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Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mardi 30 août 2011

Abattoir 5 / Slaughterhouse-Five

Lundi 29 Août 2011
Soir


J'ai récemment ressorti de mes archives personnelles un groupe de dossiers que j'avais travaillé pour l'école de cinéma (Paris I). Le texte ci-dessous est le rendu que j'ai écrit pour le cours Narratologie. Attention, le vocabulaire est technique.



Fiche d’analyse narratologique


Abattoir 5 (Slaughterhouse-Five), George Roy Hill, 1972, prix spécial du jury Cannes 1972, scénario de Stephen Geller d’après un roman de Kurt Vonnegut, Jr  Slaughterhouse-Five Or the Children’s Crusade écrit en 1969, avec Michael Sacks (Billy Pilgrim), Ron Leibman (Paul Lazzaro), Valérie Perrine (Montana Wildhack), Eugene Roche (Derby), Sharon Gans (Valencia)



Abattoir 5 montre le père de Billy Pilgrim (protagoniste principal) le jeter dans une piscine pour lui apprendre à nager. Billy se laisse couler. Pilgrim est constamment brutalisé et réagit passivement. Pilgrim est un innocent jeté en pâture dans un mode sans pitié aux cruels relents. Naïf incorporé à la guerre, il assiste au bombardement criminel de Dresde. Après la guerre, il fait un mariage de fortune avec une femme stupide et grasse d’ignorance. Ils "élèvent" un jeune fils qui enfreint la loi et une fille qui reproduit le modèle maternel. Pilgrim est enlevé par des extra-terrestres pour être un objet d’observation. Il se laisse déposséder de son temps en compagnie de la playmate de ses fantasmes. Il meurt assassiné par un lunatique. Il accomplit toutes ces choses en voyageant continuellement dans le temps sans avoir aucun contrôle.

Abattoir 5 est l’adaptation déclarée d’un best-seller américain de la fin des années 1960. La transcription est celle d’une œuvre de fiction unique et la narrativisation du film est une assimilation de la structure du récit original romanesque. Une réorganisation pour couper la durée filmologique du roman a été opéré mais aucun changement d’époques ou de lieux n’est à noter.

La structure du film (comme celle du roman) organise le récit biographique d’un homme en mélangeant passé, présent et avenir. Elle fait des connections directes entre ces moments en présentant Billy Pilgrim comme un protagoniste candide qui perd le fil de la linéarité temporelle. Le présent est succédé par le passé comme le futur précède ce dernier. Cet enchevêtrement des instants constitue pour la totalité du métrage sa structure discursive et son dispositif narratif.

Les temps


De l’enfance à la mort de Billy Pilgrim, 6 temps sont représentés dans ce film dont l’un est inconnu (T6) :

T1 : L’enfance de Billy.
T2 : Billy soldat à la seconde guerre mondiale
T3 : Vie sociale et conjugale de Billy à l’après-guerre
T4 : Présent de narration (Billy tape à la machine)(1ère séquence)
T5 : La mort de Billy (son futur)
T6 : Temps indéterminé sur Tralfamadore, planète extra-terrestre.

L’ordre


L’ordre dans lequel sont donnés ces temps dans le récit est le suivant :
T4, T2, T4, T6, T4, T2, T6, T2 et T3 en alternance pendant 15 minutes, T1, T2 et T3 en alternance pendant 57 minutes, T6, T2, T6, T2, T6, T4, T5, T2, T6.

L’ordre est déchronologique. L’ordre de l’apparition des événements est différent de l’ordre de l’apparition de ces événements dans l’histoire. Il y a discordance. Le film n’est pas linéaire. Le récit est et rétrospectif et anticipatif.

Abattoir 5 commence par un temps qui semble être celui de l’énonciation (T4). Pilgrim tape une lettre sur une machine à écrire. La voix off énonce le contenu de l’écrit pour souligner qu’il voyage dans le temps selon une logique qu’il ne maîtrise pas. Plusieurs flash-back s'enchaînent pour revenir au temps T4 vers la fin du film. Abattoir 5 pourrait être construit autour d’un flash-back complétif raccordant externe continu (il y a retour raccordant sur T4) mais il ne se conclue pas par ce temps. T5, T2 et T6 apportent ensuite d’autres éléments qui jettent le doute sur l’élément énonciateur du film. Pilgrim raconte sa mort (T5) en T4. Puis, en mourant, il retourne à la guerre (T2), d’où il se transporte sur Tralfamadore (T6). Sur Tralfamadore, il y est avant et après sa mort, montrant ainsi que même la mort n’en est pas une. Il continue de voyager dans le temps comme s’il n’était pas décédé. Le temps tralfamadorien est le temps de l’éternité. Cela rejoint la théorie d’Einstein selon laquelle le seul moyen pour l’homme d’atteindre l’état d’éternel se fait par le biais du voyage temporel. Abattoir 5 s’achève sur ce temps (T6) : le temps de l’éternel.

