Adaptation du livre de Stephen King,
The Shining, aussi appelé
Shining, n'a pas fait l'unanimité pourtant si évidente chez les défenseurs de l’œuvre d'horreur du cinéaste culte. L'écrivain King l'a toujours renié. Il considère ce film comme une trahison pure et simple de son matériau original, au point d'avoir donné son aval à une adaptation télévisuelle à Mick Garris (homme hybride à moitié chef de projet -
Masters of Horror- à moitié réalisateur sans talent -
Masters of Horror et
The Shining-) dont la qualité est assez mauvaise. Aucun cinéaste n'a donc réussi à adapter avec succès le roman éponyme.
D'un point de vue personnel :
Je n'ai pas lu le roman. Je ne suis pas un puriste des œuvres matricielles intouchables (j'adore
The Thing de John Carpenter, j'aime modérément
The Thing from Another World de Howard Hawks et je n'ai pas lu la nouvelle de Campbell Jr., je préfère le remake de
Body Snatchers de Kaufman à l'original de Siegel et je maudis Hirschbiegel et Ferrara pour leurs versions du roman de Jack Finney que je n'ai pas lu).
Je ne suis pas un fan de Stephen King (je n'ai pas lu grand chose du maître ; dans mes jeunes années, j'étais accroc à H.P. Lovecraft, Richard Matheson, Robert Heinlein, Ray Bradbury, Graham Masterton et quelques Dean Koontz).
J'aime plusieurs films de Stanley Kubrik avec grand intérêt (
Paths of Glory,
Full Metal Jacket et
Dr. Strangelove). J'ai accepté de voir
The Shining sur sa réputation et je l'ai découvert la fleur au fusil.
Je suis fan de John Carpenter et d'Alfred Hitchcock que je cite en exemple dans cet article mais je ne suis pas un suprématiste de quelque ordre que ce soit. Chacun son truc. Chacun ses goûts. Chacun son bonhomme de chemin.
J'ai bossé dans l'hôtellerie, même si ma première vision du métrage est largement antérieure (d'une 15aine d'années) à mon embauche dans le milieu. L'hôtel est devenu un lieu confortable par lequel j'étais attiré. Pour cet article, je me réfère à ma première vision de
The Shining à l'époque du collège car mes impressions sont restées intactes à son sujet -il y eut 2 autres visions pénibles ... j'ai essayé, ça, j'ai essayé de l'apprécier-.
Je ne suis pas effrayé par l'isolement et j'aime beaucoup la neige et les labyrinthes. Je suis de nature solitaire. Ce qui me conclue à croire que ceux qui ont peur en regardant
The Shining sont ceux qui ont arrêté de boire (ou songent à le faire) et qui croient qu'ils vont devenir fous, n'ayant plus recours à une satisfaction corporelle passagère pour combler ce vide affectif qui les torture tant (ça, c'est une très bonne remarque comique).
Du point de vue technique propre au cinématographe :
Les premières infos que livre la narration de
Shining sont l'isolement que l'emplacement de l'hôtel propose, un enfant a un pouvoir télépathique et prescient, il ne veut pas aller passer quelques mois avec ses parents là-bas sans savoir expliquer la raison, son père ancien alcoolique qui n'est pas satisfait de sa "carrière" d'écrivain cherche la tranquillité pour se consacrer à sa tâche, un meurtre passé s'est déroulé dans les locaux dans les mêmes conditions que celles de la famille Torrance, l'histoire de meurtre concerne un père massacrant sa famille, sa femme est très conciliante, l'enfant a une vision sanglante de l'avenir. Si le spectateur n'est pas complètement con, il sait dès l'introduction tout ce qui va se dérouler dans l'hôtel avant même l'arrivée de la famille Torrance sur le lieu. Il reste 2 heures de métrage à se goinfrer.
Les raisons évoquées pour justifier la dégradation mentale de Jack sont légères. Jack Torrance, comme on le sait, déraille complètement. Il a pourtant de quoi s'occuper à l'hôtel (roman mis à part) : télé, femme, fils. Son état de manque (vis-à-vis de l'alcool) n'est pas appuyé. Il me semble que cela faisait partie des remarques négatives de Stephen King à propos du film. Jack admet avoir arrêté de boire lors de l'entretien. Sa femme Wendy mentionne l'alcoolisme de Jack en référence à l'incident violent commis envers leur enfant Danny. Seuls 3 verres sont offerts par la maison. L'alcoolisme de Jack n'est pas perceptible. Sa faiblesse psychologique est mise sur le compte de son investissement dans l'écriture qui s'avère être frustrante car il n'arrive à rien. Il pourrait abandonner, remettre l'écriture à plus tard, chercher à travailler sur autre chose. Question : cette frustration dans le travail peut-elle mener à une folie meurtrière envers sa famille ? Jack évoque son amour inconditionnel à son fils. Peut-être ment-il. Peut-être l'amour rend possessif au point de vouloir détruire ses proches. En tout cas, cette raison, même associée à un manque d'alcool mentionné est trop faiblement représenté pour appuyer un tel écart moral.
Kubrik insiste donc sur l'aspect fantastique de l’œuvre. La maison est hantée et cherche à absorber Jack et sa famille coûte que coûte. Lors d'une de ses visions, Danny est appelé par les sœurs à les rejoindre dans la mort. Jack est englobé dans l'univers d'une grande époque de l'hôtel pour l'accepter comme membre éternel. La présence des squelettes et du sang sortant de l'ascenseur dans la séquence finale, et, l'absorption de Jack dans la photo montrent que la maison possède une aura néfaste et des capacités hors-normes. Elle pousse Jack dans sa colère (due à l'écriture ... la solution à sa frustration d'auteur se trouvait auparavant dans l'alcool) en lui donnant une illusion de bienvenue (alcool et ambiance de fête) afin que 3 nouveaux membres se joignent à la collection de fantômes de l'hôtel. Encore faut-il adhérer à l'explication fantastique.
