La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

samedi 18 février 2012

Un monde sans femmes

A l'autre bout du monde, je croyais que je découvrirai l'inconnu ... je me suis trompé

Un monde sans femmes, Guillaume Brac, 2011, France.

Au MK2 d'un quartier qui n'est pas le mien, Un monde sans femmes était intelligemment présenté après le court-métrage Le Naufragé de Guillaume Brac qui fait office de prélude. On y découvre des éléments primordiaux pour bonifier l'appréciation d'Un monde sans femmes sorti le 8 février dernier : le style du cinéaste, la station balnéaire picarde et quelques uns de ses habitants dont Sylvain.

Le cinéaste français Guillaume Brac reconstitue des moments simples et propres à la vie commune auxquels se mêle l'évolution de son intrigue. Il ne brode pas d'habits inutiles avec des étoffes ridicules. Quelques plans (déplacement de personnages et paysages) sont intercalés entre des "scènes de vie" afin d'ajouter une note dramatique à l'ensemble (la musique aide à ce travail).

Dans Le naufragé (24 minutes), Sylvain vit dans un monde clos. Il est de toute évidence un garçon seul, très seul. Et bien qu'il ne le fasse sentir à personne, qu'il ne fasse peser aucune culpabilité sur quiconque, qu'il reste adorable en toutes occasions, j'ai bien senti Sylvain à la peine. De plus, la bourgade picarde ne présente pas d'apparentes alternatives à l'amélioration du style de vie de Sylvain, incarné par Vincent Macaigne.

Le naufragé et Un monde sans femmes sont tellement complémentaires que je me demande encore pourquoi ils ne sont pas collés l'un à l'autre par une ellipse de temps (que pourrait représenter le défilement du générique d'introduction).

On retrouve donc Sylvain dans Un monde sans femmes. Après le cycliste dans Le naufragé, il s'entiche d'une mère et de sa fille (Patricia et Juliette) venues passer leurs vacances dans un appartement qu'il leur loue.

Sylvain et les craquantes Juliette et Patricia

Je vous rassure tout de suite. Le film n'est pas un psychodrame ni un film d'horreur. Sylvain n'a rien qui cloche. Les femmes l'apprécient même beaucoup. Il a beaucoup d'amis et tout le monde le connait dans sa bourgade picarde. Il est gentil et adorable. Il est même serviable et se fait facilement mener par le bout du nez (voir la scène des polos). Je n'ai pas pu m'empêcher d'être triste avec/pour lui. Un si chic type, je me suis dit. Soit il manque d'agressivité soit il a besoin d'une femme qui s'impose dans sa vie.

Sylvain est sous le charme de Patricia : il est seul et elle est une femme

Moyen-métrage de 58 minutes, le récit et la narration d'Un monde sans femmes perce toutes les carapaces. La solitude de Sylvain brise le cœur. Heureusement, il espère toujours y mettre un terme. Les personnages sont entiers et émouvants. Cette comédie dramatique alterne avec précision et efficacité des moments d'humour et de conflits. La prévisibilité de certains des rouages et événements du film aident la narration à véhiculer les émotions ineffaçables : la joie et la détermination des demoiselles, la résignation et l'abattement de Sylvain. L'emphase avec le juste portrait de ce personnage à plaindre est douce, cruelle et appréciable. Un monde sans femmes constitue un véritable coup de cœur pour moi.

Un monde sans femmes ou Quand le manque se fait cruellement ressentir

4 commentaires:

  1. J'avais déjà une petite envie de le voir grâce à de très bonnes critiques un peu partout (et malgré une mauvaise bande-annonce), mais tu viens de confirmer !

    (En plus j'aime beaucoup Constance Rousseau depuis "Tout est pardonné").

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  2. Je confirme et je signe. Beau petit film ce Un monde sans femmes (j'espère que tu auras la chance de le voir en duo avec Le Naufragé).

    Quant à Constance Rousseau, elle est d'un charme craquant ... il me reste à me rancarder sur sa jeune carrière.

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  3. Je crois qu'il est partout diffusé précédé du court métrage "Le Naufragé". Du moins c'est ce que j'ai cru comprendre et ce que j'espère.

    Constance Rousseau était très belle dans "Tout est pardonné", film à voir, et qui pourrait bien te plaire je pense.

    http://ilaose.blogspot.com/2008/05/tout-est-pardonn.html

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  4. C'est tout bon. Je vais mettre "Tout est pardonné" sur ma liste de films à voir. Merci du conseil, il m'a l'air plaisant.

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