Considéré qu'Abattoir 5 jette le doute sur l’ordonnancement des moments dans ce qu’il a de plus basique (1. Billy voyage dans le temps allant notamment de futur à passé. 2. Billy vit encore après sa mort), le temps d’énonciation du récit est aussi incertain que le prochain point de chute de Pilgrim. Pilgrim vit éternellement. Qu'il soit perdu dans ses fantasmes ou qu'il possède le secret du voyage spatio-temporel, il n’y a pas de moment présent d’autre que celui que vit Pilgrim. Donc, le temps d’énonciation du film est relatif à Billy Pilgrim et son présent (tous les instants sont alors au présent).

Bien que le film commence par T4 montrant Pilgrim écrire une lettre, le temps d’énonciation n'est pas celui de la rédaction. George Roy Hill joue avec son spectateur et le trompe. Il utilise un code de narration connu pour installer un temps d’énonciation fictif. Et, suite à la révélation d’une falsification de son procédé, il appuie son propos sur la disparition des repères établis qui sont propres à ce récit cinématographique. En brisant les frontières des séparations habituelles et de la continuité logique entre les trois temps (passé puis présent puis avenir), Abattoir 5 œuvre à la construction d’un système de lecture qui permet des connections censées entre les événements de la vie d’un homme sans parcelliser ni limiter l’influence d’un temps au moment de son existence. Autrement dit, comment la vie d’un homme s’imbrique au-delà de l’ordonnancement connu des temps, tel un système s’auto-identifiant et s’auto-influençant.

Abattoir 5 est basé sur un système de montage alternant n’exprimant pas la simultanéité des actions mais la simultanéité des instants. T2 est monté en alternance avec T3 sur près d’une heure et 10 minutes du film. Les actions sont des raccords entre ces moments (exemple : Billy meurt allongé sur le sol de Philadelphie, un fondu enchaîné raccorde ceci à Billy allongé sur le sol de Dresde). L’amplitude de ce montage alterné s’étend sur toute la durée du film. Elle permet à Roy Hill de mettre en pratique deux types de flashs-back : rétrospectif et anticipatif : des flashs-back rétrospectifs (T1, T2, T3) et un flash-forward (T5).

Chaque temps en influence un autre ; le futur influence le passé et le présent, le présent influence le passé, le passé influence un autre passé (il y a monstration de relations entre les passés). Tous les temps sont des concepts indissociables et continuellement en système d’influence. T2 est en constante relation avec tous les autres T. T4 avec T2, T3, T6 et T5, Etcetera ... Le futur (T5) appartient au passé-temps de la biographie (T4). Il est raconté comme s’il était déjà arrivé (fin du film : T4) et appartient à un passé qui existera demain (fin du film : retour à T2). Le futur est convié dans le récit sans conclure Abattoir 5. Il s’immisce dans le présent alors que celui-ci est déjà un passé (le futur étant lui-même déjà arrivé).

Abattoir 5 ne présente pas de conception du futur comme futur. Le passé peut encore arriver par la suite. Il n’y a pas non plus de passé. Il en est donc de même pour le présent. Le film se fonde sur une structure qui utilise le flash-back et le flash-forward selon une caractérisation dite normale et continue du temps mais échappe à ces définitions en acceptant la logique d'Abattoir 5. Il ne peut y avoir ni de flash-back ni de flash-forward considéré qu’aucun temps n’en précède un autre ou n’en suit. Comment un flash-back peut-il être un flash-back si le passé arrive après le futur et le présent, et, un flash-forward un flash-forward si le futur arrive avant le passé et le présent ? L’élément d’enchaînement des temps concluant Abattoir 5 jette le trouble. Le flash-forward (T5) est lui-même un flash-back (dans le temps T4, Billy raconte sa mort comme déjà arrivée et Roy Hill la montre tel quel).

