La tonalité identique de voix des personnages, quelque soit l'œuvre de Robert Bresson, est toujours monocorde et sentencieuse. Les dialogues sont lâchés par les modèles en utilisant un phrasé désincarné de toute vie ; ils disent leurs répliques sur un mode mécanique. Les visions récentes de Un condamné à mort s'est échappé (1956), de L'argent (1983) et de Pickpocket (1959) (et l'éternel douloureux souvenir de l'interminable Journal d'un curé de campagne, 1951) m'ont donc inspiré ces petits dialogues tendance Bresson.
"Il faut faire quelque chose." ... Donc Acte ! |
Un jeune homme parle à un autre jeune homme.
-Il faut faire quelque chose.
-Quoi ?
-Je sais. Suis-moi.
-Où ?
-Tu verras bien.
-D'accord. Mais, dis-moi au moins ce qu'on va faire.
-On va faire ce que l'on a à faire.
Le temps passe.
-Tiens. Prends ce cadre.
-Es-tu sûr de toi ?
-Oui ?
-Non. Je t'écoute.
Bruit de camion qui passe dans la rue.
-Est-ce qu'il t'arrive de douter de moi ?
-Oui. Et non. Ça dépend.
La vendeuse s'impatiente.
-Vous me l'achetez ce cadre, oui ou non ?
Accompagné d'un policier, un livreur en salopette entre dans le magasin. Il dit.
-Sont fous.
"Sont fous." |
-_-
RépondreSupprimerSi tu veux être exact jusqu'au bout il ne faut pas dire "acteurs et actrices" mais "modèles" :-P
Si c'est pas déjà fait lis "Notes sur le cinématographe" de Bresson, c'est court et tout le monde devrait le lire :)
:D J'ai rectifié
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