La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

samedi 15 octobre 2011

Disparitions sanglantes / To Catch A Killer

Samedi 15 Octobre 2011
Octobre Rouge #11

To Catch A Killer, Éric Till, 1992, USA.

L'introduction présente trois disparitions et le suspect numéro 1 en relation. Le cas du tueur en série est celui de John Wayne Gacy condamné pour les meurtres de 33 jeunes hommes dans les années 1970. Connu sous le surnom de "The Killer Clown" en raison de ses fréquentes participations à des parades et fêtes d'enfants déguisés en meneur de rires, ce citoyen typique du Midwest américain, chemise à carreaux et casquette vissée sur la tête, était un membre influant de sa communauté, un patron près du peuple. La plupart de ses victimes était de ses employés.


To Catch A Killer est un téléfilm sérieux et d'honnête facture en 2 parties de 94 minutes. Il repose sur une simple opposition entre John Gacy et Joseph Kozenczak le policier chargé de retrouver le coupable de la disparition de Chris Gant et s'attarde sur la façon dont Gacy a été arrêté.

D'un point de vue narratif, connaître l'identité de l'assassin permet d'intensifier la participation du spectateur au récit. Lorsque celui-ci sait qui est le coupable, la construction scénaristique permet de mettre en parallèle la quête de vérité des inspecteurs, les activités du criminel et l'action-intervention impossible du spectateur. Ce dernier a envie d'aider la police mais il ne peut pas, la barrière entre fiction et réalité étant infranchissable. Cette attente de résolution crée une frustration qui le baigne dans l'effroi de voir le tueur agir librement. La difficulté des inspecteurs à rassembler des preuves met au supplice.

J'ai été ému par une jolie scène dans laquelle l'ex-femme de Gacy témoigne. J'ai frissonné devant l'impeccable et brillant Brian Dennehy en John Wayne Gacy. Je voulais fermement le voir derrière les barreaux (notamment dans la scène où il est déguisé en clown). J'ai sympathisé avec la quête de l'inspecteur.

To Catch A Killer a le mérite de retranscrire l'aspect sinistre du tueur en série et de ses atrocités. Éric Till s'est attardé sur l'aspect humain. Les victimes, les proches des victimes, l'implication des policiers et le caractère de Gacy m'ont fait participer à cette traque en espérant sa réussite. Je me suis renseigné sur cette horrible affaire (par envie, pas par devoir pour le dossier) durant la vision afin de me rassurer quant à la capture de Gacy. To Catch A Killer mérite une vision portée sur le profond désir de voir la justice triompher.

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