L’œuvre de Roy Hill se pose comme conceptrice d’un type de structure temporelle relative au personnage de Pilgrim pour le récit. La déconstruction de la chaîne causale "normale" révèle une philosophie de la conception d'événements atemporels et de la narration propre à la psychologie du protagoniste principal. Tous ces temps appartiennent à un seul et unique temps : un éternel et chaotique enchevêtrement des temps (Victor Hugo parlait en son temps de l’histoire comme d’une « partouze des siècles »). Le mélange opéré par George Roy Hill et par Kurt Vonnegut, Jr (dans le roman) inclue une philosophie de la perte de repères. Les termes (flash-back, flash-forward) sont exploitables dans la logique de démonstration à laquelle veut amener Roy Hill mais ils demeurent impuissants face à une utilisation normale de leurs causes et de leurs effets. Les temps n’étant plus ce qu’ils sont dans l’éternité du protagoniste, les ressorts classiques de signification des termes d’analyse ne sont que des semblants d’eux-mêmes. On parle alors de semblant de flash-back et de semblant de flash-forward.

La vitesse


Le rapport entre le temps du récit (durée du film) et le temps de l’histoire (durée globale) montre l’infériorité du premier sur le second. Abattoir 5 énonce des épisodes de la vie de Pilgrim sur 104 minutes. Et la vie de Pilgrim dépasse 104 minutes.

Le temps global de l’histoire est par contre difficile à déterminer. Comme on l’a vu précédemment, Pilgrim semble tendre à l’éternité de par la possibilité de voyager dans le temps. De plus, aucune scène n’est entière. Toutes sont coupées en des points soigneusement étudiés. Elles sont raccordées par des gestes, des mouvements, des éléments picturaux similaires. Les raccords se font généralement par le son. Le son d’ambiance disparaît et laisse place au son correspondant à l’élément du temps qui va suivre. Ces raccords se font selon deux vitesses différentes de défilement des alternances.

D’une part, les coupes normales entre des morceaux de scènes plus ou moins longs (les plus courts sont de 1 seconde ; voir la seconde vitesse, les plus longues vont jusqu’à 6 minutes) sont enchaînées en alternance. Elles permettent de raccorder des éléments de vie de Pilgrim qui se rejoignent par leurs similarités. Elles signifient des enchaînements d’action de deux temps différents allouant ainsi au spectateur d’éviter des moments inintéressants. Par exemple, lorsque Pilgrim s’endort dans le train qui l’emmène au camp de prisonnier, pour éviter de montrer Billy entrain de dormir, George Roy Hill insère une scène le montrant se cachant sous sa couverture d’hôpital à son retour de la guerre.

D’autre part, des plans courts (pas plus de quelques secondes chacun) sont montés rapidement. Les deux temps qui sont utilisés à cet escient sont T2 et T3. Ces moments de relation intenses entre eux correspondent à des passages discursifs sur des événements éloignés dans le temps mais proches dans la signification. Elles permettent un rapprochement critique des deux éléments mis en relation. A la fois de la guerre et de l’après-guerre.

Ainsi les nominations du professeur et de Pilgrim, montées en alternance de façon rapide, prennent des caractères particuliers et différents. Les deux contextes renvoyés l’un à l’autre, par leurs similarités, ajoutent à la nomination du professeur en tant que représentant des prisonniers dans un camp nazi le caractère social indéniable de l’activité qu’il accepte d’opérer alors que le cadre de cette action est celui où la mort marque l'ensemble de son empreinte. Tandis que la nomination de Pilgrim à un poste de chef de club privé pour riches industriels prend un caractère d’institution douteuse et déplacée vis-à-vis des dangers de la condition en tant de guerre pour l’autre élu ; elle est hypocrite et insignifiante. Cette mise en relation critique autant l’American Way of Life que la guerre dans ce qu’elle a d’institutionnel.

La fréquence

La fréquence est singulative. Il n’y a pas de répétition d’actions dans le film. Il y a juste retour à des temps connus importants en soi : T2 et T3 surtout.  De la 10ème minute à 1h23 du film, il y a une alternance continue entre ces deux temps. Une exception est notable : à la 25ème minute, T1 montre un morceau très court de l’enfance de Billy (40 secondes).

Le plus important des temps est T2, celui montrant Pilgrim à la guerre. Ce film s’attarde dans sa moitié sur cette époque. Ces 52 minutes (en opposition aux 33 minutes environ occupées par T3) servent de support au discours critique sous-jacent de l’American Way of Life propre aux fins des années 1960 (auquel renvoie le va et vient constant entre T2 et T3) et à celui qui s’élève contre la minimalisation du bombardement de Dresde par les alliés (considéré comme un crime de guerre commis par les alliés).

