La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mardi 15 novembre 2011

Thirst, ceci est mon sang

Mardi 15 Novembre 2011
Étranglé comme à mon premier jour ... le cordon ombilical était tout enroulé


Thirst, ceci est mon sang, Chan-wook Park, 2009, Corée du sud.

Ça doit faire un an et pas mal de mois que je dois regarder Thirst, ceci est mon sang, une des dernières œuvres du cinéaste sud-coréen Chan-wook Park qui a réalisé Old Boy, Sympathy for Mister Vengeance et Lady Vengeance. J'avais du mal à me motiver à regarder ce film de vampire qui a pourtant reçu le prix du jury à Cannes en 2009 et dont on ne m'a dit que du bien. Car, moi, les vampires, c'est comme les légumes surgelés, je ne vois pas l'intérêt. Pour le dire autrement, j'aime les films de zombies, de loups-garous, de maisons hantées et de fantômes mais les vampires, j'y crois moins que le reste. Et je ne crois pas du tout au reste.

Mais, pauvre de moi, j'étais sur Wikipedia à sauter d'un article à un autre. J'étais parti du roman policier pour en connaître les caractéristiques avant d'atterrir sur un article évoquant le sujet de Thérèse Raquin d’Émile Zola qui est donc un modèle du genre roman noir, sous-catégorie du roman policier (avec autres Une ténébreuse affaire de Balzac, L’assommoir de Zola et Les Mystères de Paris d'Eugène Sue. Quatre livres que je n'ai pas lu mais qui, désormais, m'intéressent fortement. Si on m'avait dit à l'école que Balzac, Zola et Sue avaient écrits des polars, moi, j'aurais sauté dessus comme sur le repas de la cantine. Car l'étiquette "Grande Littérature française" met un sacré gros coup de pavé dans la tronche des gamins qui passent l'étape de la puberté en ne pensant qu'à niquer. C'est comme si on leur demandait de sculpter un bloc de pierre pour en faire une statue du soldat inconnu avec un couteau en plastique alors que le gosse a juste envie de couper sa viande rouge pour la tremper dans le ketchup).

La culture a fait un grand bond en avant avec moi. Je me suis avéré trop flemmard pour me procurer une copie de l’œuvre littéraire de Zola et l'adaptation cinématographique avec Simone Signoret signée Marcel Carné. J'avais à disponibilité un exemplaire de Thirst qui donc, d'après l'article Wikipedia sur Thérèse Raquin, narre les mêmes événements dans un autre contexte. Je vais donc pouvoir résumer une histoire de prêtre-vampire sud-coréen en me vantant de connaître tout Zola par cœur et en soulignant l'intérêt que j'éprouve pour mon œuvre préférée du sieur : Thérèse Raquin.


Pour briller en société : Thérèse est une prêtresse qui partage ses doutes quant à sa vocation avec son mentor, un moine aveugle paraplégique. Son sacerdoce ne lui suffit pas, elle veut aider davantage qu'en confessant les quidams et en priant. Humilité chrétienne mise de côté, Thérèse part donc en Afrique se faire inoculer une saloperie comme la lèpre afin de permettre à des scientifiques de trouver quelque remède inconnu. Résultat : elle meurt et passe pour une miraculée même si elle fait croire qu'elle n'en est pas une. En fait, elle revient d'entre les morts et devient une vampire vade retro la bestiole.

Étouffée par sa propre bêtise, Thérèse se punit en se flagellant les cuisses pour réprouver toute envie sexuelle. Elle joue de la flute pour s'occuper l'esprit et a des envies d'alcool, de masturbation et de défoulement. A part cela, elle admire son propre coude et s'évanouit en pensant au Christ. Mais sa peau redevient semblable à celle d'un lépreux si elle ne s'abreuve pas régulièrement de sang. Du coup, la tentation étant affaire de nécessité, elle se nourrit du sang de patients comateux en l'aspirant par la perfusion. Puis, ne pouvant véritablement accepté sa situation, elle se suicide. Mais la mort n'est plus ce qu'elle était. Elle ne peut pas décéder et doit continuer son cirque de revenant de la nuit. Bref, Thérèse vit le quotidien de tous les prêtres de ce bas-monde (affirmation gratuite).

Après c'est sexe et, donc, s'ensuit déclin, mort et fin du monde. Ne vous inquiétez pas, quelques étapes viennent ponctuer le récit qui le rende passionnant jusqu'à son terme. Mon objectif n'était pas de vanter les mérites de Thérèse Raquin mais juste de montrer que j'en connais l'histoire.

La fin du monde

Pour conclure, la mondialisation a du bon. Même s'il est aisé de s'emmêler les pinceaux, on retombe toujours sur ses pattes. On croit partir à l'autre bout du monde pour découvrir une autre culture et on se retrouve à éplucher un bouquin mis en valeur sur les étagères des professeurs d'écoles de français.

2 commentaires:

  1. J'ai ce film de côté depuis un bon moment aussi, plus d'un an sans doute. Je ne pourrai pas dire si ton article m'a donné envie de le voir ou pas ! :)

    "Car l'étiquette "Grande Littérature française" met un sacré gros coup de pavé dans la tronche des gamins qui passent l'étape de la puberté en ne pensant qu'à niquer. C'est comme si on leur demandait de sculpter un bloc de pierre pour en faire une statue du soldat inconnu avec un couteau en plastique alors que le gosse a juste envie de couper sa viande rouge pour la tremper dans le ketchup)."
    :D :D

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  2. Thirst ne m'a pas passionné. Il est intéressant mais je pense que je vais me rabattre sur Zola ou Carné en espérant plus captivante œuvre. J'ai regardé Thirst jusqu'à la moitié et j'ai zappé ensuite. La fin est guignolesque.

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