Vendredi 24 Juin 2011
Hors du temps
Je n'avais jamais imaginé un astronaute (profession qui fait rêver pas mal d'enfants, moi compris) avec une sonde de perfusion profondément insérée dans les fesses cherchant infatigablement les toilettes CAR sa vie en dépendait. Jamais je n'avais imaginé l'attente interminable de Shepard qui finissait par mouiller son maillot à l'urine plutôt qu'à l'envol du vaisseau spatial, ni les tests proches de la torture psychologique et physique que devaient passer les hommes de l'espace pendant les années 1950.
Je ne pensais pas que, lorsque l'on avait l'honneur de représenter sa patrie dans l'une de ses industries les plus abouties techniquement et technologiquement (la Nasa) faisant fierté à l'esprit d'initiative (dont ceux de scientifiques anciennement nazis), on pouvait vouloir faire des profits idiots qui coulaient une capsule spatiale dans les abysses d'un océan et ruinaient le moral d'une équipe (les premiers explorateurs US de l'univers, équipe Mercury 7) et d'un couple en vue. J'étais attristé devant l'arrogance de certains des astronautes infidèles maritalement et leur mépris pour ceux qui étaient plus discrets et vertueux, et vice versa.
Par contre, je me suis régalé devant la remise à niveau de leur auto-appréciation grâce au spectacle de leurs égos meurtris lorsqu'un russe les devançait en tant que premier être humain dans l'espace, puis lorsqu'un chimpanzé devenait la première créature vivante US à être propulsée au-delà de l'atmosphère.
Tout cela était associé à une peinture de leurs caractères de girouettes parlantes (et bestioles médiatiques), grâce à un décalage entre un monde fermé en vase clos et un monde où l'opinion bien plus informée influe ipso facto sur leurs décisions et motivations de héros nationaux (quand les "pilotes de l'espace" sont informés) bien que ce monde-là leur soit uniquement représenté par des journalistes et des officiels gouvernementaux (d'où manipulation).
A force de comparaison entre les pilotes, le seul un peu sensé du film était Yeager interprété par Sam Shepard qui refusait la proposition de la Nasa car il était bien là où il est, bien au chaud, sous un soleil de plomb, au milieu du désert US, à jouer avec sa femme, monter à cheval et tenter de dépasser la vitesse du son, loin des caméras et de la politique. Belle morale du film. Tant qu'à faire, autant vivre une vie agréable en accord avec ses désirs.
Ce film se concentrait sur une véritable aventure humaine plus palpitante que l'exploration de l'univers. The Right Stuff était un récit sur la déconstruction d'égos boursouflés par des hommes qui estimaient que leur génie était d'être en avance sur leur temps et des héros de la patrie. Grande comédie satirique sur les icônes médiatiques, Philip Kaufman bafouait le respect qui leur était dû en nous montrant ces vaillants patriotes comme des produits testés et manipulés à volonté, en bout de chaîne de la décision et de l'information, dont le seul pouvoir est de se plaindre à la presse ; en somme, des bons braves. Adaptant avec brio un livre de Tom Wolfe, Philip Kaufman narrait l'histoire de la conquête spatiale qui était celle de la façon dont l'histoire de la conquête spatiale a été forgée pour l'opinion publique. Le cinéaste réussissait une comédie de 193 minutes. Trois heures treize d'humour dépensées avec générosité par l'équipe du film. C'était un tour de force. Philip Kaufman utilisait à merveille un casting ébouriffant d'acteurs américains comprenant Fred Ward, Dennis Quaid, Ed Harris, Sam Shepard et Scott Glenn, que nous avons rarement revu en aussi grande forme.
Je ne pensais pas que, lorsque l'on avait l'honneur de représenter sa patrie dans l'une de ses industries les plus abouties techniquement et technologiquement (la Nasa) faisant fierté à l'esprit d'initiative (dont ceux de scientifiques anciennement nazis), on pouvait vouloir faire des profits idiots qui coulaient une capsule spatiale dans les abysses d'un océan et ruinaient le moral d'une équipe (les premiers explorateurs US de l'univers, équipe Mercury 7) et d'un couple en vue. J'étais attristé devant l'arrogance de certains des astronautes infidèles maritalement et leur mépris pour ceux qui étaient plus discrets et vertueux, et vice versa.
Par contre, je me suis régalé devant la remise à niveau de leur auto-appréciation grâce au spectacle de leurs égos meurtris lorsqu'un russe les devançait en tant que premier être humain dans l'espace, puis lorsqu'un chimpanzé devenait la première créature vivante US à être propulsée au-delà de l'atmosphère.
Tout cela était associé à une peinture de leurs caractères de girouettes parlantes (et bestioles médiatiques), grâce à un décalage entre un monde fermé en vase clos et un monde où l'opinion bien plus informée influe ipso facto sur leurs décisions et motivations de héros nationaux (quand les "pilotes de l'espace" sont informés) bien que ce monde-là leur soit uniquement représenté par des journalistes et des officiels gouvernementaux (d'où manipulation).
Les astronautes au sommet de leur forme. |
A force de comparaison entre les pilotes, le seul un peu sensé du film était Yeager interprété par Sam Shepard qui refusait la proposition de la Nasa car il était bien là où il est, bien au chaud, sous un soleil de plomb, au milieu du désert US, à jouer avec sa femme, monter à cheval et tenter de dépasser la vitesse du son, loin des caméras et de la politique. Belle morale du film. Tant qu'à faire, autant vivre une vie agréable en accord avec ses désirs.
Ce film se concentrait sur une véritable aventure humaine plus palpitante que l'exploration de l'univers. The Right Stuff était un récit sur la déconstruction d'égos boursouflés par des hommes qui estimaient que leur génie était d'être en avance sur leur temps et des héros de la patrie. Grande comédie satirique sur les icônes médiatiques, Philip Kaufman bafouait le respect qui leur était dû en nous montrant ces vaillants patriotes comme des produits testés et manipulés à volonté, en bout de chaîne de la décision et de l'information, dont le seul pouvoir est de se plaindre à la presse ; en somme, des bons braves. Adaptant avec brio un livre de Tom Wolfe, Philip Kaufman narrait l'histoire de la conquête spatiale qui était celle de la façon dont l'histoire de la conquête spatiale a été forgée pour l'opinion publique. Le cinéaste réussissait une comédie de 193 minutes. Trois heures treize d'humour dépensées avec générosité par l'équipe du film. C'était un tour de force. Philip Kaufman utilisait à merveille un casting ébouriffant d'acteurs américains comprenant Fred Ward, Dennis Quaid, Ed Harris, Sam Shepard et Scott Glenn, que nous avons rarement revu en aussi grande forme.
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