Les trois séquences précédant le bombardement comportent les seules indications temporelles du film. La date (13 / 02 / 1945) est marquée à l’écran une fois (la première fois) et l’heure est indiquée par trois fois (3pm, 5pm et 9.55pm). L’effet dramatique du bombardement de Dresde est renforcé d’autant qu’à l’image sont montrés des enfants, des personnes civiles faisant la fête et la vie quotidienne de la ville. Ceci est monté en alternance avec un patient d’hôpital arguant que le bombardement de Dresde est une exagération des erreurs des alliés dans cette guerre vis-à-vis de ce que les nazis ont commis.

Le discours apparu en T3 est ici donc discrédité par la réalité de T2 montrée par Roy Hill et la mise en relation de ces deux réalités de deux temps différents.

La régulation de l’information


Abattoir 5 est basé sur un enchâssement des souvenirs (l’existence de Pilgrim n'a aucune surprise pour lui : il est omniscient). Les signes sont au préalable connaissables. Entre eux, ils sont généralement coupés dans leurs sons ambiants pour être raccordés par le son de la scène qui suit (par exemple : lorsque Pilgrim tape à la machine, le bruit des touches est remplacé par celui des chars allemands avant que l’image de ces chars n’apparaissent), ou, par des fondus enchaînés plus rares mais tout aussi signifiants. Le spectateur sait vers quel temps il se dirige mais il ignore à quels événements il va assister.


Le fondu enchaîné prend son importance vers la fin du film, donnant à croire que le personnage ne meurt pas. Le fondu le fait passer de Philadelphie à Dresde à Tralfamadore. Il montre Pilgrim continuant à vivre après avoir été tué. La révélation se fait à ces tous derniers moments. L’utilisation du procédé de boucle parfaite (flash-back continu raccordant externe complétif) est inséré pour tromper la conception normale de ce type de narration et George Roy Hill appuie son propos d’éternelle confusion des temps par le fait d’amener d’autres temps après la mort (le passé et le temps Tralfamadorien).

La focalisation se fait sur le protagoniste principal : Pilgrim est en quasi-intégralité à l’écran (sauf à l’accident de voiture de sa femme). George Roy Hill plonge le spectateur dans le suivi du personnage qui voyage dans le temps pour soutenir l’intensité du récit. La focalisation est externe. On ne sait pas du tout du personnage. Par exemple, ses pensées ne sont pas données au spectateur.

Ce dernier en sait moins que Pilgrim sur lui-même. Le spectateur n’apprend qu’à la fin que Pilgrim voyage dans le futur (jusque là, il se remémore ce qui est nommé SON passé) et qu’il ne peut mourir. Ce décalage provoque une révélation surprenante sur la fin d'Abattoir 5. Le spectateur croit voir l’histoire d’un homme qui raconte sa vie au passé et découvre que cet homme, pour qui le passé n’est déjà plus qu’un concept comme sa mort, vit sans peur et à de multiples reprises.

La transmission des discours


Le discours écrit est utilisé pour servir une narration à partir d’une lettre que le protagoniste principal tape à la machine. Il est introductif et explicatif. Pilgrim rédige dès le début qu’il voyage dans le temps (sans laisser le plaisir de la découverte au spectateur) mais ce discours présente ; il ne relève pas le voile sur l’intégralité de la situation du voyage dans le temps. Le spectateur ne sait pas encore que le voyage temporel est une boucle éternelle dans laquelle même la mort se vit plusieurs fois.

Il est notable de souligner qu’un discours accousmatique (sans cause du son à l’image) prend place dans ce métrage. En effet, la voix des extra-terrestres sur Tralfamadore n’est qu’off sans aucune cause imagée. Ce qui renforce et la portée théiste (omnisciente et omnipotente) des extra-terrestres et la possibilité de la fantasmagorie de Billy d'imaginer un univers où il est choyé éternellement en compagnie de la femme de ses rêves par un public soumis à sa cause.

Conclusion


La multiplicité des temps et l’ordre déchronologique offrent à la structure du film le loisir de jouer avec les repères temporels connus en vue de les déconstruire (ceci au profit d’un discours métaphysique qui affirme la chaotique dans laquelle elle installe sa conception). Ils donnent un sens qui permet de poser les outils de narration (le flash-back et le flash-forward) comme des outils travaillant à leur propre remise en question quant à leur nature.