Malheureusement, Kubrik utilise tous les clichés du film de fantômes et de maison hantée : appel de l'au-delà, présence de squelettes poussiéreux, phases hallucinatoires, musique d'ambiance. La mise en scène prépare bien les apparitions : les longs couloirs parcourus par le gamin sur son vélo, la scène d'ouverture, les visions et la chambre "interdite" 237 permettent de prévoir des altérations et aggravations du réel ; mais elle ne se manifeste qu'en présence de l'enfant ... sachant que l'horreur vient du père lors du climax, comment s'effrayer des rencontres entre Danny et les fantômes ? Le spectateur doit vouloir se faire avoir pour arriver à prendre peur lors des manifestations de l'au-delà tout au long du récit. De plus, la musique -un sifflement, un bong, un type qui s'éclaircit la gorge, de la marche militaire- intervient sur toutes les phases d'horreur en se faisant entendre davantage que la terreur ne se montre.
Parce que la peur n'est pas au rendez-vous, je souligne quelques points positifs (avant de passer à l'approfondissement sur les détails techniques) : les passages en steadycam glissant d'un endroit à l'autre créant une unité de lieu exploitable et la qualité de la photographie relèvent le niveau. Cette tenue de la technique cinématographique est fluide (de même pour les plans d'hélicoptère) et agréable. Sur la question de la narration sont à retenir une transformation soudaine de fantôme sortant d'une baignoire de la chambre 237, le meurtre téléphoné rigolo de Dick qui a fait le déplacement rien que pour ça, la tronche de Jack Nicholson en roue libre.
Dans cet article, suivent ensuite une foule de détails techniques qui mettent en relief l'art narratif de Kubrik lorsqu'il touche au genre horrifique et fantastique. Certains sont purement subjectifs (je touche à la raillerie à quelques reprises). Le métrage ne présente pas de jeu avec le spectateur. L'évidence fantastique s'impose face à l'explication psychologique. Et pour moi, s'il n'y a pas de doute, il n'y a pas de thrill.
Les détails techniques :
La musique d'ouverture est soufflée militairement au trombone et émet une suite de notes lourdingues et pénibles. Les plans de la nature et de l'arrivée à l'hôtel sont néanmoins très fluides et aventureux pour des prises filmées depuis un hélicoptère (ça rappelle les meilleurs plans du métrage en 70mm pour touriste explorant la nature, aussi accroché à l'avant d'une nacelle de montagnes russes, diffusé à la géode : on les regarde avec des gros yeux ronds en s'imaginant prendre les tournants que la caméra emprunte). Quelques gémissements plaintifs de loups timides sont peut-être joués au violon (façon Jimmy Page jouant de la guitare avec un archet sur Dazed and Confused). Quelqu'un s'éclaircit la gorge en roulant de la langue. La musique se voulant étrange et dérangeante est risible. Moins 10 pour l'atmosphère. Le générique en bleu d'esthétique télé (Kubrik avait signé un contrat d'exploitation et de diffusion pour le ciné et la télé) défile vers le haut.
Une mise en tension (par la musique) pour un climax sur un panneau
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Bom Boum Bom Boum Bim Bom Bom ... Dim Dim Dim Dom Dim Dom Dom ... Tigligligligligli ... ouililililili ... une première montée musicale dramatique (dérisoire) pour ... |
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... une terrifiante annonce ! Un entretien d'embauche ! |
La coupure directe sur l'interview : je me rappelle qu'à l'adolescence cette coupure nette annoncée par un panneau m'avait carrément éjecté de mon effort de concentration (j'attendais encore que le film se déclenche sur un incident). Chaque plan compte : un panneau aussi. Kubrik essayait-il d'insuffler un vent de soudaineté effrayante dans son métrage ? John Carpenter se réfère à une partie de son savoir de la distillation de la peur par l'utilisation de cheap tricks (passage au premier plan d'une silhouette, une sortie soudaine d'une zone non éclairée, etc ...). Il reconnait aisément les utiliser pour faire sursauter le spectateur afin de le maintenir attentif et égayé d'avoir réagi positivement au film. Le maître de l'horreur connait son business. Est-ce que, pour Kubrik, la peur se conjugue au fait d'être "éjecté" du film en se demandant pourquoi il a mis un panneau de texte après la montée en tension par la musique et l'approche de l'hôtel ? Est-ce là son cheap trick ? Peut-être.
La présence de panneaux se répète tout au long du film et beaucoup sont appuyés par un gong. GONG ! THE INTERVIEW ! REGONG ! Un jour de la semaine ! Ohlala ! Peur ! REGONGGONG ! 4 pm ! Non !
Jack Nicholson est un excellent acteur. Brillant même. Le problème est que sur son front est marqué "Attention ! Ce type est ou va devenir cinglé !". Moins 10 pour le suspense.
Une esthétique de télé héritée des années 1970
Un zoom sur le bâtiment où vit la famille Torrance intervient après un fondu enchaîné depuis le bureau de Stuart Ullman, manager de l'hôtel : un plan et un bel exemple de reproduction de l'esthétique TV des épisodes Starky & Hutch.
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Les zooms, c'est pour la vie. Une fois essayés, on ne peut plus en décrocher. Stanley Kubrik avait signé pour The Shining un contrat avec le studio ciné et la télé ; il a donc logiquement pompé l'esthétique de Starsky & Hutch |
Kubrik joue la carte du réalisme pour faire passer une histoire de fantômes et de maison qui ingère certains de ses locataires (bien que le spectateur ne le sache pas encore). Shelley Duvall est affublée d'une robe découpée dans des rideaux de cuisine. Danny Lloyd, qui incarne l'enfant Danny, est tout simplement mauvais acteur.
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Pour faire croire aux fantômes, Kubrik a joué la carte du réalisme en habillant une actrice avec des rideaux de cuisine |
La prise de son est directe. Ce qui confère une combinaison d'un léger grésillement, d'un écho et du froissement des habits.
