La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

vendredi 2 décembre 2011

Day of the Dead (2008)

Vendredi 2 Décembre 2011
Et dire que je n'ai pas de choses plus importantes que celle-là à faire

Day of the Dead (alias Le jour des morts-vivants), Steve Miner, 2008, USA.

L'objet de mon choix aurait pu être Snakes on a plane, Poséidon, Die Hard 4 ou Avatar mAiiiiiiiiS non, c'est le remake en DTV de Day of the Dead qui m'intrigue au plus haut point. Pas parce qu'il est un remake mais parce qu'il est mauvais. Ce long-métrage était censé profiter de la vague des refaisages de films d'horreur vieux de 20 ans qui a saisi Hollywood dans les années 2000 comme Divine Brown a touché sa bille après sa passe avec Hugh Grant mais D-Day of the Dead (2008) n'est jamais sorti au cinéma comme prévu. Tout le monde s'est donc dit que ce retouchage était une grosse daube. Beaucoup ne l'ont même pas regardé. Personne n'en a parlé.

La version reproduite de Dawn of the Dead (2004) avait eu du succès grâce à James Gunn-Zack Snyder (il ne faut pas laisser agir le second en solo : Sucker Punch), qui a donné au public sa juste dose de zombies des ans 2000 (pas de prise de tête ... juste de l'action). L'idée a logiquement germé quelque part dans la tête de quelqu'un. Et ce n'est pas 1 mais 4 sociétés de production (First Look Studios, Emmett/Furla Production, Taurus Entertainment Company et Millenium Films) qui se sont chargées de tabler sur une refabrication de la suite de Dawn of the Dead (1978) : Zi jour des morts de George Romero (1985), un film au combien mal interprété (par les acteurs) dont la lecture transversale, approximative et rapide donne quelque chose du genre : "Pour survivre, il faut rééduquer les zombies pour ne tuer que les militaires".


Avant de plonger dans le film, un exemple fâcheux de bubble-head

Dans la rubrique "le casting est trop classe pour du DTV", je demande Mena Suvari, bubble-ass humain (comprendre petit corps et gros cul qui gigote ... pardon Mena, c'est juste pour une vanne), 25 kilos toute mouillée (15 dans les fesses), ex-adolescente qui a excité Kevin Spacey dans le long-métrage La beauté de la tarte aux pommes baisée à l'américaine (de Sam Mendosa et des frères Weissnicht, année 2000), en uniforme trois fois trop grand pour sa taille, affronte une armée de zombies dans sa ville proprette des USA abritant en secret dans ses bois un laboratoire scientifique d'où un virus s'est échappé.

Mamie s'en va cogner de l'infecté-zombie

Super trendy : le bubble-ass

7 erreurs se cachent dans la photo : le fusil à pompes, l'uniforme, le hummer, un premier pistolet, un second pistolet, la bat-ceinture et la montre

"Le casting est toujours trop classe pour du DTV" la suite : Ving Rhames, présent dans le remake Dawn of the Dead de 2004 (First Look Studio, Emmett/Furla Production, Taurus Entertainment Company et Millenium Films voulaient vraiment surfer sur ce succès) rempile. Il passe d'un rôle de policier à celui d'un militaire. Il pose sa grosse voix grave : "Oui, on a bien sécurisé le périmètre ... Comment ça, y a un outbreak ?! Par où ils sont passés, ces cons de zombies ? C'est pas possible ! J'avais donné l'ordre de sécuriser le périmètre. C'est encore une histoire de race, bordel de merde ! Quand c'est un blackos comme moi qui donne des ordres à des petits blancs dans l'armée, ils laissent les zombies s'échapper et bouffer tout le monde. Et c'est sur la gueule du blackos que ça va retomber. La mienne en particulier. Non, merde alors ! Comme si les zombies n'allaient s'attaquer qu'à des blancs dans le reste du pays ! C'est encore un délire de paranos coincés du cul que de vouloir nuire à l'image de l'afro-blackos aux Statès. Comme si on pouvait revenir en arrière ! Font chier ces péquenauds de classes supérieures ! Moi, je me casse au Canada."