La vitesse d’alternance entre les temps est rapide. Elle s’applique selon deux modes. Les morceaux de scènes alternés (permettant de mettre en parallèle deux événements semblables) et les plans montés en alternance (mise en relation de deux actions proches dans leurs contenants et significations).

La fréquence du film est singulative. Il n’y a pas de répétition d’actions mais des allées et venues sur des moments dont l’importance de l’alternance de T2 et T3 est au centre de l’histoire pour souligner une critique de la guerre et de l’American Way of Life.

La régulation de l’info se fait par une focalisation externe sur le protagoniste principal Billy Pilgrim. Il y a infériorité cognitive. Le spectateur en sait moins que lui sur les événements qui jalonne sa vie. Ainsi les révélations finales sur la nature de ses voyages sont surprenantes.

La transmission du discours se fait par l’écrit (au début) et on relève un discours accousmatique rare lors des passages sur Tralfamadore qui appuie les deux interprétations majeures du film : le voyage dans le temps sur un mode passif, et, l'introspection de Pilgrim.









Les durées


T2 : Celui que Pilgrim fait à la guerre est le passage central du film (52 minutes sur la durée totale de 104). Il énonce sa rencontre avec Lazzaro (le personnage qui, à la fin de sa vie, assassinera Pilgrim), son arrestation et son emprisonnement par les nazis, sa rencontre avec Derby (un professeur, homme au cœur profond et tendre), son transfert à Dresde et le bombardement de cette dernière.

T3 : L’après-guerre (33 minutes 19 secondes).

T4 : Le temps de narration ? (5 minutes 12 secondes)

T5 : La mort (1 minute 38).

T6 : Tralfamadore (11 minutes 2 secondes)





L'ordre des temps


T4 : Le vieux Billy écrit pour dire qu’il n’a aucun contrôle sur ses voyages temporels. Son de char et de guerre. Il lève la tête.

T2 : 2.45 : Images de char et d’un paysage enneigé. Soldats nazis. Langue allemande. Regard du jeune Billy.

T4 : 5.58 : retour à la machine à écrire. Planète Tralfamadore avec la playmate. Ce matin en l’an x. Regard face.

T6 : Elle. 6.07 à 6.22. rappel à Tralfamadore doux.

T4 : 6.22 : retour à machine. Et en même temps, il était derrière les lignes ennemies nazies.

T2 : 6.42 : Rencontre avec Lazzaro. Rappels à guerre brusque et violent. Son.

T6 : 9.32. retour sur Tralfamadore, son raccord. Pas de passage par la machine. Le spectateur a compris. Il est lâché dans la nature. Parle de sa perdition (dans ses pensées ?) ; il était à la guerre.

T2 : 10.05. retour à la guerre. Transition sonore. D’un trip à un autre. « un petit baiser ». Premier conflit personnel avec Lazzaro à cause de son trip dans le futur (influence du futur sur le passé). Arrestation.

T3 : 10.33 : nuit de noces. 1ère fois de guerre à après-guerre.

T2 : 12.22 : retour à guerre. Son.

T3 : 14.23 : transition guerre à après-guerre. Appareil photo. Son. Seconde fois.

T2 : 14.31 : retour à guerre.

T3 : 14.37 à 38 : retour à après-guerre.

T2 : 14.38 : guerre. Transition discursive.

T3 : 14.40 : bis

T2 : 14.45 : bis.

T3 : 17.14 : après-guerre de Pilgrim à l’hôpital. Avant nuit de noces. Après-guerre : non respecté dans temporalité.

T2 : 18.35 : raccord geste entre mère et soldat Weary. Retour à la guerre.

T3 : 20.17 : retour à hôpital.

T2 : 20.58 : retour guerre. Son raccord (électrochoc / train sifflet au camp). Fin : dans douche.

T1 : 25.14 : jeunesse de Billy (avec père) : sous douche puis jeté dans la piscine par son père.

T2 : 25.54 : retour à guerre. S’écroule de fatigue.

T3 : 29.19 : retour après-guerre. Après mariage. Allongé dans herbe. Femme enceinte. Apparition de l’étoile.

T2 : 33.24 : retour guerre. Rencontre avec prof.

T3 : 38.09 : retour après-guerre. Raccord objet. Bague de diamant. Billy  âgé.

T2 : 40.26 : retour à guerre. Nomination du professeur.

T3 : 41.57 : retour à après-guerre. Nomination de Billy.

