"Je suis ni nazi ni juif ... merde, qui suis-je donc dans cette société ?"
Breaking the Waves, Lars von Trier, 1996, Danemark/Espagne/France/Islande/Norvège/Pays-Bas/Suède, 2 h 37 minutes de long.
Quand le film est sorti au cinoche en 1996, je devais avoir 18 ans et je me suis dit, du peu que j'en connaissais, que je n'avais aucune envie de voir une femme pratiquer l'infidélité pour combler les fantasmes sadomasochistes de son mari handicapé. Je vous prie de bien croire que je ne possède pas de tels désirs en moi. Cette histoire m'avait choqué avant même d'en voir une seule image (je vous prie de bien y croire aussi). Je n'avais pas du tout envie de voir ça. Surtout que ça sentait le mélodrame à plein nez (cris, larmes, fracas et interrogations métaphysiques). Ce qui m'avait d'ailleurs poussé à me poser 2 questions pour m'en tenir à l'écart :
-Comment se fait-il que le personnage d'Emily Watson n'ait pas songé à tuer son mari sur son lit de malade ?
-Comment se fait-il qu'elle n'ait pas songé à lui ramener des amants en leur proposant une aventure homosexuelle avec un handicapé ?
Plus d'une dizaine d'années plus tard, j'ai été sévèrement émerveillé par le jeu d'actrice d'Emily Watson. S'il y a bien une chose pour laquelle est douée le réalisateur danois Lars von Trier, c'est pour donner de beaux rôles de composition à des actrices. Nue ou habillée, Bess McNeill/Emily Watson est tout simplement craquante, émouvante et attendrissante en femme trop docile (dont le tempérament est d'ailleurs aussi tendre que celui d'Oskar dans Morse) qui prend ses vœux de mariage un peu trop à la lettre.
Par contre, 2h37 d'images granuleuses et tremblantes pour entendre dire de l'épouse chérie qu'elle s'est trompée en acceptant ce marché de dupes me font penser que Lars von Trier est bien prétentieux pour estimer ces derniers mots émouvants et ce message primordial. Il a beau affirmer qu'un cadre qui bouge tout le temps donne plus de vie à l'image. C'est surtout la compassion du spectateur pour le parcours émotionnel de Bess McNeill qui fonctionne plus que l'efficacité de la mise en scène du cinéaste dogmatheux. Moi, je commence à considérer que ce type croit trop fermement en son talent, du genre "mes histoires sont tellement bonnes que je pourrais vous pousser à l'extase avec mon génie en narrant des photogrammes d'un de mes récits collés sur un fond de cale rouillée et en les éclairant avec un smartphone". De plus, le choix de Jean-Marc Barr comme éternel fond d'écran rappelle tous les quart-d'heure que les accointances avec des types qui ont le sourire bien niais du type qu'est content d'être là (et ce depuis Le grand bleu de Luc Besson en 1988, en voilà un qui a su capitalisé sur pas-grand-chose), c'est de l'exploitation pure et dure.
-Comment se fait-il que le personnage d'Emily Watson n'ait pas songé à tuer son mari sur son lit de malade ?
-Comment se fait-il qu'elle n'ait pas songé à lui ramener des amants en leur proposant une aventure homosexuelle avec un handicapé ?
Plus d'une dizaine d'années plus tard, j'ai été sévèrement émerveillé par le jeu d'actrice d'Emily Watson. S'il y a bien une chose pour laquelle est douée le réalisateur danois Lars von Trier, c'est pour donner de beaux rôles de composition à des actrices. Nue ou habillée, Bess McNeill/Emily Watson est tout simplement craquante, émouvante et attendrissante en femme trop docile (dont le tempérament est d'ailleurs aussi tendre que celui d'Oskar dans Morse) qui prend ses vœux de mariage un peu trop à la lettre.
Emily Watson, craquante avec son sourire, son regard complice, ses gants, son bonnet et son écharpe |
Par contre, 2h37 d'images granuleuses et tremblantes pour entendre dire de l'épouse chérie qu'elle s'est trompée en acceptant ce marché de dupes me font penser que Lars von Trier est bien prétentieux pour estimer ces derniers mots émouvants et ce message primordial. Il a beau affirmer qu'un cadre qui bouge tout le temps donne plus de vie à l'image. C'est surtout la compassion du spectateur pour le parcours émotionnel de Bess McNeill qui fonctionne plus que l'efficacité de la mise en scène du cinéaste dogmatheux. Moi, je commence à considérer que ce type croit trop fermement en son talent, du genre "mes histoires sont tellement bonnes que je pourrais vous pousser à l'extase avec mon génie en narrant des photogrammes d'un de mes récits collés sur un fond de cale rouillée et en les éclairant avec un smartphone". De plus, le choix de Jean-Marc Barr comme éternel fond d'écran rappelle tous les quart-d'heure que les accointances avec des types qui ont le sourire bien niais du type qu'est content d'être là (et ce depuis Le grand bleu de Luc Besson en 1988, en voilà un qui a su capitalisé sur pas-grand-chose), c'est de l'exploitation pure et dure.
Question Quizz : lequel des 2 est Jean-Marc Barr ? |
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