Ving Rhames demande un remake de Land of the Dead (suite de Day of the Dead) pour pouvoir endosser un uniforme de pompier


Pour tourner le remake de Day of the Dead, comme si cela avait de l'importance, les boîtes de production ont fait appel à Steve Miner. Le monsieur a le pédigrée d'un champion de refaisage. Sa majesté Miner a été au service des Vendredi 13 (le second en 1981 et le troisième en 1982), de la série Dawson et des Halloween (H20, 1998). Il s'est attaché à reproduire le Mon père, ce héros de Gérard Lauzier (1991) pour le transformer en My father, ce héros (1994) avec le même Gérard Depardieu. En bon soldat rodé de plateaux de films vite vus vite oubliés, il fait passer ses groupuscules de survivants par toutes les étapes obligées du survival apocalyptique zombiesque : des adolescents se bécotent dans une base militaire abandonnée, un hôpital, une base scientifique cachée, une centrale électrique, la maison des parents du protagoniste principal, une allée sombre, des conduits d'aération, une forêt, une station de radio, des rues, des routes, et une longue suite d'incohérences et de râtés.



Le premier plan est de l'ordre du chef d’œuvre pour se poser des questions enfantines sur un choix esthétique inintéressant. Pourquoi sa majesté mineure (ou un responsable des 4 sociétés impliquées) entrecoupe-t-il un travelling-avant présentant une base militaire abandonnée de jump-cuts en alternant les vitesses du ralenti à l'accéléré ?

Accéléré (si si, je vous jure)
Ralenti ;)
Jump-cut (ça se voit mieux en live)

Au barrage qu'il commande très fermement, Ving Rhames manque de tuer femme, enfant et père parce qu'il n' a pas donné l'information qu'au centre médical du bled paumé de Mena Suvari des médecins de l'armée et leur équipement étaient disponibles pour soigner le fils malade. Heureusement, Mena est du coin pour amadouer la fougue d'un père qui veut enfoncer le barrage, Ving Rhames par la même, pour emmener son fils à l'hôpital de la région.

Ving Rhames -"Non, je ne vais pas te dire que tu peux aller soigner ton fils au centre médical de ta ville mais je vais t'éclater la tête si tu passes mon barrage."

L'entrée de la base secrète scientifique est cachée derrière une vieille porte rongée par la rouille sur laquelle un panneau indique "Attention Biohazard". Une adolescente ne veut pas passer le reste de la journée chez son petit ami qui saigne du nez. Elle a peur qu'il lui refile une maladie. Il essaie donc de la convaincre en lui offrant de l'argent.

Et, du coup, la cause à effet devient folle. L'adolescent au nez saignant a bouffé ses parents. Lorsque 3 officiers des forces de l'ordre viennent faire un constat peu de temps après, l'adolescent saute sur eux. La ville n'a donc plus de police. Après la transformation d'un homme en salle d'hôpital, toute la ville est infestée. Du sang coulant sur un câble électrique plonge toute la ville dans le noir.


Les incohérences de temporalité sont nombreuses. Le couple d'adolescents, qui assiste à la transformation du père d'AnnaLynne McCord à la 23ème minute du film, ont apparemment regardé pendant 5 minutes l'"infecté" bouffer la mère. Ils ont néanmoins bien fait de ne pas sortir de la chambre car, pendant ce temps-là, tous les malades de l'hôpital sont devenus des "infectés".

AnnaLynne McCord -"Ça fait 5 minutes que mon père mange ma mère !"
"Ça ne peut plus durer !"
Les incohérences concernant les capacités des zombies sont légion. Un "infecté" casse la vitre d'une porte d'une station de radio et s'arrête là. Il se contente de gueuler.

Eh oh ! J'ai ébréché la vitre de la porte ! J'espère que vous ne m'en voudrez pas !
Eh Oh !

