La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

jeudi 23 février 2012

Morse

Ne laisse pas le trop-bon enfant prendre ta main

Morse / Låt den rätte komma in, Tomas Alfredson, 2008, Suède.

Un rythme plus soutenu aurait pu permettre de développer un intéret plus certain de ma part car je me suis ramolli à la vision de Morse. J'ai même un peu décroché. J'ai carrément arrêté le DVD au milieu du film. Et j'en ai même oublié de finir de le regarder mais je me suis fait violence et j'ai relancé quelques semaines après ce DVD que j'ai payé. Et ...

Morse fait partie de ces pelloches pour lesquels il a fallu que je prenne sur moi pour suivre l'intrigue jusqu'au bout (un garçon brimé à l'école rencontre une enfant vampire) car, entre l'introduction et la résolution, le rythme est lent (ou cassé pour les fans du long-métrage). Le réalisateur suédois Tomas Alfredson pêche par un esthétisme de façade : la neige tombe, les vitres reflètent, les Rubik's cubes ont 6 couleurs, les fenêtres sont carrées, le garçon est blond, la fille est brune. Il remplit son film de jolis plans et Morse manque d'appui sur ses effets (certaines actions sont trop éloignées pour être appréciables, un nombre appuyé de plans fixes très bien cadrés et photographiés -FROIDS et DISTANTS- ne m'ont pas permis d'éveiller mes émotions, certains raccords m'ont fait décroché : je pense au rapport entre espaces urbains et espaces naturels, et au premier meurtre). Le cinéaste est tellement observateur de l'action qu'il passe à coté de montées en tension évidentes. L'atmosphère est privilégiée ... blablabla ... je connais le topo.

Une trop bonne âme incarnée par Kåre Hedebrant

Heureusement, la nature sympathique du jeune garçon (Oskar incarné par le charismatique Kåre Hedebrant) est touchante. J'ai eu envie de le voir régler ses problèmes (à coups de couteau, à coups de bâton, à coups de vampire, ...) et je me suis inquiété pour lui (sans toujours le comprendre : pourquoi accepte-t-il de se faire mettre la tête sous l'eau ?) quand sa vie est en danger. La présentation d'Oskar est magnifiquement gérée (l'enfant et son couteau, son intérêt pour les crimes et la lecture, sa façon de se cacher). Mais, là, il faut dire que je suis blond moi-même, que j'aime les blondes et que j'aimerais avoir un garçon blond un de ces jours. Donc voir une tête blonde souffrir comme celle d'Oskar me met au supplice. Je vous prie de croire que j'éprouve de la compassion pour des garçons ayant d'autres couleurs de cheveux mais, pour les blonds, c'est plus fort que pour les autres, c'est ma chair, c'est mon sang, c'est mon semblable, c'est mon vampire. Le récit m'a donc intéressé car il décrit l'apprentissage de la violence par Oskar, cet adolescent passif en la matière. C'est ce qui m'a fait accroché par moments à cet album de très jolies images qui se répète beaucoup. Néanmoins quelques scènes sont de très grandes qualités : je me rappelle nettement la tentative de meurtre sur l'adolescent dans les vestiaires, la scène sur le lac gelé, la tête saignante d'Eli et toutes les scènes avec Oskar.


Morse a donc été pour moi un moitié-bien, un moitié-mal. J'ai aimé Oskar et sa relation au vampire. J'ai grandement apprécié quelques scènes citées mais j'aurais aimé voir des espaces mieux raccordés, des actions plus crédibles, un peu plus de relief émotionnel et un rythme plus soutenu car je me suis quand même bien ennuyé.

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