La perruque/coiffure du manager de l'hôtel Stuart Ullman est ridicule. Stuart Ullman, alors qu'il a un blaireau crevé sur la tête, raconte l'histoire de meurtre étant survenue par le passé dans l'hôtel à la même période de l'année d'isolement futur de la famille Torrance.
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Quelque chose d'horrible s'est déroulé dans l'hôtel. Stuart Ullman a engagé un fantôme des années 1970 pour le coiffer |
La séquence de discussion entre Danny mangeant un sandwich et sa mère (encadrée de 2 laids fondus enchaînés) coupe l'interview en 2. Pourquoi avoir annoncé l'entretien d'embauche par un panneau si c'était pour la quitter dès son commencement ? Un laps de temps s'écoule mais l'arrivée de Bill aurait pu se faire dans la foulée plutôt que dans la seconde partie de l'entretien. Quant à la discussion entre Wendy et Danny, elle n'est pas primordiale. Cette scène aurait pu précéder ou suivre l'entretien sans enlever ou rajouter au parallèle entre le désir de l'enfant de ne pas aller à l'hôtel et le bon déroulement de l'entretien. Mais c'est vrai que la terrifiante coupure par panneaux et la musique grotesque font partie du savoir-faire kubrikien dans le domaine de l'horreur. J'avais oublié. Je peux rajouter à la liste : les scènes scindées en 2 sans véritable but après un effet horrifique annoncé par panneau, le zoom sur un bâtiment et l'abus des fondus enchaînés. (The Thing s'ouvre sur une scène intrigante comme tous les John Carpenter et il suffit d'un plan, d'un générique ou d'une scène à Alfred Hitchcock pour susciter l'intérêt).
L'élément déclencheur arrive enfin. Danny a une vision. Ça y est, le genre du métrage et le récit se précise.
Une interrogation
Le sang venant de l'ascenseur : la maison a-t-elle ses règles ? Non, il annonce le massacre. Non, en fait, il annonce que Wendy Torrance ne pourra pas emprunter l'ascenseur lors de la grande scène finale dans laquelle Jack essaie de tuer sa famille. A ce moment-là, Jack est sorti de l'hôtel et courre après Danny dans le labyrinthe. A quoi sert donc à Wendy de prendre l'ascenseur ? Elle est au rez-de-chaussée.
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Est-ce le mauvais moment du mois pour la maison ? |
Un gosse à côté de la plaque
Le Shining même. A quoi sert le pouvoir de prescience de Danny ? Le gosse est nul. Il ne contrôle pas son pouvoir. Il discute avec lui par le biais d'un personnage imaginaire nommé Tony. Muni de pouvoirs surnaturels, il ne conjugue donc aucun effort pour convaincre sa mère de ne pas aller dans cet hôtel isolé. Il ne réussit qu'avec Dick (aussi pourvu du Shining) ; il lui dit de venir en chasse-neige se faire tuer (j'aime bien cette mort-là : j'avais eu cette réflexion lors de la première vision : "et si il faisait tuer directos comme ça ?" BINGO). Et Dick ne voit rien venir. Moins 10 pour le suspense. Son Shining lui a au moins servi à écrire avec du rouge à lèvres "Redrum" sur une porte.
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Closing Day : Danny connaît tout du cannibalisme. Il l'a vu à la télé. Il apprend plus de la boîte à images que de lui-même et de son shining
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Et il parle à son doigt |
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Il se munit d'un couteau car il a soif ... |
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... il veut du rhum rouge : bref, son shining reste à l'état primaire de l'expression indirecte, il écrit à l'envers ... son pouvoir de divination ne lui sert à rien ... quelques secondes après, Jack déboule dans l'appartement armé d'une hache |
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Ah si ! Danny a fait venir Dick de Floride pour se faire tuer |
Ces 2 fillettes charmantes ne renversent que des chaises
La seconde apparition des fillettes est appuyée par un strident sifflement. Sans lui, cette scène n'aurait rien de particulier. Elles regardent Danny (gros zoom avant rapide hideux) et s'en vont. Par contre, l'ouïe en prend pour son grade. D'ailleurs, aucune apparition de fillettes n'est inquiétante. A qui fait peur deux fifilles avec des nattes portant des robes propres ? Elles ne servent pas à grand chose. Leur tentative de séduction de Danny est ratée. Elles lui font peur en conjuguant la vision de leur mort et l'appel à les rejoindre qu'elles font. C'est du contre-sens total. Mais à quoi jouent-elles ?
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Tremblez ! Ces fillettes sont bien coiffées et portent leurs habits du dimanche |
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Accessoirement, leur mort violente a renversé une chaise |
Un énorme faux raccord
Survient alors un énorme faux raccord : Dick montre le garde-manger à Wendy et Danny, la serrure change de côté (de droite à gauche), et, lorsqu'ils ressortent de la chambre froide, l'arrière-plan n'est plus celui de la cuisine mais celui d'un couloir alors qu'ils sont entrés et sortis par la même porte.
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Un énorme faux raccord : poignée à droite, fond cuisine ... |
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... poignée à gauche ... |
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... poignée à gauche, fond couloir ... |
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... ce plan montre que le groupe est passé magiquement de la porte à droite près des fenêtres à celle du fond à gauche (seconde lumière rouge). |
Abus du zoom. Rapide lors de la seconde apparition des sœurs ... puis lent lorsque Danny se rend compte que Dick est télépathe, sur le cadavre de Dick (ce procédé technique est une horreur totale !). Abus des fondus enchaînés : Stanley Kubrik filme-t-il pour la télé ? Oui.
Encore un climax sur un panneau
35ème minute. Pas un frisson. La musique fait le travail d'insinuation d'étrangeté lors de la marche de Wendy et de Danny dans le labyrinthe et de la découverte de la panne créatrice de Jack. La montée de l'intensité musicale débouche sur un grand moment d'horreur : le panneau du Tuesday ! Grand moment de coupure panneau !!!
