La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

dimanche 26 juin 2011

Ellie Parker

Samedi 25 Juin 2011
Soir

Naomi Watts est une très jolie actrice appréciée à Hollywood qui a joué dans plusieurs films en vue et avec les meilleurs acteurs et réalisateurs. Je me rappelle de Mulholland Drive, 2001, de David Lynch pour ce qu'il y a de plus fameux dans sa filmographie. Elle tourne assez régulièrement avec Sean Penn (au moins 3 films de mémoire). Elle a malheureusement tourné dans King Kong, 2003, de Peter Jackson, Flirting, 1991, dans lequel elle avait un autre nez, Tank Girl, 1995, et, les deux Ring version US de Gore Verbinski et Hideo Nakata. Elle a épousé Liev Schreiber et fait un enfant avec lui. Elle est la meilleure amie de Nicole Kidman. Elle avait les seins nus dans 21 Grammes, 2003, d'Alejandro González Iñárritu, dont je n'ai pas regardé plus d'une demi-heure. Je suis incapable de me remémorer sa présence dans Les Promesses de L'Ombre, 2007, de David Cronenberg dans lequel elle tenait le premier rôle (n'est-il pas ?). Il me reste certes à visionner I Heart Huckabees, 2004, de David O' Russell et Inland Empire, 2006, de David Lynch que j'espère de tout cœur excellents (j'aime ces deux cinéastes), et d'autres films qui ne m'intéressent nullement. Oserai-je voir le remake de Michael Haneke Funny Games US, 2007, sachant que le Funny Games, 1997, européen m'avait déjà dégoûté de son cinéma ? Non mais Naomi Watts a cela pour elle ; elle est mignonne à croquer. Et je me rends compte que je viens de citer pour beaucoup du tout Hollywood en un seul paragraphe.

Dans Ellie Parker, 2005, Scott Coffey, essentiellement acteur inconnu et très proche ami de Naomi, idem Watts incarne une actrice intègre et passionnée qui galère en passant de castings pour des projets bancals en castings organisés par des professionnels qui n'y regardent pas à deux fois. Ellie n'a pas pour amie dans la vie Nicole Kidman, comme Naomi Watts.

Ce film tourné en DV caméra au poing est intéressant. La première demi-heure du film est consacrée à la description de l'univers d'Ellie. On assiste à l'aventure de sa survie dans un milieu où le rapport humain est gagné pour celui qui sera le moins bluffé. Ce fool's game entre une actrice motivée et directeurs de casting soit facilement convaincus soit très polis et agréables signale qu'Ellie ne rencontre pas de réalisateur en vue et qu'elle végète dans une vie qu'elle insupporte.

Le choix de la DV est judicieux. La caméra au poing, à la première personne du singulier, permet de suivre partout l'actrice hollywoodienne. Lors des castings, dans sa voiture en train de se changer, dans son bain, au téléphone, s'envoyant en l'air, en séance avec sa psy, etc ... pour souligner l'absence de distance qu'Ellie met à poursuivre une carrière et une vie privée qui ne l'a conduit qu'à davantage d'acharnement et de persistance. Techniquement, la caméra retranscrit ses impressions (la lumière brillante en surexposition lors du second casting "I Sucked his cock !", le montage autour de son mec pour le présenter, etc ...) et n'aide qu'à percevoir comme Ellie des bribes d'une sensibilité contrariée car trop plaquée sur les réactions des personnages environnants.

Hormis le sexe dans la baignoire, la recherche du plaisir d'Ellie se focalise autour de l'appréciation de la dégustation d'une glace de couleur bleue. Une séquence qui débouche sur des scènes de comique pathétique censées modifier son quotidien. Mais le désespoir d'Ellie la propulse à un status quo où elle reste dépendante du sort. L'illusion du progrès (la compétition aux larmes, le frère jumeau du directeur de la photo) domine dans une seconde demi-heure qui s'attarde sur davantage d'exposition. Ellie Parker se cherche en tant qu'actrice et être humain.

Seule sa meilleure amie la soutient. Le film glisse d'un genre à un autre dans la dernière demi-heure. La comédie satirique laisse place à un drame poignant où seul un miracle semble pouvoir sauver Ellie et sa carrière ... je vous laisse sur votre faim concernant la fin. A vous de la découvrir par vous-mêmes. Elle vaut son pesant d'or dans le genre pathétique-satirique.

Ellie Parker est un diamant non taillé du cinéma indépendant américain. Loin des stéréotypes de ce genre de films sundanciens, comme Little Miss Sunshine, 2006, Juno, 2007, Sunshine CLeaning, 2008, et autres, formatés pour remporter des prix du public, Scott Coffey se moque en grinçant des dents et verse sa larme sans s'apitoyer sur le sort de son héroïne. Ce qu'il montre à l'écran suffit à saisir le spectateur à la gorge et aux tripes. Petit film, petit budget, grand cœur.





I sucked his cock !
L'effet que fait de s'imaginer au bord de la plage.

2 commentaires:

  1. Elle a un autre nez dans Flirting ?!
    Elle apparaît assez légèrement vêtue dans I Heart Huckabees. :)

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