La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

lundi 27 juin 2011

Triangle

Dimanche 26 Juin 2011
Hors du temps

Sorti en DVD le 14 juin 2011, Triangle, datant de 2009, jouissait d'une réputation de petit film culte sur le net. Les fans d'horreur étant toujours à la recherche de pépites auxquelles vouer un culte, cette œuvre n'était pas passée inaperçue tant ses qualités sont nombreuses. Le métrage a été réalisé par le cinéaste britannique Christopher Smith, auteur de Creep en 2004 et de Severance en 2006. Le metteur en scène est connu des fans du genre horrifique. Il avait ajouté de la valeur à ses survivals en travaillant un sérieux sens du premier degré et un humour grinçant entourant les éléments gore et violent de ses œuvres.

Triangle sort des sentiers battus de la série B et des canons scénaristiques (pas de gros monstres dont les petits ou les parents prennent la relève dans les suites, pas de meurtres entre copains/copines, pas de machines à tuer de 2 mètres 50 de haut qui ne meurent jamais, pas de congénitaux perdus dans la forêt qui en cache d'autres, pas de tendance techno-branché du genre "mon mobile m'a tuer", pas de fantômes aux cheveux longs, pas de convenu second degré pesant rappelant au spectateur qu'il regarde un métrage horrifique). Christopher Smith n'est pas un amateur vidéaste qui fait les propres critiques dithyrambiques de ses films sur Imdb.

Triangle immerge le spectateur dans une histoire sans fin ... Le personnage de Jess, incarné par Melissa George, semble condamné à un éternel recommencement. La répétition, rarement exploitée au cinéma, est la base dans laquelle des vagues successives d'horreur viennent resserrer sur elle les fatales et dangereuses difficultés à affronter. Le caractère prévisible du scénario ajoute à l'angoisse de la prescience de l'événement à venir. L'impossibilité de résoudre le problème (car le point de vue se démultiplie) et de s'en extirper deviennent des éléments clés de l'effroi.

Il est brillant de la part de Christopher Smith d'avoir utilisé la prévisibilité et la multiplicité des perspectives pour créer une peur de l'épuisement, de la lassitude, de l'indifférence et de l'abandon de se battre pour survivre qui s'installent dans la répétition de la même situation et des mêmes tâches à accomplir quand plusieurs vies sont en jeu. Le film s'avère insoutenable à regarder. L'effroi se déroule pour s'enrouler de nouveau, et ce de mal en pis sans que rien ne semble venir l'empêcher.



Une boucle narrative infernale : encore et encore et encore...

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