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Quand une marche en labyrinthe est soulignée par une musique dérangeante, ... |
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... on peut s'attendre à une coupure panneau. |
L'étrangeté de la musique est intensifiée. Seulement les images ne montrent rien de particulier (Jack écrit, Wendy pousse un chariot, Danny roule sur son vélo dans les couloirs et s'arrête devant la porte de la chambre 237). Ce qui confère un caractère assez vain à l'emballement de la bande sonore. A moins de se laisser porter par la musique et d'espérer un moment d'horreur, c'est quiche d'effet.
Et un autre climax sur un panneau (coincés entre 2 panneaux)
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Après une mise au point sèche concernant les règles entourant l'écriture de son roman, ... |
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... Jack observe sa famille (même si la vue est bouchée) ... la musique stridente et dérangeante est toujours présente ... |
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... de façon inquiétante (peut-être a-t-il juste envie de s'amuser) ... |
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... pendant 2 jours. |
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RépondreSupprimerJ'aime déjà beaucoup ton introduction, je lirai le reste ensuite ! ;)
RépondreSupprimerj'ai pas encore tout lu, mais tu as noté l'ombre de l'hélicoptère dans les premiers plans du début?
RépondreSupprimer@ Anonyme 1 > oui, ça doit être ça. Je n'ai pas relevé mais tu n'es pas loin :D
RépondreSupprimer@ Félix > J'ai confiance en toi
@ Anonyme 2 > Non, désolé, je n'ai pas noté le coup de l'hélicoptère. J'ai l'impression que tout le monde l'a connait (je voulais me démarquer par mon analyse) mais j'ai souligné la présence d'un énorme faux raccord lors de la présentation des cuisines qui devrait te faire plaisir si tu ne le connais pas ;)
Je crois qu'il y a des faux raccords de ce type dans à peu près 9 films sur 10, sans que ça n'ait la moindre incidence sur leur qualité...
RépondreSupprimerAnalyse très complète et vraiment très bien écrite, bravo !
RépondreSupprimerLe "blaireau crevé" et les "rideaux de cuisine" m'ont bien fait rire. :D
Par contre, et je ne saurais t'expliquer pourquoi, mais les jumelles me font flipper. J'aimerais pouvoir l'expliquer mais non je vois vraiment pas pourquoi.
Sinon, j'aime beaucoup Kubrick et apprécie également ce film. (Bon, c'est loin d'être son meilleur) Il m'as quand même fait bien peur la première fois que je l'ai vu. (Bon, ok, j'avais 12 ans) je suis presque sur que je frisonnerais encore en le voyant. Pour la musique, je la trouve inquiétante plus que ridicule.
Enfin, pour l'ensemble, c'est surtout une question d'impact émotionnel. On l'as eu ou pas. Visiblement, pas toi. Attention, je ne remets pas en question tout les travers techniques que tu as pu critiquer, je ne suis pas assez calé pour pouvoir vraiment me rendre compte de cela.
Par contre, je ne pourrais m'empêcher de ma marrer si je le revois, car je repenserais inévitablement à ta critique ! :D
Gondebaud.
L'expression consacrée et empruntée au domaine juridique mais passée dans le langage courant que tu utilises au début de certains articles et dont tu as fait le titre de ton blog, en vrai, c'est "Dont acte". Si tu as fait exprès de détourner l'expression en "Donc acte", sache qu'on en doute en découvrant le blog et que la faute est déroutante.
RépondreSupprimerJe l'ai lu en entier et d'une traite :D
RépondreSupprimerArticle sympa même si je suis diamétralement opposé à ton point de vue. Et tes arguments n'ont pas assez de poids pour me faire douter ne serait-ce qu'une seconde, je l'avoue.
Tu parles d'une esthétique TV par rapport à l'usage du zoom, usage somme toute très rare dans le film, et le zoom est utilisé dans bon nombre de grands films de cinéma, donc bon... Sur la soi-disant médiocre performance du gamin, je m'inscris en faux, tout simplement. (Je risque d'être un peu délié et désorganisé mais je réponds tout en lisant). Sur la chevelure du maître d'hôtel, bon je passe...
La musique est géniale à mon sens, et je ne vois pas pourquoi il faudrait à tout prix que le film commence par un incident spectaculaire... Les panneaux servent au contraire à rompre le rythme et à rendre le récit inquiétant, en même temps qu'ils déstabilisent et créent un sentiment de compte à rebours inquiétant (tout en suscitant un étalement/égarement temporel, puisqu'ils font référence à des dates imprécises et inutiles, qui nous perdraient presque et qui en tout cas montrent que la notion du temps se perd complètement en ce lieu). Et puis pour ce qui est de la scène d'intro, elle est très belle au contraire, avec cette caméra volante qui suit le parcours du véhicule vers l'immense hôtel perdu au milieu de nulle part. Le long trajet du générique donne l'idée de ce recul dans les terres (et ajoute un enfoncement spatial, un "nulle part" qui rejoint le non-lieu temporel). Quant à l'incident initial, il y en a bien un à mes yeux, et un génial, c'est quand Jack Nicholson, au volant, raconte une histoire affreuse à son gamin assis à l'arrière, sur des cannibales je crois, avec son sourire de malade mental. C'est drôle ET ça fout les boules. Que demande le peuple.
(faut savoir que blogspot fait chier sur la longueur des comz)
RépondreSupprimerPas d'accord non plus sur les jumelles, qui font peur précisément parce qu'elles ne font rien et grâce au statisme des plans doublé du travail sur la bande sonore. Leur apparition muette et immobile les rend mystérieuses et inquiétantes, je trouve ça brillant personnellement, mille fois plus que n'importe quel film qui se croit obligé d'en foutre plein la vue avec des gros monstres et des trucs dégueus (et je ne vise pas The Thing, qui fout moins les j'tons avec sa grosse bestiole qu'avec des couloirs vides ou une étendue de neige, m'est avis), d'ailleurs la seule scène du film sur laquelle j'avais des réserves au départ, c'est celle de la salle de bain, car je regrettais qu'il en montre autant dans cette scène avec le corps hideux et pourri de la vieillarde.