T2 : 42.07 : retour à nomination du professeur.

T3 : 42.12 : retour à nomination après-guerre.

T2 : 42.14 : nomination professeur.

T3 : 42.15 : nomination Billy

T2 : 42.18 : prof

T3 : 42.19 : Billy

T2 : 42.20 : prof

T3 : 42.21 : Billy

T2 : 42.48 : prof. Raccord discours.

T3 : 43.27 : retour après-guerre. Cinéma. Rapport à playmate. Sensualité.

T2 : 44.27 : retour à guerre. Transfert à Dresde en train.

T3 : 45.23 : retour à après-guerre. Relation au fils.

T2 : 46.29 : retour dans train. Et entrée à Dresde.

T3 : 52.23 : retour à après-guerre. Raccord parade / défilé. Prémonition dans l’avion. Hallucinations.

T2 : 55.22 : Dresde. Abattoir 5.

T3 : 56.22 : Billy presque mort dans neige après accident avion. Après-guerre. Sauvetage.

T3 : 57.11 : après-guerre. Accident de voiture de son épouse.

T3 (antérieur au précédent) : 59.31 : scène de la vie conjugale : épouse encore en vie. Cadeau de la cadillac dans laquelle elle meurt.

T3 : 1.01.18 : retour à accident de voiture.

T2 : 1.01.51 : Dresde. Entrée dans abattoir.

T2 et T3 alternant. Raccord son sur séquence alternée (montage alterné non de deux actions simultanés mais de deux temps différents montrant deux choses –événements, objets, personnages, sons, actions, critiques- en rapport utilisé tout au long du film.)

De 1.02.08 : radiographie. Après-guerre. Opération.

A 1.04.18 : opération.

T2 : 1.04.24 : Dresde

T3 : 1.04.34 : fondu enchaîné couloir d'abattoir, couloir d’hôpital. Hôpital. Mort de l'épouse. Réveil et confrontation avec écrivain minimisant bombardement de Dresde.

T2 : 1.07.54 : Dresde. 13 / 02 / 1945, 3 pm ; date et heure indiquées en bas d’écran. Une première. Vie ordinaire. Population.

T3 : 1.09.14 : retour dans chambre d’hôpital. Minimisation du bombardement.

T2 : 1.09.37 : Dresde. Vie ordinaire. 5 pm.

T3 : 1.09.57 : hôpital.

T2 : 1.10.00 : Dresde : enfants et personnes âgées. Carnaval. Masques d’animaux. Vie des soldats. 9 .55 pm. Bombardement.

T3 : 1.14.20 : retour après-guerre. De l’hôpital raccompagné par sa fille à la maison.

T2 : 1.16.00 : après bombardement.

T3 et T2 : Alterné avec rentrée de Billy chez lui

T2 : 1.17.30 : sortie de l’abattoir.

T3 : 1.19.54 : fils qui s’engage dans l’armée. Billy est emporté par l’étoile.

T6 : 1.23.38 : arrivée dans le futur. Tralfamadore.

T2 : 1.25.10 : Dresde. Ramassis des corps. Et autodafé.

T6 : 1.27.35 : Tralfamadore. Arrivée de la playmate Wildhack. Billy âgé et veuf.

T2 : 1.33.20 : Dresde. Mort du prof.

T6 : 1.34.38 : Tralfamadore : vie sans début, milieu ni fin.

T4 : 1.36.45 : retour à scène du début. Fille et gendre. Lettre écrite. Raconte sa mort.

T5 : 1.38.14 : monstration de l’assassinat par Lazzaro.

T2 : 1.39.52 : guerre. Coincé sous une horloge.

T6 : 1.41.20 : Tralfamadore : bébé sur la planète. Feu d’artifice.

1.42.34 : générique.

4 commentaires:

  1. Oui, Abattoir 5 est un chef d’œuvre unique en son genre du cinéma et de la littérature. C'est un film de chevet.

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  2. Bonjour,
    je n'ai pas encore vu ce film, mais en lisant quelques lignes de votre article, cela me fait penser un peu à "Mr Nobody" avec Jared Leto si je me souviens...

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    1. Si tu n'as pas encore vu Abattoir 5, ne le manque surtout pas ! C'est un film à voir absolument. C'est une pierre angulaire du cinéma. Quant à Mr. Nobody, je n'ai malheureusement jamais eu la chance de terminer la vision du film (et oui, tu te souviens bien : il s'agit de Jared Leto).

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