La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mardi 8 novembre 2011

Le rôdeur

Mardi 8 Novembre 2011
Un peu d'aventure

Le rôdeur / The Prowler, Joseph Losey, 1951, USA.

Certaines personnes se jettent dans une confiance aveugle avec un alcool fraîchement ramené par un membre de sa famille. Personnellement, je me lance dans l'inconnu d'un corps-à-corps fictif grâce au cinéma.

L'affiche et le titre de Le rôdeur ont attiré mon attention car les rôdeurs m'angoissent. J'ai peur d'être suivi, observé et poussé à l'enfermement par un individu ou par un groupe de personnes mal intentionnés. Face à un vrai rôdeur, mieux vaut être prudent. Je me suis donc fâché en achetant le DVD et j'ai renvoyé les coups en matant une aventure bien calé sur un canapé.

Pour information utile, je ne m'étais pas du tout renseigné sur l’œuvre. J'étais tellement dans l'ignorance et motivé par l'arrestation d'un type dangereux à mettre sous les verrous que je croyais que j'allais assister à une enquête sur un mateur avec quelques pulsions meurtrières dans l'esprit des films traités lors de ma thématique Octobre Rouge (le fait divers en moins). Je suis un beau pigeon car j'avais tort, The Prowler est un film noir qui narre l'histoire d'un crime.

Van Heflin tient l'affiche (je l'avais apprécié dans un rôle de sympathique protagoniste dans L'emprise du crime / The Strange Love of Martha Ivers de Lewis Milestone, 1946, avec la sublime Barbara Stanwyck et Kirk Douglas dans son premier rôle). Joseph Losey l'a réalisé (The Servant de 1963, n'est-il pas ?). Hugo Butler et Daltron Trumbo (alors blacklisté : Le rôdeur est donc emprunt d'un minimum de clandestinité si cela excite certains spectateurs de cinéma) en étaient les scénaristes et Robert Aldrich (The Dirty Dozen de 1967) a opéré en assistant-réalisateur et en directeur de seconde équipe. En somme, Le rôdeur respire la classe américaine. Il est considéré à juste titre comme un modèle du genre de la grande époque du film noir. Les auteurs ont utilisés les rouages les plus basiques pour construire une intrigue intéressante jusqu'à son terme. Désir masculin, femme objet, gain illégal d'argent, mari bafoué, bonté abusée, ambitions déçues, tout y passe pour lancer et relancer la tension dramatique. La séquence d'ouverture est d'une exécution remarquable. Elle présente la situation et les personnages de fine manière. Elle encourage le spectateur à suivre l'action en soulignant que l'essentiel est à venir. Le mystère ne s'appuie pas sur un simple whodunit ; il s'intéresse à la motivation primitive du délit et il permet de se poser en objecteur de conscience car, dans les histoires de crime, il n'y a que des plumeurs et des plumés.

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