Je ne saurais même pas quoi répondre sur les tentatives d'analyse du scénario (qui sont empreintes de "railleries" volontairement de mauvaise foi, j'ai bien compris), sur le personnage de Nicholson qui "pourrait essayer de s'occuper autrement s'il n'arrive pas à écrire". C'est un des trucs les plus réussis du film, le moment où il pète un plomb en envoyant chier sa femme, celui où il écrit la même phrase en boucle, celui où il va au bar (l'une des plus grandes scènes du film). Le personnage de Nicholson est fascinant. Quand tu parles d'un "acting lent et laborieux", je parlerais volontiers d'une des meilleures perf d'acteur du monde dans ce film (et la fade et timide Duvall contrebalance parfaitement le perso principal - l'acteur noir est géant aussi, soit dit en passant). Nicholson est outstanding et superbe. Et les réactions étonnamment calmes de son fils face à ses délires inquiétants c'est une des meilleures trouvailles du scénario, car je trouve cette représentation de l'enfance particulièrement juste, tant il me semble que les gosses de cet âge-là (a fortiori s'ils ont vécu depuis toujours avec une "présence" étrange) tolèrent et encaissent finalement plus de choses (horribles) que les adultes, et acceptent même l'inacceptable de la part de leurs parents, par défaut ou par un je ne sais quoi qui tient à l'enfance et que ce film montre idéalement bien.
Enfin bref, je ne vais pas revenir sur chaque phrase ou m'échiner à répondre à des points qui n'appellent pas de réponse (comme le détail d'un bête faux raccord ou goof comme en comptent tous les plus grands chefs-d’œuvre du cinéma), je ne suis pas un ardent défenseur de Kubrick, loin s'en faut, et j'ai mis du temps à aimer ce film (que je n'appréciais pas dans complètement au début pour des raisons très différentes des tiennes), mais je le trouve aujourd'hui vraiment excellent et tes attaques me semblent être celles d'un type qui n'a pas été chopé par l’œuvre, ce qui peut arriver à tout le monde pour tout film, et qui l'attaque comme il peut, avec avant tout une grooooosse mauvaise foi de bon aloi :)
Ah et pour le voyage de Dick, c'est juste un montage alterné qui fait grimper le suspense ! Sur le mode "Va-t-il arriver à temps?". Et ça fonctionne. Le suspense, que Kubrick entretient donc avec brio par tout un tas d'éléments, est porté à son comble dans les scènes sublimes du gamin qui fait du vélo dans les couloirs de l'hôtel, ces séquences inoubliables (les images de ce labyrinthe mental qui prépare celui de la fin sont littéralement indélébiles) où Kubrick nous fait craindre qu'à chaque virage quelque obstacle n'attende l'enfant dans le couloir suivant (ce qui finit par arriver), avec en prime, encore une fois, le remarquable travail sur le son, avec ces ruptures entre silence feutré et vacarme quand le vélo passe de la moquette au plancher. Sacré film :D
RépondreSupprimer@ Figaro > le titre du blog n'est pas un détournement du terme auquel tu fais référence. Quant au doute, il est permis. Jolies photos ;)
RépondreSupprimer@ Gondebaud > je suis ravi que tu ais pris du plaisir en lisant cet article. En effet, Shining ne m'a pas fait l'impression d'horreur.
@ Rémi > perso sur la question du zoom, je trouve ce procédé technique affreusement laid. C'est une question de goût. Tout comme pour la musique, on ne se mettra jamais d'accord là-dessus. La musique me fait perso l'effet qu'un chien peut avoir en entendant un son très aigu. Ça me vrille les tympans et me rend fou.
L'incident du cannibale est drôle, je suis d'accord. Il fout les boules aussi. Surtout parce que Danny a du mal à en être accord avec lui-même et Jack le souligne bien que la télé en apprend davantage à Danny qu'il ne suit son propre instinct. Dans ce sens, savoir qu'un enfant est davantage connecté à une invention technique qu'à lui-même est effrayante. Cela participe au désastre qui suit. Si Danny acceptait son pouvoir, il aurait pu en faire meilleur usage. C'est ce que je disais. Je pense même que cette scène est la réussie du film.
Quant au non-lieu temporel, il est bien borné par les panneaux tout de même, par la "proximité" régionale avec Denver, par l'utilisation de la steadycam qui présente très bien les lieux et par le voyage justement : L'hôtel est un lieu ! S'il y a bien une affirmation, c'est celle-là. Et elle prime sur les personnages vu que ce lieu absorbe Jack.
On est d'accord sur la vieille. La maison devrait continuer à séduire Jack en le mettant dans les bras d'une belle jeune femme. A moins que Jack n'ait une préférence pour les femmes plus âgées que lui.
La scène où Nicholson envoie chier sa femme est très bonne. Nicholson est brillant. Le phrasé est lent et laborieux. Pas dans cette scène-là, mais dans celle avec Duvall, oui, et d'autres, comme celle où Jack dit à son fils qu'il l'aime et qu'il ne lui ferait pas de mal. Dans celle-ci, le jeu de Nicholson est tellement expressif quant à son inquiétant état moral qu'il est difficile de comprendre la réaction de son fils. Mais, ça, ça dépend des gosses, je pense; Il y en a qui resteront passifs et d'autres qui réagiront (le cinéma de Spielberg est plein de gosses qui réagissent ... il n'y a pas beaucoup d'enfants dans les films de Kubrik). Quant à sa femme réagit assez vite. Elle accuse Jack des violences sur Danny, insiste pour partir, met un coup de batte à Jack, l'enferme et s'arme d'un couteau et se protège dans la chambre.
Non, c'est sûr, je n'ai pas été chopé par l’œuvre.
Vu qu'il t'a pris du temps pour aimer ce film, je suppose que tu ne l'aimais pas au début. J'aimerais bien connaître les raisons de ce changement car, en attendant, tu pourrais bien être toi aussi de mauvaise foi en disant l'apprécier.
Quant à Dick, il me semble que sa mort est téléphonée. Comme je ne suis pas rentré dans le film, je me suis demandé quand je l'ai vu ce qui pourrait m'intéresser de voir et cette mort directe du personnage en arrivant sur les lieux en faisait partie.
