La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

dimanche 3 juillet 2011

Rien à déclarer

Samedi 2 Juillet 2011
Nuit

Rien à déclarer, 2010, de Dany Boon raconte les rivalités de douaniers français et belges à l'heure de l'ouverture des frontières européennes. Ce film arrive après le plébiscite public de Bienvenue chez les Ch'tis en 2008. Le comique réalisateur s'extasiait qu'un tel succès lui permettrait davantage de libertés pour la suite de sa carrière. Donc Acte. Voyons ce que le faiseur du film le plus regardé de l'histoire de France nous a concocté les poignets détachés et les mains libres.

Passé l'introduction du film somme toute sympathique (la terre ne fait même pas un tour complet autour du soleil pour indiquer que sept années ont passé entre la nouvelle de l'ouverture des frontières et sa mise en pratique), Rien à déclarer annonce la couleur en posant une musique douçâtre et  inoffensive. Comme c'est touchant, le responsable de la douane française préfère sa machine à écrire et son papier carbone à la bestiole informatique, d'autant plus que le monstre numérique est coupable de bourrage de papier (quel étrangeté comique !). Comme c'est typique, la patronne de bar (interprétée par Karin Viard) demande à son mari (incarné par François Damien) si un douanier belge a payé pour le journal qui ne s'emprunte pas donc. Comme c'est ironique, bloquer les frontières pour les douaniers français signifierait travailler (notion contradictoire à celle de la grève -bien vu-), et, se mettre en grève pour ne pas bloquer les frontières viendrait à signaler que les douaniers soutiennent l'ouverture des frontières -bien vu encore-. Tout le monde est tout sourire, à part celui qui fait chier tout le monde, alias le patriote belge Poolvoerde. C'est bon, je suis dans l'ambiance. Ce film se situe au niveau des gens. Les bons gens. Les petits gens. Allez hop ! Pourquoi pas ? J'en suis un de petit. Je mesure 1m73, je travaille dans l'hôtellerie, et, à l'école primaire, j'avais une tête de moins que les autres.

Un journal qui ne s'emprunte pas.

Je peux d'ores et déjà féliciter Dany Boon pour le casting de ce film. Benoit Poolvoerde tient le haut de l'affiche (toujours une bonne nouvelle). François Damien et Karin Viard sont d'agréables comédiens à voir sur un écran de télévision. J'ai toujours eu un faible pour Karin Viard ; cause à une belle poitrine que j'ai du voir dans un métrage oublié depuis ou sur laquelle j'ai fantasmé à l'adolescence (je ne sais plus). Je suis l'un des rares dans mon entourage à trouver François Damien drôle ; ce qui a renforcé ma conviction qu'il l'est. A eux trois, ils me vont faire suivre le récit un petit bout de chemin. Suit le metteur en chef en personne, Dany Boon, du flim franco-belge (probablement) le plus regardé de l'histoire. Le cinéma, c'est comme la politique, on n'a pas toujours le choix des têtes de partis.

Belle poitrine : De qui parle-je ?

La musique a toute son importance. Elle participe à l'effet comique en le soulignant (tel une scène où un chien fait pipi sur le tapis, et, pof ! musique drôle, donc instant drôle) et remplace ainsi les rires enregistrés des sitcoms en tout genre. Le film ne fait pas dans la dentelle. Le rire est gras, à défaut d'être Ch'ti (LOL je suis en train d'être contaminé). Preuve : Le ciel et les étoiles appartiennent à la Belgique, amblance s'écrit avec un "U", et, un criminel ne sait pas comment faire une tête d'innocent.

Le comique s'envole lorsque la caricature du "gros con" entre en action : écouter Poolvoerde déblatérer sur les blagues belges est un délice, entendre l'éducation antifrançaise inculquée à son fils est un sublime supplice, et, qu'il préfère faire équipe avec une femme plutôt qu'avec un français apporte toute sa saveur à un personnage bien campé (même si, en temps additionnel, tout cela est de courte durée).

Et il croit en Dieu.

Le récit s'articule autour de la volonté du douanier français Ducatel / Boon (véritable niais au grand cœur) de s'attirer l'amitié du douanier belge Vandevoorde / Poolvoerde dont il rêve d'épouser la sœur qui ne fait rien sans l'accord de son frère trop fier d'être belge et qui plaque Ducatel parce qu'il est aussi haineux que son frère (???????????). Ils vont faire équipe en  voiture volante par devoir et par volonté de conciliation. Dany Boon va-t-il revisiter le buddy movie, genre dans lequel deux personnes que tout oppose vont finir par s'entendre ? Je ne sais pas encore (je fais de la critique live, le DVD est en pause) mais j'en doute.

Volontaire Ducatel qui veut se réconcilier avec la soeur de Vandevoorde qui sont tous deux suffisamment haineux pour que la sœur préfère son frère à son fiancé.

Dany Boon en profite pour dénoncer un certain nationalisme wallon et français en en riant, qui, en réalité, contexte historique et actualité oblige, manque sa cible. Les wallons ont, en 2011, depuis 2010, à se soucier d'un certain nationalisme flamand qui promet de ceindre la Belgique en deux. La comédie perd un peu de son charme (passéisme oblige) et en gagne (passéisme oblige). Les nationalismes promettent sans le savoir, à l'heure des frontières ouvertes, de détruire les pays de l'intérieur.

Pour rentrer dans les bonnes grâces de son futur beau-frère, Ducatel lui cire les pompes et utilise la fierté du bonhomme contre lui. Ainsi les blagues belges deviennent de la jalousie tournée contre le meilleur douanier de toute la frontière franco-belge. Les aléas du combat contre la drogue unissent les deux fonctionnaires frontaliers. Probable Happy End à venir surtout qu'un français enseigne l'humanisme à un belge.

Une chose est sûre. Après avoir vu la moitié de Rien à déclarer, il est agréable de constater qu'écrire sur une pelloche et un sujet qui m'intéressent rend la critique plus sympathique que lorsque ma plume s'attarde sur un film qui se trouve aux antipodes de mes conceptions cinématographiques, comiques (à part la caricature de Vandevoorde) et morales.

P.S. : Une voiture (de douane) "volante" supersonique est détruite par le duo de douaniers lors d'une course-poursuite. Il en est impossible de tirer par la fenêtre, dixit l'expression faciale de Vandevoorde lors de sa tentative. J'ai sauté tout un passage pour regarder malgré tout un bout de la fin. Mea Culpa.

1 commentaire:

  1. "François Damien et Karin Viard sont d'agréables comédiens à voir sur un écran de télévision." ça en dit long, ça ! :D

    Je profite de ce commentaire pour t'avouer que moi aussi j'apprécie la poitrine de Viard. :p

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