La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mercredi 29 février 2012

La sélection du mercredi 29 février 2012

J'ai fait ma feignasse cette semaine !

Je voudrais remercier Jean Dujardin et Co. (je résume à l'acteur star pour ne pas me fouler). Grâce à lui et ses potes, je vais pouvoir me foutre de la gueule d'un bon paquet de couillons, de décérébrés, d'immoraux fils de putes, de menteurs, de salauds, d'enfoirés, d'idiots tricards qui se foutent continuellement de la gueule des femmes (grand-mères, mères, sœurs, filles, amies, cousines, infirmières, assistantes sociales, policières, ministres, médecins, juges, etc...), et aussi des hommes qui sont liés à elles (grand-pères, pères, oncles, neveux, cousins, petits amis, amis, maris, fils, collègues de boulot, amoureux transits, membres d'une association humanitaire, médecins, recteurs de musée, postiers et éleveurs de chiens de garde). Les Infidèles à voir pour se faire bien voir des femmes.


J'aime bien les loups ... qui n'attaquent pas les humains, qui sont des créatures paisibles et organisées, et que j'aime bien. Je n'ai vraiment pas envie de voir des animaux que j'affectionne souffrir. C'est dommage, c'est ce que Le territoire des loups avec Liam Neeson propose.

jeudi 23 février 2012

Breaking the Waves

"Je suis ni nazi ni juif ... merde, qui suis-je donc dans cette société ?"

Breaking the Waves, Lars von Trier, 1996, Danemark/Espagne/France/Islande/Norvège/Pays-Bas/Suède, 2 h 37 minutes de long.

Quand le film est sorti au cinoche en 1996, je devais avoir 18 ans et je me suis dit, du peu que j'en connaissais, que je n'avais aucune envie de voir une femme pratiquer l'infidélité pour combler les fantasmes sadomasochistes de son mari handicapé. Je vous prie de bien croire que je ne possède pas de tels désirs en moi. Cette histoire m'avait choqué avant même d'en voir une seule image (je vous prie de bien y croire aussi). Je n'avais pas du tout envie de voir ça. Surtout que ça sentait le mélodrame à plein nez (cris, larmes, fracas et interrogations métaphysiques). Ce qui m'avait d'ailleurs poussé à me poser 2 questions pour m'en tenir à l'écart :
-Comment se fait-il que le personnage d'Emily Watson n'ait pas songé à tuer son mari sur son lit de malade ?
-Comment se fait-il qu'elle n'ait pas songé à lui ramener des amants en leur proposant une aventure homosexuelle avec un handicapé ?

Plus d'une dizaine d'années plus tard,  j'ai été sévèrement émerveillé par le jeu d'actrice d'Emily Watson. S'il y a bien une chose pour laquelle est douée le réalisateur danois Lars von Trier, c'est pour donner de beaux rôles de composition à des actrices. Nue ou habillée, Bess McNeill/Emily Watson est tout simplement craquante, émouvante et attendrissante en femme trop docile (dont le tempérament est d'ailleurs aussi tendre que celui d'Oskar dans Morse) qui prend ses vœux de mariage un peu trop à la lettre.

Emily Watson, craquante avec son sourire, son regard complice, ses gants, son bonnet et son écharpe

Par contre, 2h37 d'images granuleuses et tremblantes pour entendre dire de l'épouse chérie qu'elle s'est trompée en acceptant ce marché de dupes me font penser que Lars von Trier est bien prétentieux pour estimer ces derniers mots émouvants et ce message primordial. Il a beau affirmer qu'un cadre qui bouge tout le temps donne plus de vie à l'image. C'est surtout la compassion du spectateur pour le parcours émotionnel de Bess McNeill qui fonctionne plus que l'efficacité de la mise en scène du cinéaste dogmatheux. Moi, je commence à considérer que ce type croit trop fermement en son talent, du genre "mes histoires sont tellement bonnes que je pourrais vous pousser à l'extase avec mon génie en narrant des photogrammes d'un de mes récits collés sur un fond de cale rouillée et en les éclairant avec un smartphone". De plus, le choix de Jean-Marc Barr comme éternel fond d'écran rappelle tous les quart-d'heure que les accointances avec des types qui ont le sourire bien niais du type qu'est content d'être là (et ce depuis Le grand bleu de Luc Besson en 1988, en voilà un qui a su capitalisé sur pas-grand-chose), c'est de l'exploitation pure et dure.

Question Quizz : lequel des 2 est Jean-Marc Barr ?

Morse

Ne laisse pas le trop-bon enfant prendre ta main

Morse / Låt den rätte komma in, Tomas Alfredson, 2008, Suède.

Un rythme plus soutenu aurait pu permettre de développer un intéret plus certain de ma part car je me suis ramolli à la vision de Morse. J'ai même un peu décroché. J'ai carrément arrêté le DVD au milieu du film. Et j'en ai même oublié de finir de le regarder mais je me suis fait violence et j'ai relancé quelques semaines après ce DVD que j'ai payé. Et ...