Kubrik est doué dans certains aspects techniques. Les images inoubliables sont nombreuses dans toute sa filmographie. Mais il n'a pas capté l'attention de tout le monde avec ce film, c'est tout.
Sur le temps et l'espace je ne suis pas d'accord. S'il avait vraiment montré un lieu improbable et coupé de tout, sans aucun rapport avec le monde ni avec l'époque, ça n'aurait sans doute pas aussi bien fonctionné. Le fantastique repose sur le basculement dans l'irrationnel depuis une situation rationnelle. On voit un monde possible et on le voit partir en couille, c'est ça qui marche. Et néanmoins il montre bien à quel point le lieu est lointain et inaccessible, ce qui renforce le suspense de la situation et l'aspect inquiétant de l'endroit. En outre avec ces panneaux qui n'indiquent que des noms de jours sans date précise et des heures répétitives, le brouillage temporel est évident et réussi.
RépondreSupprimerQuand je parle de mauvaise foi c'est simplement parce que tes arguments ont quelque chose d'un peu "énorme" :D Reprocher une esthétique TV à Kubrick c'est un comble tout de même. Si y'a bien un cinéaste dont la mise en scène repose sur le baroque, le grandiloquent, les immenses travellings et plans séquences et ainsi de suite (ce qu'on lui a reproché d'ailleurs), c'est lui. Il n'y a pas un film TV où l'on puisse espérer voir un travelling en plan séquence magistral comme celui du gamin sur son vélo dans les couloirs. Bref reprocher une esthétique TV à Kubrick ça me semble d'emblée dénoter un fond de mauvaise foi j'avoue. Et puis même si je me rangeais de ton côté, même si j'admettais avec toi que le zoom et les fondus enchaînés font "film TV", je ne vois pas en quoi cela peut constituer en soi un reproche... Hitchcock usait du zoom, par exemple (et d'effets pompiers que certains pourraient trouver hideux - ce n'est pas mon cas - dans Vertigo par exemple, tu dois voir de quoi je parle, je ne précise pas), comme tout un tas d'autres grands réalisateurs dans des films non moins grands. Et puis si l'on pense à "Duel", un film réalisé pour le coup réellement pour la TV et qui n'a été exporté au cinéma qu'ensuite, il use et abuse du zoom et des fondus enchaînés, il a une esthétique TV (tout en ayant un souffle et tout en faisant preuve d'une virtuosité qui le porte vers le cinéma, où il a fini), et il est néanmoins génial... Bref.
Si je parle de mauvaise foi c'est aussi par exemple parce que tu dis que le film est réaliste et qu'il faut "aimer la veine réaliste pour supporter certaines scènes". Or reprocher son soi-disant réalisme à ce film parmi les plus oniriques qui soient, à ce film complètement "mental", c'est un peu fort de café.
Tu dis que la maison aurait dû continuer à charmer les personnages, mais le film n'aurait pas fonctionné si la maison ne leur avait présenté que des images agréables... Du moins je ne crois pas. Là au contraire il y a un phénomène intéressant d'attirance/répulsion, de séduction/répugnance, où la sexualité est liée à la mort dans la salle de bain etc. C'est tout le principe du film.
Si je ne l'aimais pas complètement au début c'est uniquement à cause de la scène de la salle de bain. Je trouvais dommage que Kubrick montre un truc à ce point gerbant (même si je trouvais légitime qu'il montre des scènes d'horreur, le bain de sang qui jaillit de l'ascenseur (encore un plan sublime), les fillettes massacrées dans le couloir, etc.), parce que j'aurais alors aimé que le film parvienne à foutre mal à l'aise sans montrer quelque chose de vraiment révulsant (ce qu'il parvenait à faire partout ailleurs que dans cette scène), mais avec le temps la scène ne me gêne plus, je trouve qu'elle fonctionne bien quand même et que c'est finalement la seule chose dégueulasse que se permet le cinéaste dans tout son film qui fout mal à l'aise d'un bout à l'autre et avec brio !
Bref je ne suis d'accord sur rien mais ton article est bien fait et il permet ce genre de discussion, donc bravo :)
Pour dire un mot de plus sur la maison qui devrait selon toi "charmer ses occupants". Dieu sait que les films de maison hantée ont souvent pour vocation de montrer un lieu qui fait ressurgir les démons intérieurs des personnages (film mental quand tu nous tiens), or si la maison ne montrait que de jolies choses ou des choses excitantes pour attirer les personnages dans ses filets, ce serait juste une maison hantée un peu salope, or elle est censée refléter la psyché de Nicholson, qui est éminemment ambivalente et tordue... Kubrick (après ce con de King sans doute, pas lu le roman) convoque la figure bien connue et presque mythique du romancier américain, alcoolique par définition, et presque schyzo dans un certain imaginaire collectif. Le père de famille violent, dévoré par ses démons de la boisson et du sexe. Enfin bref c'est tout le principe du film !...
RépondreSupprimerUn autre point où je ne suis pas d'accord, c'est quand tu dis que le gamin est trop petit pour maîtriser son shining et que c'est dommage, sauf qu'un adulte qui le maîtriserait n'aurait aucun intérêt dans le film. C'est pas un film sur des types qui contrôlent un pouvoir magique.. Et c'est justement génial d'avoir refilé ce don au gamin car il en est précisément victime, et puis ça joue sur l'image de l'enfance, les gosses ayant souvent un ami imaginaire invisible avec qui ils communiquent, encore une fois c'est en passant par le rationnel et le référent partagé que le film de genre réussi subvertit ces éléments logiques pour les rendre paranormaux et inquiétants.
Je reviens aussi sur les faux-raccords. Celui de la cuisine je n'y retourne pas, c'est sans doute un goof sans intérêt, dans le genre y'a l'ombre de l'hélicoptère qui est plus savoureuse. Mais celui sur Nicholson qui regarde sa femme et son fils par la fenêtre alors que "la vue est bouchée", comme tu dis, c'est peut-être un faux-raccord voulu justement, vu le propos du film... et basé sur un champ-contrechamp génial soit dit en passant.
