2013
Pour Noël, j'ai eu un blog. Pour le nouvel an, j'ai eu une crampe.
Moi, dans le vie, je suis nul. Quand je me prépare une salade, je fais toujours tomber l'ail par terre. Quand je fais la vaisselle, je mouille ma chemise (au propre plus qu'au sens figuré). Des fois, je commande des DVDs et j'annule la commande deux jours après. Mes chemises restent suspendues une journée de plus qu'il ne le faut durant le séchage. Peu importe le nombre de fois que j'essaie de violenter mon chat en lui enfilant un doigt dans le cul, je rate toujours la cible. Je suis un zéro et un moins que rien. J'ai honte de moi. Même si j'aimerais bien vivre l'amour, seule une adolescente sarcastique de 14 ans, qu'Ellen Page et Winona Ryder pourraient incarner, voudrait d'un trentenaire qui vit toujours chez sa mère. Je n'ai aucune perspective professionnelle d'avenir intéressante. Je n'ai pas non plus de passé captivant. Mon conseiller Pôle-Emploi invente d'ailleurs des visioconférences pour ne pas avoir à me rencontrer. Quand j'essaie de me souvenir de ma dernière baise, je confonds rêve et réalité au point où je crois être toujours puceau, et je ne le suis pas. Je m'achèterais bien un flingue mais je me tuerais accidentellement avec. J'ai des cheveux trop longs et je parle pas assez fort. Autant dire qu'en cas d'apocalypse zombiesque, je n'ai aucune chance de survivre, d'où mon respect pour les survivants. Ou alors, je serais mort de faim parce que j'aurais pas bouger mon cul de mon canapé et que je n'aurais pas pris le risque de sortir le nez dehors pour trouver de la bouffe.
Bref, pour bien vivre, je regarde la série de The Walking Dead adaptée par Frank Darabont (The Mist, 2007) du comics créé par Robert Kirkman. Je joue également au TellTaleGame et je lis le comics. Ce beau mélange des genres western et apocalypse zombiesque m'a fait réaliser bien des choses. J'ai raison de vivre à ma façon car la survie en milieu zombie est largement indésirable. On y perd tout : la santé mentale, les amis, les amours, les enfants, son foyer et des membres. On transmet son chapeau de shérif à son fils. On voyage à cheval et en mobile home comme des pionniers. On vit à la ferme avant d'élire domicile dans une prison ou des colonies fortifiées. On côtoie le suicide et on rencontre des personnes sans envie de démocratie ayant une insatiable faim pour la chair humaine après avoir violé des enfants. En somme, je préfère rester tel que je suis plutôt que de m'infliger tous les soucis par lesquels Rick et sa bande passent en ne devenant pas un survivant de l'apocalypse. En comparaison, mourir de faim sur mon canapé me semble une douce et belle fin.