La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

samedi 7 janvier 2012

Halloween de John Carpenter

Samedi 7 Janvier 2012
Revu aujourd'hui

Halloween, John Carpenter, 1978, USA.

John Carpenter est un de mes réalisateurs favoris.
Le récit d'Halloween se déroule même le jour de ma naissance : le 31 octobre 1978.

Dans Halloween, plusieurs éléments me plaisent toujours. 1. Le film est très bien cadré et photographié. 2. L'introduction est parfaite. La proie est toute choisie et le tueur est insoupçonnable. 3. La scène dans laquelle Annie Brackett interpelle le chauffeur (Michael Myers, le tueur des Halloween) casse merveilleusement le rythme de la discussion entre jeunes femmes pour introduire une note de suspense dans une banlieue sans histoire et pour caractériser son personnage. 4. Le personnage du docteur Loomis (incarné par Donald Pleasence) est touchant dans sa détresse et ses certitudes contredites par à un monde réfractaire à l'existence du mal à l'état pur. 5. La version de The Thing from Another World d'Howard Hawks passe à la télé le soir de la fête des monstres : John Carpenter lançait un appel de phare pour la suite de sa carrière. 6. L'affrontement entre Laurie Strode et Michael Myers dans la penderie est captivant. 7. La fin emprunte de questionnement métaphysique (pourquoi Michael Myers est-il immortel ?) est très intrigante. 8. Les plans finaux et le souffle de Michael Myers sont angoissants à souhait ; le mal peut être partout. 9. Laurie Strode voit Michael Myers partout (derrière la haie et dans son jardin) : en me posant la question sur son état mental (proche de la parano, voire de la prescience), l'approche et la présence de Michael Myers deviennent sujettes au doute lorsque c'est Laurie Strode qui perçoit le croque-mitaine.

Dans Halloween, deux choses me gênent. 1. Michael Myers, incarnation du mal donc, qui n'a pas dit un mot en quinze ans, qui n'a aucune expression faciale, qui n'éprouve rien, a trouvé quelqu'un pour lui apprendre à conduire en asile psychiatrique. 2. Après son évasion de l'institut, Michael Myers pense à changer de vêtements mais conserve la voiture de l'hôpital facile à repérer.

Le mal est un jeu d'enfant

Note personnelle en rapport aux slashers :

J'adorais les slashers à l'adolescence. Après l'abandon de mon père, j'étais chahuté au collège par des crétins railleurs (il faut souligner que les profs étaient à porter aux abonnés-absents en matière de discipline). Du coup, la mort et le risque d'être tué me faisaient plaisir. J'adorais m'imaginer dans le rôle de la victime parce que j'en étais une en vrai. Bref, le slasher reprenait tous les ingrédients de ma vie réelle. J'avais l'impression de me faire charcuter au jour le jour à l'école et par mon père. Voilà pourquoi le mal est le véritable héros des slashers et Michael Myers est immortel. Parce que l'impression que le mal est dominant est retranscrite telle quelle dans les films d'horreur : ça fait du bien de savoir que l'on n'est pas seul au monde à ressentir ces sentiments.

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