Les "infectés" marchent à quatre pattes au plafond et sautent dans tous les sens telles des grenouilles. (à suivre)


(suivi) Les "infectés-zombies" ne savent plus marcher au plafond. Ils utilisent désormais des balais. Ce qui est pratique pour les survivants en train de faire une percée par les conduits d'aération.


Mena Suvari (en bas de l'écran) a besoin des clés pour ouvrir la portière. Ce qui l'a met en danger de mort. Son camarade militaire (en haut de l'écran) doit avoir de la magie dans les doigts. Il ouvre sa portière sans clés ni interaction.

Si si, je vous jure. Le type a pas besoin des clés que Bubble-ass se décarcasse à trouver

L'"infecté-zombie" Bub est amoureux de Mena Suvari. Le propos du Day of the Dead original de George Romero est transformé. Ce n'est plus l'éducation et l'utilisation d'un système coercitif qui domestiquent le zombie, c'est l'amour cul-cul la praline d'un végétarien timide qui permet de négocier une paix avec les "infectés-zombies".

Pour la première fois à l'écran, Steve Miner et 4 boîtes de production ont osé le fantasme de l'"infecté-zombie" amoureux
Voilà ce que ça donne

Un "infecté-zombie" traverse le pare-brise du hummer du groupe des survivants (??!!). Ils abandonnent un véhicule tout-terrain possédant une carapace résistant à des attaques aux missiles pour cette raison. Mais les effets d'un séjour en hummer ont été positifs sur l'adolescent, alias le frère de Mena Suvari, qui est aussi bon au tir qu'un membre des forces spéciales, d'un coup d'un seul. Mais où a-t-il donc appris à utiliser une arme avec une telle excellence alors qu'il est encore au lycée ?

Deux portes grandes ouvertes plus tard > le laboratoire secret avec toutes les preuves de l'origine du virus sont disponibles à qui veut. Il fait partie d'un complexe militaire souterrain. Day of the Dead l'original est de retour. Il y a un silo inutilisable quelques mètres plus loin. Il reste 10 minutes jusqu'au générique de fin.

A 3, dans un couloir, ils ne touchent même pas le docteur "infecté-zombie supra-intelligent-méga-fort-malin-de-la-mort". L'ado a soudainement perdu toute son agilité.


Une dizaine de bouteilles de gaz et un faux-contact électrique font se projeter du feu dans tous les couloirs de la base pour tuer tous les "infectés-zombies". Il faut que tous les monstres les aient suivi jusque là pour finir en morceaux de charbon.

C'est fait ! Tous les zombies étaient dans un couloir. Que de talent !

1 minute après l'explosion en sous-sol, la radio n'annonce que des bonnes nouvelles. Le virus, c'est fini. Le danger aussi.

Le danger, y a plus.

Presque ...

Pour résumer, Day of the Dead (2008) est une daube. Une grosse. Une purulente. Une nauséabonde. Un film à chier. Une Meeeeeeerde astronomique. Un truc à enterrer en terre consacrée. Aucun pirate informatique n'oserait l'utiliser pour passer quelques malwares et trojans que ce soit. On l'enverrait dans l'espace dans une benne interstellaire que le film serait considéré comme une déclaration de guerre par les extra-terrestres. On peut l'associer à la liste des maladies qui mettent en danger l'être humain et l'économie de ses sociétés.

5 commentaires:

  1. Mais je savais même pas que ce masterpiece existait !

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  2. Désolé d'être le porteur des mauvaises nouvelles :D

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  3. Je m'en tiendrai toujours écarté ! :D

    Merci pour "bubble-ass", je compte bien réutiliser cette expression ! :)

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  4. Excellent article qui me permet d'éviter d'en parler chez moi puisque tu t'en es chargé. D'ailleurs, si cela ne te dérange pas, je mets un lien sur mon blog qui renverra sur ton article, hum ?

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    1. Merci. J'ai aimé écrire cet article. Et oui, tu peux mettre tous les liens menant à mon blog que tu veux. J'aime tes articles pertinents et documentés sur des films cultes que j'aime beaucoup ;).

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