La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mercredi 20 juin 2012

Babycall

Babycall, Pål Sletaune, 2011, Norvège-Suède-Allemagne.

Le premier plan du film de Babycall est focalisé sur une Noomi Rapace à l'agonie. Vu la teneur dramatique qu'il faut mettre de nos jours pour attirer le spectateur en salles, on peut parier que son protagoniste se meurt. La suite des événements, présentant le récit, laisse peu de doutes quant à la nature de l'intrigue. En un quart d'heure, je me suis fait mon idée. Et quelques questions ont suivi :
Pourquoi le réalisateur a-t-il tenu à construire son thriller par un final qu'il présente dès son premier plan ?
Est-ce que l'enfant est mort et la mère traumatisée ?
Est-ce que la mère est internée ?
Est-ce que Babycall est un Shutter Island scandinave ?
Est-ce une histoire de fantôme ?
Est-ce une histoire machiavélique sur l'amour dévorant entre une mère et son fils ?
Est-ce un thriller noir sur le voisinage d'individus violents et infréquentables ?
Ai-je raison de vouloir deviner la fin avant qu'elle n'arrive ?
Mais, dans ce cas, pourquoi le réalisateur norvégien Pål Sletaune nous en montre-t-il un extrait dès le début ?

Babycall est à tort vendu comme un thriller à twist. Pål Sletaune entretient le mystère de son récit grâce à un jeu de pistes embrouillant les cartes. Il mélange bien son jeu entre piste psychologique, piste fantastique et piste machiavélique. C'est sur cet aspect que Babycall est réussi. Le cinéaste organise un casse-tête qui m'a embarqué sur d'autres fins possibles que celle que m'ont inspiré les 15 premières minutes. Ce jeu de fausses pistes maintient donc l'intérêt du spectateur jusqu'à une dernière scène discutable (que j'estime être à contre-sens puisqu'elle sublime -elle rend beau- le sentiment qui a mené Noomi Rapace à sa perte : première image du film).

Il est temps de vous résumer le récit de Babycall. Une mère incarnée par Noomi Rapace emménage dans un logement social avec son fils dont elle a seule la garde. Le père a essayé de tuer son enfant. Il rôde dans les environs. La justice règle les derniers détails et la mère est sous surveillance des services publics. Quand elle décide de loger son fils dans une autre pièce, elle achète un babycall sur lequel elle capte des cris d'enfants martyrisés. S'ensuit son enquête durant laquelle elle rencontre un excellent acteur (Kristoffer Joner).

Sur Il a osé !, ils ont carrément oublié de le mentionner dans leur article sur Babycall

Et Babycall est une bonne pelloche ... à voir une fois. Mais, bon, il n'empêche que la forme scénaristique de l'ouvrage n'est pas forcément la plus appropriée à l'histoire que Pål Sletaune a emmêlé dans l'habit d'un thriller psychologique roublard qui se finit sur un twist annoncé dès le premier plan. En somme, Babycall est sympa mais pèche par un défaut de ressembler à un thriller au lieu d'être un drame à part entière.

2 commentaires:

  1. :D

    Bel article, Arnaud. On se rejoint pas mal, même si tu ne dégages pas le même enthousiasme que moi. :)

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  2. Babycall m'a fait l'effet d'être assez anodin dans sa forme ... en fin de compte. Mais c'est un film qui contient beaucoup de qualités. Je le conseille en émettant une réserve.

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