Bref j'arrête là :)
c'est vrai que décortiqué comme ça, ce film est assez ridicule ^^
RépondreSupprimerintéressante ton analyse, Donc acte.
RépondreSupprimercomme toi, ce film ne m'a jamais fait peur ni mise mal à l'aise... c'est vrai...
je le trouve quand même réussi. quand je le regarde je suis captivée. mais je n'y pense plus après, il ne me hante pas.
tu parles de J Carpenter, et ses films a lui me font vraiment peur par contre. surtout The Thing et Prince des ténebres. très noirs, très nihilistes, l'ambiance horrible de ses films me retournent complètment.
@ Rémi > le fantastique réside dans le doute entre l'explication fantastique et l'explication rationnelle (dixit Todorov dans Introduction à la Littérature fantastique). L'horreur part du rationnel pour aller vers l'irrationnel.
RépondreSupprimerLes panneaux indiquent quand même bien un temps qui passe. Les dates ne sont pas précisées exactement mais les jours de la semaine se suivent et il y a un 4 heures de l'après-midi.
Kubrik avait signé un contrat pour la télé en même temps que pour la cinéma pour The Shining. Esthétiquement, le film est à mi-figue mi-raisin. Steadicam et travellings sont réussis (c'est ce qu'il y a de mieux dans ce film au niveau technique) mais je n'aime pas les zooms, c'est tout. Chez Hitchcock non plus, je n'aime pas le zoom.
Je n'aime pas Duel. Il manque cruellement de finesse. L'homme moderne poursuivi par le gros camion macho. C'est lourdingue comme métaphore.
Film complètement "mental", ça me fait penser à ce que Nicolas W Refn dit à propos de son Valhalla Rising, c'est un film de SF mental. On n'aime ou pas. Ça c'est sûr. Le point de vue est choisi pour représenté un fort parti pris. Il y a des cinéastes et des formes d'art qui divisent. Comme en politique et en religion. L'art ne fait pas l'unanimité. The Shining non plus. The Haunted est réaliste, et, je l'adore. Il conserve 2 pistes de lecture intéressante. Je trouve que ça ne marche pas avec le film de Kubrik.
La scène de la salle de bains renvoie au suicide de la jeune femme (si je me souviens bien). Repousser Jack sert à resserrer les liens avec le barman et le "confiner" dans la Gold Room où il parle et voit Mr Grady. Il me semble qu'ainsi Jack est poussé par la maison vers le meurtre plutôt que vers le suicide. Il s'agirait alors de 2 pôles contraires (et donc très utiles).
Je ne dis pas que Danny est trop petit pour contrôler son pouvoir. Je dis qu'il n'y arrive pas. A part pour montrer cette impuissance, ce pouvoir n'a pas d'intérêt. C'est pour caractériser Danny dans son comportement d'enfant qui passe plus de temps à regarder la télé (à être déconnecté et à galérer au niveau du réel : peut-être est-ce là une critique d'une certaine éducation parentale de la part de Kubrik) qu'à se poser de question sur le shining ou comment se fait-il qu'il a ces capacités-là.
Pour le faux-raccord à la vue bouchée, la lumière est vive (passant par les fenêtres) dans le plan avec Jack ... mais je vois ce que tu veux dire.
@ anonyme > oui, tu as raison et c'est l'effet que Shining m'a fait.
@ mariep > merci pour l'analyse. shining ne m'a fait peur non plus, il est réussi sur certains points techniques et dans certaines scènes ... mais dans l'ensemble, il me fait piquer du nez. on est d'accord sur carpenter ;) ça fait plaisir.
@ Rémi > Concernant le premier paragraphe du commentaire ci-dessus, je voulais donc dire que Shining est un film d'horreur (si on suit ta définition) et pas un film fantastique ; il ne laisse aucun doute que le maison est "hantée". Dans ce cas, la transmission de la peur prime. Et je n'ai pas été "capté" par Shining (c'est tout).
RépondreSupprimer@ Rémi > Quant à l'esthétique télé et les faux raccords ... concernant l'hélicoptère, le ratio télé est de 1:37 alors que le format cinéma exploité était 1:85 aux USA. Le fait d'enlever les bandes noires en haut et en bas de l'écran présentes lors de la diffusion ciné a fait apparaître l'hélicoptère lors de la diffusion télévisée. Mais le film a été filmé dans le format 1:37 (format du négatif original) pour la télé.
RépondreSupprimer@ mariep > tu peux m'appeler Arnaud.
RépondreSupprimerexcellente analyse:)
RépondreSupprimerMerci :D
RépondreSupprimerVous n'avez vraiment pas compris le propos de Kubrick, qui n'est évidemment pas de faire un film d'horreur mais de railler - très efficacement - la culture américaine orthodoxe, blanche, qui se dégradait à la fin des seventies. On y trouve ainsi des "nègres", des indiens, vrais peuples fondateurs de l'Amérique mais oubliés, enterrés. Kubrick se fout du film d'horreur et méprise King, se moquant de son roman et le trahissant allègrement.
RépondreSupprimerMerci de poster ce commentaire, Eric. Tu présentes une piste de lecture intéressante pour un film qui m'a été vendu (comme à la plupart de la population mondiale) comme "le film qui fait le plus peur" (pour caractériser bêtement le genre international attribué à The Shining). Si Kubrik a fait du livre de King une critique de la culture américaine, j'aimerais lire quelques arguments précis qui vont dans cette direction, monsieur Cour. Je suis toute ouïe.
RépondreSupprimer1er argument: l'hôtel a été construit au-dessus d'un cimetière indien. Notation qui est déjà chez King pour justifier la présence des fantômes. Chez Kubrick, le cimetière indien, c'est la fondation sur laquelle s'est assise la civilisation du plaisir échafaudée par les blancs sur ce territoire.
