographie d'Yves Angelo et la bataille de personnes dans la reproduction de systèmes qui divergent en intérêts. Le film est attachant et intelligent. Il manque en cruauté. Vu le potentiel du récit, le développement se perd à cause d'une décomposition de sa logique répétant, insistant et sur-exposant les mêmes éléments dramatiques. Le tragique est appuyé par la musique sans que la transmission de l'émotion ne soit travaillée au delà du jeu d'acteur et la thématique prend son ampleur trop tardivement et trop brièvement.

mercredi 21 septembre 2011

La sélection des 2 derniers mercredis

Mercredi 14 et 21 Septembre 2011

Ce mercredi est imprégné du chiffre 2. La semaine dernière, j'ai loupé l'occasion de donner mon avis sur les sorties cinéma. Je me suis rattrapé en proposant 2 mercredis en 1.


Crazy, Stupid, Love (2011) : il a fallu 2 réalisateurs pour motiver Ryan Gosling à apprendre à Steve Carell comment séduire les femmes. Depuis 40 ans toujours puceau en 2005, Steve n'a toujours pas trouvé 2 solutions. Pas sûr que John Requa et Glenn Ficarra aient appris à être originaux ou à cadrer. 

J'aurais préféré la cheville de Carell et ...


2 histoires de pacifisme dans Et maintenant on va où ? (2011) de Nadine Labaki et Shark 3D (2011) 2 David R. Ellis :

Nadine Labaki
Dans Et maintenant on va où ? (2011), des libanais ont des reproches à faire aux chrétiens du coin. Les épouses de ces derniers parasitent les intentions belliqueuses masculines avec des tenues décontractées et la venue d'une bimbo. Sous l’œil protecteur de la Vierge Marie, elles dansent devant eux après leur avoir concocté un met mélangé à de la drogue douce. J'ai lu à la volée quelque part que ce film faisait preuve d'humanisme plus que de féminisme. C'est sûr que l'utilisation de la danse du ventre pour amadouer les hommes ne fait pas la force des leadeuses féministes sinon les hommes seraient tout acquis à cette cause. Considéré la volonté de la sublime Nadine Labaki d'apaiser le monde par la sensualité des femmes, Monsieur Labaki doit être bien paisible.


Shark 3D (2011) présente une bimbo blonde américaine remuer dans de l'eau infestée de requins. La populace est la même. La femme change du tout au tout. On passe de la religieuse inspirée au bout de barbaque en bikini. Les grandes gueules armées de dents acérées de Shark 3D ne vont pas se laisser évangéliser par la sensualité ou l'éveil des sens. La chair humaine est leur repas principal. Peut-on espérer d'un requin qu'il lise la Bible ou le Coran ? Non. Dans certains cas, je vais me risquer à dire qu'il y a de quoi éprouver de la nostalgie pour les guerres de religion et la bêtise de l'homme.



La Guerre des boutons (2011) est à confondre avec La nouvelle guerre des boutons (2011). Dans l'une des deux, Alain Chabat se prend amicalement de l'encre sur la tête. Dans l'autre, Guillaume Canet s'institutionnalise. La bagarre est omniprésente. Les couilles molles ont le choix entre la Casta et la Singer pour connaître le dégoût de la femme avant la puberté. Lebrac tombe amoureux d'une juive qu'il faut protéger. Il est malin. Il a choisi une autre voie. L'une des deux guerres des boutons revisite la nouvelle occupation nazie et le nouveau régime de Vichy. Dans l'autre, les gamins jouent au foot sur une musique yéyé. En tout cas, les chaussettes baignent dans le jus de la comédie franchouillarde. Au moins, le petit Gibus a l'air d'être resté aussi boudeur et sympathique. Pas sûr que Yann Samuel et Christophe Barratier aient trouvé l'occasion d'écrire leurs propres lettres de noblesse en reprenant un classique inaltérable d'Yves Robert.



Warrior et Fright Night : 2 réalisateurs, 2 frères dans Warrior, près de 2 heures de film à chaque fois. L'ado héros de Fright Night, répondant au téléphone à sa mère alors qu'il est sur le point de conclure avec sa copine, montre qu'il a 2 drôles de façon de s'exciter sexuellement. Il choisi ensuite comme aphrodisiaque Colin Farrell en marcel plié en 2 sur une pelouse. Il le mate, le surveille et le prend pour un vampire. Ce dernier l'encourage à s'occuper de sa mère négligée et de sa copine à point. Le suceur de liquide organique essaie de retourner la situation en proposant une partouze incestueuse chez ses voisins. Du coup, le jeune craque un fusible et veut tuer le diablotin. Warrior est une histoire de combat au corps à corps entre 2 frères. Il faut savoir que le vainqueur prend tout et que les 2 en ont vraiment besoin.



2 nostalgie, il en est question dans la bande-annonce de L'Apollonide - souvenirs de la maison close (2011) de Bertrand Bonello. Quand les putains attrapaient la syphilis, les femmes vivaient à une meilleure époque car, en milieu fermé, elles se soutenaient les unes les autres. Il faut dire, elles étaient mieux traitées par les hommes qui leur versaient du champagne dans le bain. Le rapport cinématographique est à faire avec l'avènement d'une drague dirigée par les femmes dans Censuré Q (2011) de Laurent Bouhnik. Dans le monde moderne ouvert, les femmes en ont marre de l'approche agressive masculine. Du coup, l'une des protagonistes principales réagit en se vantant de ne pas mettre de culotte. Une autre se déshabille dans une maison de plage. Pour les droits et le respect de la femme, les demoiselles jouent la carte de l'hyper-sexualité et mènent les mâles par le bout du gland. Cette idée de l'indépendance féminine n'est pas forcément innovante et moderne mais l'important est que cela soit efficace. En outre, les affiches de ces films sont très aguicheuses.



Après les sujets des 2 sexes, d'animaux, de la guerre des sexes et des religions, il me reste la bande-annonce de Le cochon de Gaza (2011) de Sylvain Estibal à critiquer. Un pêcheur de Gaza recueille un cochon dans ses filets. Personne n'en veut chez les musulmans et chez les juifs. La créature est impure pour une religion comme pour l'autre. Le cochon ne peut même pas mettre les pieds sur le territoire de Gaza et israélien sans porter de chaussettes. Il souillerait les sols. Néanmoins, une fermière juive de l'autre côté du grillage a besoin du sperme de cochon. Pourquoi ? Mystère. L'arabe va concéder à l'échange.


Et me revoilà repris dans l'étau du sexe, de la famille, de la religion et des animaux. J'abandonne pour cette semaine. Il n'y en a que pour le cul. Et pas le plus sentimental. C'est fatiguant et écœurant.



Supplément : Peut-être à dans 3 semaines ;)