La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mardi 28 juin 2011

Public Ennemies

Lundi 27 Juin 2011
Nuit

Public Ennemies pose problème. L'affaire Dillinger est connue de tous ou presque. Le criminel à la mitraillette, braqueur de banques, fan de bobines parlantes, s'est fait coincé à la sortie d'un cinéma car sa poule l'avait dénoncé. Or le film se noue autour d'une histoire tragique d'amour impossible et de la confrontation entre le braqueur de banques et l'agent fédéral censé l'arrêter. Comment parler d'amour devant une telle drague de macho et un goût pour les belles choses chez celle qui n'est même pas celle qui va le dénoncer ? Pourquoi ouvrir le film sur deux séquences montrant à quel point ces deux zigotos sont doués avec des armes ? Il semble que le récit de ce métrage soit hors-sujet.

En outre, les tiques de mise en scène énervant de Michael Mann desservent le portrait du mitrailleur et l'intensité du film. Super-Mann pourrait se vanter d'être le spécialiste du décadrage ; on se demande dans le gunfight montrant la bande à Dillinger se faire décimer si un coin de chambre ne tire pas sur un arbre, et vice versa. Le film est gavé de gros plans insignifiants qui tremblent et de flous artistiques. Le blues des années 2000 d'Otis Taylor est utilisé pour rendre cool et funky braquages et évasion. Il me faut donc repenser Public Ennemies afin de ne pas avoir perdu 2 heures de ma vie devant une daube (j'ai zappé 20 bonnes minutes en fastforward au bas mot).

Donc, librement adapté du film de Michael Mann tourné en 2009 très emphatique et apitoyant envers les criminels, voilà comment j'aurais vu l'affaire à l'écriture d'un scénario cru et sans concessions comme tous les films sur ou avec des criminels devraient l'être :
  • Ouverture sur la rencontre de Dillinger et de sa poule qui lui pose un lapin (une des deux seules preuves d'intelligence de sa part dans cette version). Titre sur Dillinger en train de chercher la gonzesse autour de lui. Générique.
  • Edgar Hoover monte sa troupe de chasseurs de braqueurs. Entre Christian Bale. Les fédéraux se prennent une raclée face à Baby Face Nelson. Bale demande de l'aide.
  • Dillinger retrouve la poule, fait son dur, elle a peur, il lui paye un vison. Scène de sexe qui ressemble à un combat. La poule admire tous les trésors du criminel.
  • Sans transition, scène de braquage de banque, présentation de la bande à Dillinger. Fusillade avec la police. Poursuite automobile.
  • Transition voitures / course de chevaux. Scène au champ de course (la poule ne trouve pas drôle que son mec soit recherché "dead or dead"). Arrestation de Dillinger vivant.
  • Accueilli  comme un animal exotique transporté vers un zoo en Indiana, Dillinger se prend pour une star lors de la conférence de presse avant son incarcération. Procès. Évasion. (la poule n'a pas donné de nouvelles et n'en a pas demandé).
  • Dillinger, en cavale, lui téléphone. Sa poule lui dit de ne pas venir à Chicago où elle est (seconde preuve d'intelligence), et, Dillinger lui dit qu'il l'aime.
  • Christian Bale retrouve les traces de Dillinger et de Baby Face Nelson en partant de la banque où un braquage a viré en massacre. Gros gunfight. Dillinger s'en tire. Pas Baby Face Nelson ni les autres membres de la bande.
  • Dillinger retrouve sa poule conciliante qui accepte de lui acheter de l'alcool.
  • Elle se fait arrêter par la police de Chicago alors qu'elle va dans le magasin de spiritueux et ment concernant son passager clandestin par peur d'une fusillade (elle est venue en "cab").
  • Les fédéraux la récupère en mauvais état chez les poulets. La poule va en cage pour avoir abrité et aidé un fugitif.
  • John Waters fait un caméo. Et l'oubli se dilue dans le temps. Dillinger se refait auprès de deux gonzesses (dont Leelee Sobieski). L'autre volaille, une roumaine, dénonce Dillinger.
  • Il se fait abattre à la sortie d'un cinéma. La presse est au rendez-vous.
  • L'agent spécial qui l'a abattu dans le dos délivre le message de Dillinger à la poule qui a occupé les pulsions sexuelles du mitrailleur pendant 90 % du film et qui pleure car Dillinger était un gros con, et elle aussi.
  • FIN.

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