RépondreSupprimerCette référence au cimetière indien ne me dit rien du tout en ce qui concerne le film (Poltergeist OK, Shining Non). Je viens de commencer (à peine) le livre, j'en saurais davantage prochainement.
RépondreSupprimerc'est un peu maigre Eric Cour, non?
RépondreSupprimerNon ce n'est pas maigre, anonyme, c'est peut-être toi qui es gras ... Le directeur le dit au début du film en faisant visiter les extérieurs de l'hôtel.
RépondreSupprimerOn se calme sur les remarques personnelles, monsieur Cour. Je ne me rappelle pas que le directeur fasse une visite des extérieurs. Il y a un entretien entre Stuart Ullman et Jack Torrance, puis Ullman accueille les Torrance lors du jour de fermeture, ils font la visite intérieure, l'essentiel se concentre sur Dick, Wendy et Danny, et, la visite de l'appartement que les Torrance vont occuper. Peut-être parles-tu du livre (je n'en suis pas encore là).
RépondreSupprimerIl y a un travelling latéral gauche-droite devant la façade de l'hôtel durant lequel Ullman dit ça. Les fantômes du film représentent la mauvaise conscience de l'Amérique, pays qui s'est fondé sur un génocide du peuple indien. La métaphore est belle est accomplie dans le film. Kubrick y mèle une histoire intime - le non-dit familial, et emballe tout ça dans une apparence de film d'épouvante pour se refaire après l'échec commercial de "Barry Lyndon".
RépondreSupprimerC'est intéressant ce que tu écris, Eric Cour. J'aimerais vraiment en savoir plus. Le film d'horreur ne m'a pas convaincu. On me l'avait vendu comme tel. Y a-t-il un ouvrage particulier que tu pourrais me recommander sur Shining qui développerait davantage le propos auquel tu tiens ? Car je ne vais te demander de détailler toute l'analyse de Shining sous cet angle dans les commentaires de cet article (mais, si bien t'en prends néanmoins, tu es bienvenu de le faire, ou de soumettre un article détaillé que je pourrais publier sous ton nom sur ce blog ... si tu n'en as pas un toi-même). En tout cas, merci de ta persévérance.
RépondreSupprimerTous les livres sur Kubrick, dont le "Ciment". fLEMME POUR PLUS LONG ARTICLE;
RépondreSupprimerQuand on n'a pas envie de développer on ferme sa gueule. Surtout si c'est pour venir paraphraser un ouvrage de Michel Ciment et réduire le film à un seul angle d'analyse.
RépondreSupprimerPetit bémol de l'admin sur l'expression "fermer sa gueule".
RépondreSupprimerCet anonyme est vraiment agressif. A-t-il été mordu par un mort-vivant ?.. C'est sur, anonyme, que tes commentaires à toi sont plus constructifs...
RépondreSupprimerLa critique d'anonyme est constructive (pas pour le "fermer sa gueule") : anonyme défend peut-être d'autres angles telle celle du film d'horreur, et, jette de la lumière sur ta source d'inspiration, Eric Cour.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup Kubrik. Celui-ci ne fait pas partie de mes préférés mais je le trouve malgré tout excellent. En tout cas beaucoup moins ennuyeux à regarder que le roman l'est à lire. Il fut un temps où j'étais fans de Stephen King et donc, si je dis ne pas avoir aimé son roman, c'est en toute objectivité. Par contre, le film, lui, m'a toujours laissé une étrange sensation. Un sentiment de peur lié à la solitude. Quand aux plans horrifiques, même s'ils ne sont pas des plus effrayants, je les trouve magnifiquement filmés. Quand à l'interprétation de Nicholson, elle est magistrale. Celle des autres acteurs ne l'est pas moins d'ailleurs.
RépondreSupprimerThe Shining est très bien filmé. C'est sa qualité première, je pense. Personnellement, je recherche le thrill, le suspense, la tension dans les films susceptibles d'en fournir, comme ceux d'horreur. D'où ma déception avec la version de Kubrik que des amis m'avaient vendu comme "celui qui fait le plus peur". Comme je le souligne dans l'introduction, je n'ai pas peur de la solitude : je l'aime même. D'où ma désaffection pour le film.
RépondreSupprimerLa critique d'anonyme est constructive (pas pour le "fermer sa gueule") : anonyme défend peut-être d'autres angles telle celle du film d'horreur, et, jette de la lumière sur ta source d'inspiration, Eric Cour.
RépondreSupprimerécris-tu.
Non, la critique d'anonyme est insultante. Quant à moi, même si j'ai lu le livre de Michel Ciment, je n'ai pas besoin de le copier-coller pour exprimer ma vision du film. Qu'Anonyme écrive sa vision du film au lieu d'agresser les autres. Pour l'instant, il ne l'a pas fait ...
Notons que je n'ai pas lu le Michel Ciment.
RépondreSupprimerLivre indispensable à tout cinéphile, avec le Hitchcock-Truffaut. A lire absolument. Il livre des clés sur le cinéma de Kubrick, mais surtout sur une manière intelligente et exigeante de regarder un film.
RépondreSupprimerLe Michel Ciment est sur ma liste.
RépondreSupprimerBonne résolution.Il y a plein d'autres pistes de lecture pour ce film proteïforme qui est ntout sauf un film d'épouvante.
RépondreSupprimerOn peut aussi voir en ce moment "ROOM 237" qui montre comment le film a été reçu par certains spectateurs. Ca oscille entre mise en exergue d'éléments objecifs dfficiles à voir dans le film et exposés subjectifs troublants ou loufoques. Passionnant.
RépondreSupprimerJe suis complétement d'accord avec ta critique ce film est ennuyeux et ne fais pas peur du tout je n'ai rien ressenti devant il se passe rien la musique fait mal aux oreilles tu t'endort tellement c chiant l'actrice est tête a claque et joue hyper mal le petit pareil il y a que le génial jack Nicholson qui s'en sort super bien mais sinon le film est franchement mauvais est surréstimé il ne vaudra jamais le brillant l'exorciste qui lui est culte est à marquer toute une génération.
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