Des fois, dans les bonus DVD d'un film, ils ont tous l'air d'être en train de s'excuser ...
Le Dahlia Noir, Brian de Palma, 2006, Allemagne-France-USA.
De l'aveu du scénariste Josh Friedman dans les bonus du DVD du Le Dahlia Noir de Brian de Palma adapté du roman de James Ellroy inspiré par le crime le plus atroce (sur Elisabeth Short) ayant eu lieu à Los Angeles après-seconde-guerre-mondiale, Josh Friedman ne savait pas s'il était l'homme qualifié pour transposer le roman pour le grand écran.
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Les sous-titres des 2 premières photos reprennent les paroles de Josh Friedman, scénariste de Le Dahlia Noir |
Également de l'aveu de Josh Friedman (tous ces aveux ont eu lieu durant la promotion du film, c'est-à-dire "après le tournage, le montage et le mixage"), Josh Friedman raconte qu'il n'a jamais aimé les histoires terrifiantes, celles qui font peur ; en somme, l'effroi l'effraie. C'est un peu comme s'il avait dit aux spectateurs : "j'ai accepté l'offre des producteurs vu que ils me l'ont faite ... j'ai pris le fric et j'ai fait un boulot pourri." 50 000 000 de $ de budget suffit à convaincre beaucoup de monde.
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Josh Friedman encore |
L'adaptation de Le Dahlia Noir était mal partie.
Produced by
Rudy Cohen .... producer
Boaz Davidson .... executive producer
Rolf Deyhle .... executive producer
Moshe Diamant .... producer
Danny Dimbort .... executive producer
Michael P. Flannigan .... line producer
Samuel Hadida .... co-executive producer
Victor Hadida .... co-executive producer
James B. Harris .... executive producer
Manfred D. Heid .... co-executive producer (as Manfred Heid)
Henrik Huydts .... executive producer
Jochen Kamlah .... co-executive producer
John J. Kelly .... line producer: USA
Jordan Kessler .... associate producer
Gerd Koechlin .... co-executive producer
Josef Lautenschlager .... executive producer
Avi Lerner .... producer
Art Linson .... producer
Trevor Short .... executive producer
Andreas Thiesmeyer .... executive producer
John Thompson .... executive producer
De mon aveu, je voulais assister à une enquête criminelle autour du meurtre abominable commis sur Elizabeth Short. Son corps a été découpé en deux parties. Sa bouche a été lacérée pour écarter son sourire jusqu'aux oreilles. Le cadavre nu a été positionné pour reprendre la pose d'une œuvre du photographe Man Ray. Il faut savoir que le coupable n'a jamais été arrêté. Ce qui pouvait donner lieu à une enquête palpitante sur fond de mystère resté caché (à la Jack L'éventreur). Ce récit pouvait être riche en frissons. Vous aurez compris que je n'ai pas lu le livre. Vous aurez compris que le scénariste n'aime pas les histoires effrayantes. Il a donc écrit une fiction historique à la place. Et, du reste de mon aveu, à la vision de Le Dahlia Noir de Brian de Palma, j'ai subi un triangle amoureux insipide à 4 entre Josh Hartnett, Scarlett Johansson, Hillary Swank et Aaron Eckhart avec une résolution d'enquête pliée en 2/2 avant le générique de fin. De mon dernier aveu, le duo Josh Hartnett-Scarlett Johansson fait ressembler cette pelloche à un teen movie stylé film noir (comprendre les acteurs aux visages d'ados sont habillés comme en 1940 et les stores font des ombres droites et régulières sur les murs).
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Pour stars de ce teen movie stylé pompage cinéphilique de la grande époque hollywoodienne : une paire de seins et des yeux qui plissent |
De l'aveu de Brian de Palma, il ne fait jamais mention de ses choix artistiques (qui sont donc évidents : film en 1940 = esthétique de film à la Bogart ... pourtant le style de James Ellroy revisite le côté obscur de Los Angeles (jusqu'à
Sa part d'ombre) pour casser son image glamour construite par Hollywood et les promoteurs immobiliers des années 1940 et 1950). Mais Brian de Palma est un fétichiste de la première heure. Il a trop de cinéphilie à partager et de cinécopie incrustée en son fonctionnement de cinéaste pour comprendre que reprendre l'esthétique glamour des films noir des années 1940 est en complète contradiction avec les intentions d'Ellroy et du style de son œuvre. C'est même un hors-sujet complet. Encore une erreur de casting de la part des producteurs.
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Hillary Swank est contente : pour une fois, quelqu'un l'a pris pour une femme sensuelle |
Dans les bonus DVD, Brian di Palmé n'explique que ses choix en matière de casting féminin : et Scarlett Johansson avec qui il avait UNE discussion dont il se rappelait encore, et Hillary Swank qu'il voulait voir en femme fatale (ce désir dépasse mon entendement), et Mia Kirshner (que j'adore). La photo ci-dessous fait d'ailleurs sérieusement passer Brian de Palma pour un vieux lubrique qui essaie de se caser. Brian, veut-il se raccrocher désespérément aux wagons auxquels il peut toujours s'agripper ? Essaie-t-il de niquer ? Veut-il ne pas tomber dans l'oubli ? A-t-il encore des histoires à raconter ? A voir
Le Dahlia Noir de Brian de Palma, j'affirme que non. Après avoir vu
Snake Eyes, Mission to Mars, Redacted et
Femme Fatale, je ne doute plus de sa suffisance malgré de merveilleuses intentions dans son film sur la guerre d'Irak.
Les Incorruptibles (1987) et
Blow Out (1981) semblent appartenir à une autre ère cinématographique du cinéaste qui s'autocite depuis deux décennies (alors qu'Alfred Hitchcock n'a rien à lui envier) et se répète jusqu'à la nausée des amateurs de l'américain (auxquels j'appartiens bon gré mal gré).
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Scarlett Johansson estime que Brian de Palma a "une touche" ("a touch") immédiatement reconnaissable : où est passée la main gauche de Brian di Palmé ? |
Et, pour conclure comme le porcin de Brian di Palmé, considéré que le final est plié en 5 minutes chrono après 2 heures de pelloche sur une série d'indices faciles à dégotter, vous voudrez vous rappeler avec précision qui a fait quoi dans cette production car Le Black Dahlia Noir est un film de merde extrêmement rageant. Une autre adaptation du livre est à envisager.