La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mardi 10 janvier 2012

Le ballon rouge

Mardi 10 Janvier 2012
Et le ballon passa dans une ruelle

Le ballon rouge, Albert Lamorisse, 1956, France.

Le ballon rouge est un moyen-métrage comique de 33 minutes qui a remporté la Palme d'Or du court-métrage au festival de Cannes 1956, le prix Louis-Delluc en 1956 et l'oscar du meilleur scénario en 1957. Tout cela est largement mérité. J'ai même songé à Charles Chaplin, à Buster Keaton et à Jacques Tati pour ce qui est de la filiation cinématographique à laquelle appartiendrait Le ballon rouge si j'étais seul à décider des branches de l'arbre généalogique du 7ème Art. Le charme du film repose sur trois éléments clés qui font sa réussite : la caractérisation du garçon, le charisme du ballon rouge et le comique visuel utilisé.

Avec Le ballon rouge, Albert Lamorisse prouve que le cinéma (l'expérience est proche du cinéma muet, due à la quasi-absence de dialogues audibles) permet cette simplicité d'émerveiller le spectateur (et le souvenir de l'enfant disparu dans le spectateur) avec la simple présence à l'écran d'un ballon rouge dont la couleur est la plus foncée des 3 qui se trouvent sur les feux de signalisation aux passages à piétons et aux carrefours (et ce n'est pas le vert !). Il me faut avouer que l'objet est facile à suivre du regard (blague : le ballon rouge proche de l'écarlate crève l'écran). En découle une hypnose très amusante à observer le ballon rouge à la couleur vive flotter, virevolter et refléter les cimes des immeubles parisiens. Le ballon rouge qui passerait pour invisible sur Mars nous fait découvrir la ville en même temps qu'il nous émeut à vouloir s'échapper sans arrêt.

Le récit : Un enfant trouve un ballon rouge dans la rue et se prend de tendre affection pour l'objet flottant. Il ne veut plus s'en séparer malgré les péripéties qu'ils vont traverser ensemble dans les rues de Paris.

Question qui pourrait faire gagner une tête de cheval d'Henri 4 à celui et celle qui y répond : De quelle couleur est le ballon rouge de Pascal Lamorisse ?

La présence d'un ballon rouge de la couleur de la passion n'est pas le seul élément permettant de s'attacher à ce film. Les façons dont le garçon joué par le fils du réalisateur (Pascal Lamorisse) prend soin du ballon rouge de la même couleur que les fruits de la couleur du ballon rouge sont touchantes (car il donne des qualités humaines au ballon rouge rond tenu avec une ficelle et il le considère comme d'une personne) et amusantes (grâce au jeu du ballon rouge de couleur primaire ni bleu ni jaune qui s'attache également à l'enfant et qui le taquine ; il a sa propre conscience).

De plus, on redécouvre un Paris bien plus agréable que celui des temps modernes (cette ville fut emplie de complicité (la scène des parapluies), de politesse (la scène des parapluies) et de civilité (la scène des parapluies) en des temps jadis, ça fait plaisir à savoir à une époque où on se fait insulter un peu partout parce que le voisin est mal luné). Les plaisantes nostalgies d'un temps que je n'ai pas connu et d'un esprit enfantin retrouvé durant une demi-heure sont nées en moi tellement ce moyen-métrage est une perle qui transmet le virus du cinéma.






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