La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

lundi 5 mars 2012

Blood Creek

Voir les nazis souffrir et mourir, c'est sympa au cinéma ... mais c'est mieux quand c'est bien fait.


Blood Creek, Joel Schumacher, 2009, USA.

Pour ceux qui ne se demandent pas ce que devient Joel Schumacher, je leur rappelle qu'il existe (non pas que je sois fan). Le réalisateur de 8mm, de Batman & Robin, de Batman Forever, de Phone Game, de Trespass, de Génération perdue, de Le fantôme de l'opéra avec Gerard Butler, de L'expérience interdite et du Le Nombre 23 tourne toujours des films. Avec Blood Creek, il a d'ailleurs donné dans un genre qu'il n'avait pas exploité jusque là : la critique de l'idéologie nazie.

Pour bien faire, Joel Schumacher a répondu présent en acceptant de réaliser le scénario de Blood Creek. L'histoire : en 1936, un agent nazi (incarné par Michael Fassbender) débarque dans une ferme de Virginie occidentale où a été trouvée une pierre runique. Fan d'occulte, l'agent applique toutes ses connaissances afin de devenir immortel. Pour cela, il boit du sang et se ressource auprès de la pierre pour compléter sa transformation en zombie au troisième œil. Heureusement pour l'humanité, la famille paysanne met des bâtons dans les roues de l'ambitieux nazi. Ils ont dessiné avec du sang des inscriptions le tenant à l'extérieur de la maison mais le retenant à l'intérieur du périmètre de la ferme.

Michael Fassbender

En 2009, l'affaire est toujours d'actualité. C'est alors qu'intervient Dominic Purcell (l'indispensable arrière-plan de Prison Break), une des victimes dont s'abreuve de sang le nazi, et son frère ambulancier qui veulent régler le problème à coups de fusils. Mais le zombie nazi est surpuissant. Et, pour atteindre ses opposants enfermés dans la maison, le zombie nazi contrôle et lance à l'assaut un cheval zombie, un rottweiler zombie et 3 humains zombies. Pendant ce temps, alors qu'il dispose d'autres chevaux zombies, le zombie nazi préfère encercler la maison à lui tout seul en chevauchant un canasson et en étant suivi par les autres (le cheval zombie envoyé à l'assaut avait pourtant fait beaucoup de dégâts ... même si la scène était ridicule) ; le zombie nazi fait une ronde d'une demi-heure qui permet à l'infirmier de récupérer sans inquiétude son sac de soins. Je rappelle que 73 ans après, le zombie nazi veut toujours se nourrir du sang des vivants et compléter sa mutation ... mais il finit décapité car il a bu de son propre sang (comment se fait-il que le sang de nazi soit un poison pour un nazi ?!).

Peut-être à cause d'un patronyme à consonance germanique, Joel Schumacher nous livre avec Blood Creek un réquisitoire anti-nazisme particulièrement risible, un recueil pathétique contre les excès de l'humain pour dépasser sa condition fragile face à la mort. Joel Schumacher prouve qu'il est un artiste auquel il manque indéniablement un troisième œil pour ne pas tourner autant de grosses merdes.

6 commentaires:

  1. Dans la filmographie de Michael Fassbender, un paquet de daubes insoupçonnées...

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  2. ... il faudrait que je me penche dessus. Ce Blood Creek est fameux dans le genre.


    ... quant à ma parenthèse sur Dominic Purcell : je voulais rajouter "arrière-plan de Prison Break" ... pour montrer que Wenworth est le petit frère et lui le grand (question de carrures)

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  3. Dans la série "Michael Fassbender joue dans une grosse daube inconnue", Jonah Hex a l'air fabuleux ;)

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  4. Ouais !
    Et tu as vu Eden Lake ?

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  5. Oui, j'ai vu Eden Lake. Un psycho-drame "social" lourdement chargé sur la jeunesse et sa violence (faut vraiment être british pour y croire ou pour que ça se passe) et sur la classe sociale qui l'a vu naître. Peut-être que le film se veut trop "horreur réaliste" pour être crédible. Je ne me rappelais pas que Michael Fassbender jouasse dans Eden Lake. MErci de me le rappeler, Félix.

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  6. En fait, j'ai bien aimé Eden Lake.

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