Morse fait partie de ces pelloches pour lesquels il a fallu que je prenne sur moi pour suivre l'intrigue jusqu'au bout (un garçon brimé à l'école rencontre une enfant vampire) car, entre l'introduction et la résolution, le rythme est lent (ou cassé pour les fans du long-métrage). Le réalisateur suédois Tomas Alfredson pêche par un esthétisme de façade : la neige tombe, les vitres reflètent, les Rubik's cubes ont 6 couleurs, les fenêtres sont carrées, le garçon est blond, la fille est brune. Il remplit son film de jolis plans et Morse manque d'appui sur ses effets (certaines actions sont trop éloignées pour être appréciables, un nombre appuyé de plans fixes très bien cadrés et photographiés -FROIDS et DISTANTS- ne m'ont pas permis d'éveiller mes émotions, certains raccords m'ont fait décroché : je pense au rapport entre espaces urbains et espaces naturels, et au premier meurtre). Le cinéaste est tellement observateur de l'action qu'il passe à coté de montées en tension évidentes. L'atmosphère est privilégiée ... blablabla ... je connais le topo.

Une trop bonne âme incarnée par Kåre Hedebrant

Heureusement, la nature sympathique du jeune garçon (Oskar incarné par le charismatique Kåre Hedebrant) est touchante. J'ai eu envie de le voir régler ses problèmes (à coups de couteau, à coups de bâton, à coups de vampire, ...) et je me suis inquiété pour lui (sans toujours le comprendre : pourquoi accepte-t-il de se faire mettre la tête sous l'eau ?) quand sa vie est en danger. La présentation d'Oskar est magnifiquement gérée (l'enfant et son couteau, son intérêt pour les crimes et la lecture, sa façon de se cacher). Mais, là, il faut dire que je suis blond moi-même, que j'aime les blondes et que j'aimerais avoir un garçon blond un de ces jours. Donc voir une tête blonde souffrir comme celle d'Oskar me met au supplice. Je vous prie de croire que j'éprouve de la compassion pour des garçons ayant d'autres couleurs de cheveux mais, pour les blonds, c'est plus fort que pour les autres, c'est ma chair, c'est mon sang, c'est mon semblable, c'est mon vampire. Le récit m'a donc intéressé car il décrit l'apprentissage de la violence par Oskar, cet adolescent passif en la matière. C'est ce qui m'a fait accroché par moments à cet album de très jolies images qui se répète beaucoup. Néanmoins quelques scènes sont de très grandes qualités : je me rappelle nettement la tentative de meurtre sur l'adolescent dans les vestiaires, la scène sur le lac gelé, la tête saignante d'Eli et toutes les scènes avec Oskar.


Morse a donc été pour moi un moitié-bien, un moitié-mal. J'ai aimé Oskar et sa relation au vampire. J'ai grandement apprécié quelques scènes citées mais j'aurais aimé voir des espaces mieux raccordés, des actions plus crédibles, un peu plus de relief émotionnel et un rythme plus soutenu car je me suis quand même bien ennuyé.

Detachment

Et la société de consommation jeta une ombre sur le métier de professeur

Detachment, Tony Kaye, 2011, USA.

Henry Barthes (Adrien Brody) est un professeur remplaçant enseignant la littérature anglaise. Il mérite le surnom de "Jésus Christ super-prof" (donné par moi) car il prend tous les problèmes à bras-le-corps. Il se bat contre les cache-misères, contre l'indifférence, contre le défaitisme, contre la prostitution, contre le consumérisme et contre le masochisme des adolescents.

Car ces adolescents sont victimes d'une société de consommation qui fait des ravages, notamment sur l'imagination, élément indispensable à la vie. Adrien Brody (l'acteur a prêté corps et âme à l'essai) et Tony Kaye singularisent cette/notre société en soulignant que l'aliénation qu'elle provoque via son pôle consumériste conduit le jeune malléable à tout ingérer sans discernement (avec son corps et son esprit). Dans ce monde, le sexe est à la fois un moyen et une marchandise. Dans ce monde, l'esprit ne s'intéresse qu'à lui. Ce qui pousse des ados à des comportements à risques et immoraux (comme vendre son corps ou dévaluer la sexualité, l'éducation, l'autre, le respect et l'amour). En résulte un énorme manque d'affection et une envie débordante d'être aimé chez certaines personnes alors qu'elle incite à une totale désaffection chez d'autres. Les phénomènes sans durée ont remplacé l'intérêt pour le passé (et donc la littérature) car la mode change toujours et une mode efface toujours la précédente mode (de telle façon que le passé -de l'année dernière, de la décennie précédente, de la génération des trentenaires, de la génération des parents, du passé historique- est continuellement ringardisé).

Le détachement du titre est donc à la fois celui des jeunes qui sont putes, violents, antisociaux, frustrés, masochistes, dépressifs, suicidaires, réticents, désobéissants ... et celui des individus qui mettent les élèves ayant des difficultés scolaires dans la même école avant de pousser à la fermeture prétextant que la valeur immobilière du quartier environnant est en chute libre ; cette école qui avait pourtant son utilité en cachant les indésirables pour créer un dépotoir invisible et regrouper les mauvais élèves à-problèmes qui font chuter les statistiques et les pourcentages de réussite des autres bahuts.

Dans Detachment, il est question de "Sickening of the heart" ("un cœur malade")

Ce qui est donc en train de s'écrouler, c'est l'institution scolaire. Parce que d'un côté, les profs sont agressés, culpabilisés, insultés, à bout de nerf et indésirables. De l'autre, ils n'ont que quelques élèves qui font ce qu'ils peuvent pour s'accrocher (quand ils en ont encore envie). Ces jeunes moins doués, faisant de l'ombre à la société du mérite qui casse des records toutes les semaines, sont donc des laissés-pour-compte et c'est ce qu'ils prolongent pour eux-mêmes, tandis que les adultes les poussent toujours un peu plus dans leurs retranchements.

Avec Detachment, Tony Kaye pousse donc des coups de gueule ... contre cette administration indifférente, contre les parents aveugles envers leurs enfants et contre les élèves qui ne se considèrent plus. Le côté donneur de leçons du film peut agacer (mais il comble du temps), même s'il prend parfois des formes amusantes (voir le renversant James Caan) ; le film assemble des scènes de face-à-face entre professeurs et étudiants dans lesquelles chacun sort ses 4 vérités. Certains passages sont ridicules (le plan un peu long sur les pleurs de Barthes dans le bus et la scène où Barthes imite la voix de sa mère alors que son grand-père se meurt), superflus (résolutions simplistes > pourquoi poser un problème ?, et le secret de famille de Mr. Barthes fait lever un sourcil de scepticisme) et réutilisent des clichés d'ados en difficulté (l'ado triste et suicidaire, le black proférant des menaces, etc ...).



Mais le propos est assumé (je peux au moins lui reconnaitre ce mérite). A travers quelques scènes qui paraissent magnifiques, Detachment fait effet (la lecture de l'extrait de La chute de la maison Usher de Poe, le professeur "inexistant", la relation à la jeune prostituée, le meeting autour de la valeur immobilière, JAMES F**KING CAAN). Avec la lecture de Poe, Tony Kaye met en image la chute d'une société trop attachée à ses résultats et ses réussites : Detachment ou D'une société atteinte d'une maladie du cœur dont l'école est le reflet.

Pour conclure, Detachment allonge l'addition pour la charger beaucoup mais le sous-texte affiché par quelques scènes intelligentes est frappant. Le film du britannique Tony Kaye possède la force d'une œuvre au propos radical. Difficile de quitter ou de rester dans la salle. Les images de Detachment sont montées avec efficacité et, même si, à quelques reprises, le film donne dans le ridicule et le superflu, de bonnes choses font tenir jusqu'à la fin.

mercredi 22 février 2012

La sélection du mercredi 22 février 2012

Nos amies les bêtes

Ce message est à caractère fictionnel et satirique. Toute ressemblance avec des personnages et des événements réels ou fictifs est légalement fortuite.


Bovines (2011) est un documentaire radical qui montre le quotidien vrai des vraies vaches. Qui aura le culot de se pointer en groupe en salle et faire un concours de pets pendant toute une séance ? Elle nous pollue l'air. On pollue leur film. Car la question à se poser en regardant Bovines : Vous sentez-vous vache aujourd'hui ?








La bande-annonce de Bullhead (2011) présente ce qui semble être un biopick belge controversé sur Frank Ribéry. Apparemment, ce récit "en dehors des terrains" montre que Frank fait sous silence des choses terribles à des enfants. Lui-même n'ose pas en parler et ses victimes s'évanouissent quand on les interroge.  De plus, il semblerait que Frank se dope et qu'il menace ses coéquipiers pour faire pareil. Il fait pression sur eux pour qu'ils continuent à être fournisseur (en quoi donc ?). Frank tue même les agents du contrôle antidopage et les policiers. Frank a un surnom : "tête de taureau", du genre qui s'enfonce les cornes dans un poteau.




Cheval de guerre (2011) : même si la mention "inspiré d'un fait réel" aurait été accrochée à cette histoire, j'aurais tout autant de doutes quant au concept du film. Un cheval héroïque dans les tranchées de la première guerre mondiale. Gagne-t-il la guerre à lui tout seul ? Quid du gaz moutarde ? Cheval de guerre, est-il la fabuleuse histoire d'affection entre un jeune homme et un étalon ? De quoi ce film parle-t-il ? De bravoure, de bravoure, de bravoure, de ne pas regarder sous soi mais devant. En tout cas, la propreté plus propre que propre des grandes émotions belles des films de Spielby nous raconte, en fait, peut-être bien, un miéleux conte sur l'envie de suicide d'un canasson.




A part ça, que du lourd cette semaine. Les critiques vont être à la peine avec toutes les chroniques à signer :
-Guy Maddin sort un nouveau film. De quoi vanter les mérites d'un cinéaste iconoclaste et méconnu.
-The Chemical Brothers donnent un concert en immersion sur grand écran. Ça s'appelle Don't Think. De quoi s'indigner.
-Un film sur une poétesse sud-africaine qui a inspiré Nelson Mandela. De quoi sortir ses portes-étendards.
-Glenn Close fait un come-back habillé en homme. What else ?
-Daniel Auteuil la joue social et patronal. De quoi mentionner que l'on se trouve du bon côté du mouvement si jamais il y avait une révolution.
-Un film dramatique sur la guerre signé Angelina Jolie. De quoi rappeler à quoi sert l'ONU.
-Un film russe parle d'amour vache. De quoi citer des écrivains russes.
-Il y a des exorcismes pratiqués au Vatican et des météores qui transforment des adolescents en super-héros et super-vilains. De quoi faire attention à autre chose.

mardi 21 février 2012

Les aventuriers de l'arche perdue

Steven Spielberg, les enfants et la mort

Les aventuriers de l'arche perdue / Raiders of the Lost Ark, Steven Spielberg, 1981, USA.

Il se trouve que la première fois que j'ai vu Indiana Jones, j'étais un enfant. Je l'ai vu au cinéma. Il était ressorti à l'occasion du second volet des aventures de l'archéologue chapeauté en 1984. J'avais 6 ans. Je n'ai pas souhaité voir Indiana Jones et Le temple maudit pour la raison suivante. Dans Les aventuriers de l'arche perdue, Marion traverse un mur de la fosse aux serpents où elle est bloquée avec Indiana et elle se retrouve entourée de cadavres qui lui tombent dessus l'un après l'autre (parfois plusieurs à la fois). Il se trouve que j'en ai fait des cauchemars pendant une semaine. Il s'agissait de ma première expérience avec la mort. C'est à ce moment que j'ai pris conscience du fait que j'allais un jour mourir. C'est pourquoi Les aventuriers de l'arche perdue est pour moi un film d'horreur. C'est pourquoi, malgré ses qualités de sympathique divertissement, je ne possède même pas de copies du film. Il me rappellera jusqu'à la fin de ma vie que je vais mourir.

samedi 18 février 2012

Un monde sans femmes

A l'autre bout du monde, je croyais que je découvrirai l'inconnu ... je me suis trompé

Un monde sans femmes, Guillaume Brac, 2011, France.

Au MK2 d'un quartier qui n'est pas le mien, Un monde sans femmes était intelligemment présenté après le court-métrage Le Naufragé de Guillaume Brac qui fait office de prélude. On y découvre des éléments primordiaux pour bonifier l'appréciation d'Un monde sans femmes sorti le 8 février dernier : le style du cinéaste, la station balnéaire picarde et quelques uns de ses habitants dont Sylvain.

Le cinéaste français Guillaume Brac reconstitue des moments simples et propres à la vie commune auxquels se mêle l'évolution de son intrigue. Il ne brode pas d'habits inutiles avec des étoffes ridicules. Quelques plans (déplacement de personnages et paysages) sont intercalés entre des "scènes de vie" afin d'ajouter une note dramatique à l'ensemble (la musique aide à ce travail).

Dans Le naufragé (24 minutes), Sylvain vit dans un monde clos. Il est de toute évidence un garçon seul, très seul. Et bien qu'il ne le fasse sentir à personne, qu'il ne fasse peser aucune culpabilité sur quiconque, qu'il reste adorable en toutes occasions, j'ai bien senti Sylvain à la peine. De plus, la bourgade picarde ne présente pas d'apparentes alternatives à l'amélioration du style de vie de Sylvain, incarné par Vincent Macaigne.

Le naufragé et Un monde sans femmes sont tellement complémentaires que je me demande encore pourquoi ils ne sont pas collés l'un à l'autre par une ellipse de temps (que pourrait représenter le défilement du générique d'introduction).

On retrouve donc Sylvain dans Un monde sans femmes. Après le cycliste dans Le naufragé, il s'entiche d'une mère et de sa fille (Patricia et Juliette) venues passer leurs vacances dans un appartement qu'il leur loue.

Sylvain et les craquantes Juliette et Patricia

Je vous rassure tout de suite. Le film n'est pas un psychodrame ni un film d'horreur. Sylvain n'a rien qui cloche. Les femmes l'apprécient même beaucoup. Il a beaucoup d'amis et tout le monde le connait dans sa bourgade picarde. Il est gentil et adorable. Il est même serviable et se fait facilement mener par le bout du nez (voir la scène des polos). Je n'ai pas pu m'empêcher d'être triste avec/pour lui. Un si chic type, je me suis dit. Soit il manque d'agressivité soit il a besoin d'une femme qui s'impose dans sa vie.

Sylvain est sous le charme de Patricia : il est seul et elle est une femme

Moyen-métrage de 58 minutes, le récit et la narration d'Un monde sans femmes perce toutes les carapaces. La solitude de Sylvain brise le cœur. Heureusement, il espère toujours y mettre un terme. Les personnages sont entiers et émouvants. Cette comédie dramatique alterne avec précision et efficacité des moments d'humour et de conflits. La prévisibilité de certains des rouages et événements du film aident la narration à véhiculer les émotions ineffaçables : la joie et la détermination des demoiselles, la résignation et l'abattement de Sylvain. L'emphase avec le juste portrait de ce personnage à plaindre est douce, cruelle et appréciable. Un monde sans femmes constitue un véritable coup de cœur pour moi.

Un monde sans femmes ou Quand le manque se fait cruellement ressentir

mercredi 15 février 2012

La sélection du mercredi 15 février 2012

Nos amis les stars



La vie d'une autre (2011) : 15 ans de vie commune avec Mathieu Kassovitz. 15 ans de coma pour Juliette Binoche. La vanne est facile mais je l'aime bien.

Voyage au centre de la terre 2 : l'île mystérieuse (2011) : je dois avouer que si la bande-annonce n'indiquait pas la présence de Michael Caine dans sa version longue, j'aurais cru que Dwayne Johnson sortait son film de vacances.

Il était une fois, une fois (2011) : François-Xavier Demaison n'est pas du tout apprécié sur ce blog. 


Ghost Rider : L'esprit de vengeance (2011) : l'avantage d'avoir en charge la réalisation d'un second volet d'une série dont le premier est un trou noir ayant absorbé toute la bêtise de l'univers, c'est que l'on a des chances de s'en sortir avec les honneurs en assumant sa ringardise. La première partie de la bande-annonce met l'eau à la bouche. Flammes, hard rock, crâne de feu, un coup de chaîne efficace. Puis Christophe Lambert, crâne rasé, porte la robe de bure pour trancher la tête d'un quidam. La bande-annonce est déjà trop longue. Un black en blouson cuir joue tranquillement au sage dans des ruines. Ghost Rider est présenté comme le type à pas faire chier. On sent que le tournage a eu lieu en Europe de l'est. Une brune balance des banalités à Nicos Cageus qui lui rappelle fermement que son pipi sent le brûlé. Faut faire gaffe, Nicos Cageus ne déconne jamais ... ou tout le temps (difficile à dire).



La dame de fer (2011) : comment se faisse que ce film n'est pas été classé X par la commission de censure ? Margaret Tatcher n'a même pas besoin de défaire ses cheveux pour exciter les français. Elle va faire un carnage dans les salles. Préparez les mouchoirs et les parapluies.

Howl (2010) : Cette bande-annonce me fait penser à une pub fashion pour Armani. La présence de James Franco m'enlève le doute qu'il s'agit de la promotion d'un film.

Dos au mur (2011) : J'ai vu lundi dernier une série d'affiches défigurées dans le métro. Dos au mur la Grèce. Dos au mur le Portugal. Dos au mur l'euro. Dos au mur l'Italie. Dos au mur la France. La crise nous met au dos au mur. Ce vide devant le bonhomme qui est dos au mur, est-il notre avenir commun ? Je vous laisse sur cette méditation. Salut.

vendredi 10 février 2012

Super

S'il-te-plaît, chérie, ne me quitte pas pour un dealer de drogues

Si toi aussi, tu rêves de te faire draguer par une femme facile ayant l'air d'une adolescente, habille-toi en rouge

La liste d'arguments de poids pour mater Super de James Gunn, DTV (direct to video) en France, est longue comme le bras. Je me suis arrêté à l'un des plus frappants pour introduire cette pelloche. Si, comme moi, Juno (dont je ne citerais ni la date de fabrication ni le nom du réal) vous a mis au supplice et vous a insufflé l'envie de promulguer le retour en force des ceintures de chasteté afin que plus personne n'ait l'idée d'écrire et de réaliser d'interminables purges pareilles promues par le festival du film de Sundance ... si, comme moi, vous avez été traumatisé par Juno au point de maudire la série MTV culte Daria pour avoir ouvert une brèche dans l'utilisation d'un ton désabusé de narrateur ... si, comme moi, Juno vous a donné envie d'instituer certaines taxes très couteuses de douane pour avoir une bonne excuse de ne plus importer ce genre de merdes, ce Super vous fera oublier Juno une bonne fois pour toutes. James Gunn joue à merveille des codes du super-héros, du vigilante et du cinéma sundancien notamment en réutilisant Ellen Page dans un rôle de chienne lubrique qui veut buter son petit monde.

A part cela, Super s'en prend ouvertement à la règle (chère au cinéma américain) du citoyen qui se prend pour un super héros dès qu'il règle les comptes, au nom de la justice, et pas au nom de son ego de merde de larmoyant foireux, à grands coups de fusils à pompe.


Super, James Gunn, 2010, USA.

Rainn Wilson, le crédule Dwight de NBC's The Office, incarne Frank D'Arbo, un cuistot d'un bouiboui. Il hante le sous-ventre de la société leadeuse mondiale de consommation. Du coup, il représente tout ce que les USA se cachent et dissimulent au monde entier : des individus sans pouvoir d'achat largués au niveau émotionnel et idéal qui se trouvent des raisons de vivre provisoires pour ne pas souffrir de la solitude et de l'ennui. Même les ghettos sont glamour à côté du cadre de l'action de Super.

Troma like, ce Super est un outil filmique bien barré déconstruisant la vengeance par le ridicule sur un mari dont la femme est partie avec un dealer de drogues. Sous des allures de super-héros, le cuisinier joue au régleur de comptes afin de récupérer l'amour de sa vie. C'est alors que le mélange des genres s'opèrent pour donner lieu à du super-vigilante. Le personnage principal croit embrasser la justice à bras le corps mais il se vide de toutes ses frustrations. Du coup, les violences qu'il inflige font mal. Entre pitié pour Frank et pour ses victimes, j'ai été donc pris entre deux chaises bien inconfortables qui m'ont rappelé que le cinéma n'a pas à nous brosser dans le sens du poil pour que l'on apprécie une pelloche.


Et chacun en prend pour son grade dans Super. Personne n'est laissé au hasard. On est tous le con de quelqu'un d'autre. La logique de Super prend cette maxime pleinement en compte. Les acteurs sont excellemment employé à cet escient : Kevin Bacon est parfait dans le rôle du dealer dont la technique de consolation est minimaliste au possible, Liv Tyler est magnifique dans le rôle d'une femme en perdition (a-t-elle enfin finit de "faire le tapin", dixit sa propre expression, en trainant son joli minois sur les plateaux de Hulk, de Le seigneur des Agneaux et d'Armageddon ?), Ellen Page est la révélation de Super dans un rôle d'acolyte plus frappé que le héros (elle est inoubliable ! Rien que pour son numéro comique, la vision du film se justifie !), et Rainn Wilson incarne Frank D'Arbo, un homme dont la plus grande réussite personnelle est d'avoir épousé le joli petit lot qu'incarne Liv Tyler.


Le récit de Super est intelligemment construit avec des phases de fantasmagorie et des souvenirs en flash-backs explicatifs et déterminants pour caractériser la relation entre Frank et son épouse (et donc toute l'histoire). Le récit est également agrémenté d'emprunts visuels intéressants à la bande dessinée et aux séries télévisuelles kitchs. Même si le désarroi du personnage principal domine l’œuvre et peut transmettre une sinistrose carabinée à ses spectateurs, beaucoup d'autres points positifs (l'expérience Super mêle profonde sympathie à humour grinçant) sont à réserver pour le plaisir de la découverte de Super qui est un must du comique pathétique et satirique des USA. J'ai adoré !


Rainn invoque le diable : il n'y a que cela qui puisse aider sa carrière hollywoodienne ...

Qui dit USA dit aussi qu'Hollywood a un idéal de casting auquel ne répond pas Rainn Wilson/FrankD'Arbo/The Crimson Bolt qui a (co-)produit l'objet filmé. Jouer dans The Office lui a rapporté un pactole précieux pour se promouvoir en tant qu'acteur et financer des projets qu'il apprécie, Super est donc complètement indUSA ! Un ancien de Troma et un probable enfant de hippies (Rainn signifie "pluieuh" en anglais) ont concocté un film singulier. La preuve ? Super s'est viandé au box office US (le film a de la gueule) ; pour 2,5 millions de dollars de budget, il n'en a rapporté que 322 157 à une époque où des Thor, Captain America, Cowboys vs Aliens, Insidious, Pirates des Caraïbes, Transformers et autres scléroses en plaque de Clint Eastwood viennent en mettre plein les neurones de spectateurs feignasses outre-atlantiques et remplirent les poches de markéteurs cinéphobiques.

... ça a marché ! Lot de consolation : il a une statuette à son effigie ! Chapeau coco !

Tout cela m'a d'ailleurs donné l'idée d'une histoire pour une suite : qui dit pauvre aux USA dit maison achetée à crédit ... du coup, une agence de recouvrement, dans Super 2, devrait expulser Frank D'Arbo en augmenter les taux d'intérêts de son emprunt pour se faire plus de fric plus rapidement (et plonger le monde dans une crise économique). Bonne raison pour Frank de renfiler son costume. James Gunnn, tu me fileras la moitié des droits d'auteur sur ce coup-là.

Tucker & Dale fightent le mal

J'étais seul dans la salle où je suis allé le voir

Tucker & Dale fightent le mal, Eli Craig, 2010, Canada/USA.

Je me suis amouraché d'un film qui n'a pas attiré les foules. J'étais seul dans la salle de cinoche où je suis allé le voir. Je peux donc blâmer tout le monde de ne pas avoir gonflé les chiffres au box office d'un récit sympathique.

En des temps anciens et très reculés, je vous aurais menti. Je vous aurais dit que c'était de ma faute ; que le simple fait de dire que j'irais le voir en salles avait répugné tout le monde de s'y rendre de peur de m'y croiser. J'aurais même versé ma larme pour vous culpabiliser. Vous vous seriez foutu de ma gueule.

La vérité est que je me suis levé tôt un jour de semaine pour voir Tucker & Dale fightent le mal. Le ticket indique que l'heure de la séance est 9h15.

Dale, gentil bonhomme au grand cœur, souffre ...

... d'une image de tueur en série

Tucker et Dale sont donc deux hommes au bon cœur aimant les choses simples : la pêche et la bière. Ils partent faire un séjour dans leur cabane au fond des bois. Malheureusement pour ce couple d'amis inséparables, des jeunes étudiants, membres d'une fraternité Omega-Beta, croisent leur chemin. Bourrés de préjugés, ils sont persuadés que les deux "rednecks" ont kidnappé Allison, l'une de leurs amies qui a malencontreusement glissé sur un rocher mouillé et s'est cogné la tête. Alors qu'ils essaient de l'arracher aux griffes de Tucker et Dale, ils créent les conditions de leurs propres morts et s'encouragent à croire que les deux héros du titre en sont responsables. D'où le carnage qui s'ensuit. Mais Tucker et Dale sont surtout victimes des apparences car, pendant ce temps, Allison se repose tranquillement dans le lit douillet de Dale.

Les infirmières ont fait une blague à Tucker en peignant en rouge un de ses ongles de doigts recousus

Du charmant trio d'acteurs et de personnages (Alan Tudyk/Tucker, Tyler Labine/Dale et Katrina Bowden/Allison) à l'utile peinture de l'ersatz de Tom Cruise qui s'énerve tout seul et dévoile son extrême fanatisme de membre Alpha d'une fraternité universitaire Omega en prônant des moyens de survie qui ne sont absolument pas nécessaires, de l'histoire incroyable de 2 individus partis pêcher durant leurs vacances au bel épinglage de préjugés propres à tous ceux qui se croient supérieurement intelligent, du comique efficace de situation au memo concernant nos origines rurales communes à tous, les raisons positives d'aimer cette pelloche me tiennent à cœur (qui, après vérification, ne s'est pas complètement vautré : 74 571 spectateurs l'ont vu en première semaine). Décidément, les réserves concernant Tucker & Dale fightent le mal sont à dégoter chez d'autres blogueurs et critiques que moi. Moi, je n'en ai aucune même si je les vois assurément (je ne suis pas dupe : le film n'est pas parfait mais je couvre volontiers ses petits défauts). Et j'étais seul en salle. ! Fuck you all !

Allison n'a pas grand chose à craindre. Tout le monde veut prendre soin d'elle.

mardi 7 février 2012

La sélection du mercredi 8 février 2012

Pour le mercredi 8 février 2012


La taupe de Tom Alfredson (2011) : Vincent Chaglaglasse part sur un bord de plage où le ciel est tout gris et où le vent souffle très fort. Il est accompagné de 5 femmes dont une enfant-louve-vampire hybride, la première de son espèce à ne pas s'habiller en cuir. Les 4 autres femmes s'habillent en bikini rouge. C'est alors que les choses se compliquent. L'une d'elles est une taupe. Et une autre d'elles se fait draguer par le meilleur pote de Vincent : Gilles. Évidemment, Gilles s'entend bien avec Juliette que Vincent voulait conquérir lors de ses vacances. Vincent fait donc appel à J-C, la tête à claques du coin, pour lui en mettre une dizaine ... une vingtaine ... puis se met aux affaires. Il enfile un t-shirt West-Lacrosse et décide d'engager une bande de bad boys pour mettre une rouste à Gilles. Mais les durs à cuire tombent sur Katherine Heigl qui les détruit moralement à coups d'arguments féministes du genre "nous, les femmes, on sent le jour venir parce que les hommes tournent le dos au soleil pour mater la lune des filles" et "si jamais je devais choisir le prénom de mon fils, parce que les porcs d'hommes ne nous laissent pas faire, je l'appellerais -terre enchantée de la brume-, ce qui est quand même préférable à Jules-Patrick." Après qu'ils aient tous adoptés une girafe, Vincent jette une bouteille à la mer et va manger une crêpe. Puis, à la baraque à frittes, après avoir ingéré trop de calories, Vincent essaie d'embrasser Willem Dafoe, Abel Ferrara et Bob Hoskins. Il se fait griller par Juliette qui raconte tout à Patricia qui vient d'acheter un monokini bleu. Vincent, qui était dans un ascenseur à ce moment-là, profite du seul show dans le coin pour se remonter le moral. Il s'agit d'un gogodancing avec Gary Oldman en seule attraction ... qui lui avoue tout en ôtant ses lunettes que son prénom n'est pas Vincent, que Vincent n'a pas d'identité et qu'il est un petit enfant africain. Comme quoi un film d'espion a une trame toujours un peu complexe mais, si ça se déroule durant la Guerre Froide, pourquoi pas aller le voir ...

samedi 4 février 2012

[Ma mère l'a vu] The Descendants

Chronique spéciale : avec l'autorisation et la correction de ma mère

The Descendants, Alexander Payne, 2011, USA.

Je n'ai aucune envie de voir le dernier film de George Clooney mais ma mère, elle, l'a vu. Je vous retranscris donc son avis en langage parlé (tel qu'elle me l'a dit) de The Descendants.

George Clooney court maladroitement, de façon pataude, comme un ... 
Il a des chemises à fleurs hawaïennes (comme celle de Carlos) à pas piquer des hannetons. C'est pas un avocat en costard-cravate. Il est simple, naturel, maladroit, authentique, attachant.
Mais le rythme est lent.
Le film s'attarde un peu trop sur certaines scènes. La caméra n'avait pas besoin d'insister sur la mourante (une fois qu'on l'a vu sur son lit, ça va, c'est bon).
Ma mère aurait voulu voir davantage George Clooney se dépatouillant avec ses filles. C'est dommage, tout le reste est bon, donc. Ses deux filles sont épatantes.
Que même le petit ami de sa fille ainée a un rôle comme d'un tiers. Il sert de catalyseur. Il apporte de la légèreté utile dans une situation difficile à vivre. Ma mère le souligne parce qu'elle a lu dans des critiques qu'il avait un rôle inutile. Or George Clooney va le réveiller dans la nuit pour lui parler ; l'attitude du jeune s'explique d'ailleurs par la récente perte de son père.
L'histoire de tous ses cousins qui veulent vendre tout un territoire vierge de tourisme. Des tas de gros sous derrière. Lui, à la fin, George (lui) est seul contre tous et il dit à la fin "non, je ne vendrais pas. Je ne signerais pas." Les autres veulent lui faire un procès et George trouvera une solution.
Les rituels autour de la vie et de la mort sont bien respectés.
Il (Alexander Payne) n'a pas filmé Hawaï comme une carte postale. Il a filmé le brouillard, le ciel gris, les belles maisons, les plages, ...
Elle ne va pas me raconter tout le film-là.
Ma mère a souligné la différence entre les tours d'habitation et les belles maisons coloniales (oui, ce sont des américains ... donc les maisons sont coloniales). Il (Alexander Payne) souligne le contraste entre les villes et les côtes encore vierges.
George Clonney est dans la merde. Sa femme a eu un accident. Elle est dans le coma. Il ne s'occupait pas de ses filles. Il est maladroit avec elles. Tout le film se construit autour de ça. Il apprend que sa femme le trompait. Il avait investi dans son boulot. Il n'a donc rien vu. Son beau-père est un connard.
A la fin, il se reconstitue une famille et des valeurs dans un site idyllique quand même. C'aurait été dommage d'en faire un truc touristique.
Il est émouvant ce père mais elle n'a pas pleuré du tout dans ce film. George, lui, verse une larme. Le film est un peu long. Y a des scènes ... là ... voilà ... on peut couper.

George Clooney dans The Descendants

jeudi 2 février 2012

The Darkest Hour

Cet article pourrait être un contre-sens

The Darkest Hour, Chris Gorak, 2011, USA-Russie.

Si vous avez eu la présence d'esprit de ne dire à personne ce que vous alliez faire cet après-midi là et que vous êtes allé voir The Darkest Hour tout seul dans un cinéma loin des quartiers où habitent, travaillent et trainent vos amis et votre famille, alors The Darkest Hour est typiquement le genre de films qui soulève la question suivante : Vais-je avouer à quelqu'un que je l'ai vu ? ... soupirs ... Réponse : Il ne vaut mieux pas. 

Si l'on en vient à se croiser, d'amis en amis en amis en amis en famille, et que vous avez la saugrenue idée de vous (me) lancer dans la vision de The Darkest Hour, je mentirais comme un arracheur de dents avec l'objectif d'éviter ce calvaire. Comme lorsque j'ai convenu avoir fait un somme dans l'après-midi du ...