La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

dimanche 26 juin 2011

Badlands

Dimanche 26 Juin 2011
Soir

Certains vont me traiter d'hérétique, en tout cas, je vais passer pour une personne audacieuse aux yeux des cinéphiles endurcis pour qui Terrence Malick est une référence intouchable car j'ai réservé à son Badlands, de 1973 sur Imdb, de 1974 sur Allociné, dont le sous-titre français est La Balade Sauvage, le même traitement qu'à Neuilly Sa Mère !, Tout ce qui brille et Le Nom des Gens. Je n'en ai vu que la bande-annonce (je n'étais pas intéressé par aller voir Tree of Life sorti en mai dans les salles françaises) et elle ne m'a pas affolé les sens. Explications.

Deux jeunes charmantes personnes (incarnées par Martin Sheen et Sissy Spacek) sont amoureuses. Elles dansent d'un pas contrôlé et marchent dans la rue sur une musique yéyé. Puis un mort. Puis une arme. Martin Sheen pêche en tirant sur les poissons. Arrive un officiel du gouvernement qui se fait tuer dans le dos par l'amoureux de service. Sissy se maquille. Martin tire sur d'autres officiels des forces de l'ordre. Poursuite automobile. On se rend compte que les amoureux aiment à se regarder dans des miroirs. Question du narcissisme du couple, aime-t-il s'aimer ou s'aiment-ils vraiment ? Puis regards croisés (de barges qui se sont trouvés ?). Et titre.


La bande-annonce de Badlands m'a fait pensé à un mélange de deux grands films préexistants basés sur deux faits divers. A savoir Bonnie & Clyde, 1967, d'Arthur Penn et Elvira Madigan, 1967, de Bo Widerberg (réalisateur suédois antibergmanien). Bonnie & Clyde raconte l'histoire de deux amants criminels qui pillent les banques sur la route et tuent à tout va ceux qui se mettent en travers de leur chemin. Et Elvira Madigan suit deux amoureux qui quittent tout pour vivre dans la nature leurs sentiments partagés. Deux films qui poussent leurs logiques jusque dans leurs derniers retranchements ; -SPOILER ALERT - à savoir l'anarchie pure de Bonnie & Clyde les amène à la destruction, et, la fuite en avant d'Elvira et de son amant conduit ce dernier au meurtre et au suicide. -FIN SPOILER ALERT- Tout cela pour l'amour, avec un grand A. La morale est retenue. Je n'irai pas arpenter les routes, ni les bois, ni les champs avec mon âme sœur si j'ai une arme sur moi. 
En outre, Terrence semble être avisé. Il a enrobé de jolies images et de musique sympathique un mélange de deux faits divers très connus afin de marcher sur du solide pour faire ses premières photos en mouvement. Sissy Spacek m'a l'air d'une petite chose et souffre de la comparaison. Il faut savoir que Pia Degermark remporta avec mérite le prix d'interprétation féminine au festival de Cannes 1967 pour sa personnification d'Elvira Madigan, et que Faye Dunaway était Faye Dunaway. C'est tout ce que cela m'inspire pour l'instant. Une vision du film dans l'avenir n'est pas à exclure mais j'ai déjà eu ma dose de chefs d’œuvre sur ce thème. De plus, je n'ai aimé ni La Ligne Rouge / The Thin Red Line, 1998, (qui souffre de la comparaison avec un titre du groupe de hard british Saxon) ni Le Nouveau Monde / The New World, 2005, du même Terrence Malick (dont la photo sur le site Imdb devrait être changée, elle ne fait pas honneur à un air inspiré de profond génie du cinéma, voir image de ce §). Rencontre ratée encore une fois entre un génie et moi. Ce n'est que partie remise.

2 commentaires:

  1. que veux-tu dire par "réalisateur antibergmanien" ?

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  2. Bo Widerberg considérait que Bergman faisait partie des classiques et que cette forme artistique était passéiste. Il se posait au début des années 1960 comme un fervent défenseur de la Nouvelle Vague dont il s'est inspiré pour construire ses œuvres. Widerberg se considérait comme l'avenir du cinéma suédois.

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