La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

samedi 5 novembre 2011

Un certain type de soirée cinéphilique et la peur d'autrefois

Vendredi 4 Novembre 2011
Soir de fête


Je me suis fait plaisir en regardant un petit Hitchcock que j'aime bien : Blackmail de 1929. La scène de meurtre est un pur délice et un grand moment de cinéma. Alice White (incarnée par l'adorable Anny Ondra) passait un bon moment en compagnie d'un artiste charmant mais, après une courte absence, elle le retrouve assassiné. Les quelques scènes qui suivent retranscrivent les problèmes de conscience d'Alice, témoin maladroite d'un crime où elle a laissé des traces menant à elle.

L'attention d'Hitchcock consacrée à dépeindre le conflit moral d'Alice est attendrissante et a touché en plein cœur mon petit muscle du côté gauche de mon thorax situé sous le poumon de spectateur à moi. Elle est malheureusement victime du chantage du titre et elle craint d'être inculpée par une police paresseuse et incrédule quant à sa version de l'histoire. J'ai sagement visionné ces scènes et je les ai apprécié comme au premier jour. Merci Alfred.


Blackmail était sorti dans une édition DVD spéciale en coffret édité par Studio Canal. Il y avait 2 autres œuvres de monsieur Alfred du début des années 1930. A l'époque de cet achat en 2006, de la période britannique de monsieur suspense, j'avais également découvert Murder que je n'ai pas relancé. L'envie ne se faisait pas sentir mais Murder est bien sympathique également (un de ces jours ...). Ce coffret m'avait permis de visionner Blackmail (Chantage en français) et Murder (Meurtre en français ... véridique) pour la première fois dans des conditions proches de la version originale. Alors qu'à l'époque où j'avais découvert le cinéma d'Alfred Hitchcock dans les années 1990, j'avais épuisé mon porte-monnaie avec l"achat de VHS des Éditions Atlas-collection Hitchcock. J'en ai acheté 1, 2, 3 et 4. Elles n'étaient pas cher. C'était de la VF pan&scané mais je suis quand même tombé accroc du cinoche du monsieur à la silhouette inoubliable. Et puis, Atlas a augmenté le prix ... et, donc, je les ai gardé. J'ai toujours La maison du docteur Edwards, Mais qui a tué Harry ?, Le rideau déchiré, Complot de famille, La main au collet, L'homme qui en savait trop, La corde, Frenzy, Rebecca, Les 39 marches, Numéro 17, La cinquième colonne ... Je voulais aussi remercier l'invention du DVD.

Anny Ondra

Puis j'ai eu envie de remettre le couvert. Je me suis donc penché sur The Tingler, film de William Castle de 1959, dans lequel Vincent Price traque la cause de la mort par effroi : il cherche l'explication de la cassure de la colonne vertébrale lorsque la tension est trop forte pour être libérée par le cri. Truc que William Castle utilise pour présenter la séance. Le bonhomme est bien connu pour le type de cinéma qu'il pratiquait. A la fin des années 1950 et début des 1960, il faisait le tour des écrans des USA armé d'un film et d'une batterie de gadgets pour "secouer" le spectateur sur son fauteuil et dans la salle. Avec The Tingler, Castle voulait entendre le spectateur crier. S'il ne criait pas, la tension le tuait. Il culpabilisait même son audience avec un bout de la catch-phrase de l'affiche : "[...] Scream [...] If you value your life !". Le gadget pour ce long-métrage était des vibrations venant de moteurs accrochés sous le siège.

William Castle
Mais il ne faut pas s'y tromper, le récit de The Tingler est captivant. Certains personnages sont plus intéressés par l'argent et la gloire (le fruit de la découverte scientifique la représentant) que par la vie humaine. Quant au scientifique, il faut bien qu'il fasse peur pour prouver ses théories. L'horreur joue donc avec des histoires personnelles tragiques et mise sur la découverte d'un phénomène inconnu. Le monstre est humain et le tingler est original.


Le léger bémol (amusant) survient à l'échappée du tingler (en français, le désosseur de cadavres) ... qui trouve le moyen d'entrer dans une salle de cinéma. Le spectateur est alors (de façon très appuyée) le champ dans la salle des contre-champs à l'écran (ou vice versa). Le spectateur se regarde avoir peur. Attention le désosseur avance sur un siège ! Et étaient accrochés sous les fauteuils des moteurs vibrants ! Ah William Castle ! Quand tu tenais le monde dans ta main avec tes tours de passe-passe qui ne trompaient personne ! Tu peux remercier la fée électricité ! Survient alors un écran noir ! Et des cris dans la salle/dans le film !!


Reprise ensuite du récit jusqu'à une fin truculente. Avec William Castle, l'horreur est tout autant amusante qu'elle est prenante. Ce désosseur est un délice. Vincent Price est convaincant. Et ça me donne envie de revoir House on Haunted Hill pour deviner quel truc il avait utilisé pour ce long-là. Séance nostalgie : ce temps m'est inconnu mais la peur d'autrefois a un goût savoureux au présent.



Tout cela m'a aussi donné envie de revoir Dracula de Tod Browning, Freaks (du coup) et The Unknown tous 2 présents sur le même sublime DVD Warner de la monstrueuse parade (chapeau sur ce coup-là), The Wolf Man avec Lon Chaney, The Curse of The Cat People film poétique de Robert Wise à l'opposé de la perle d'horreur qu'est sa préquelle The Cat People de Jacques Tourneur, La Main du diable de Maurice Tourneur (le père de Jacques) dans ma collection DVD, peut-être même Frankenstein. Puis j'ai réalisé qu'il n'existait pas assez de temps pour satisfaire toutes mes envies de cinéma. Je dois revenir sur le blog pour quelques films dont j'aimerais parler (plus ou moins tard). Je dois finir d'écrire l'article sur The Shining (en bonne voie). Je dois découvrir d'autres films et suivre l'actualité. Bref, l'amour du cinéma est un vrai casse-tête.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire