La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mardi 13 mars 2012

La sélection du mercredi en mode sociologue [14 mars 2012]

30° couleur (2011) : Après Tucker & Dale fightent le mal alias Tucker & Dale vs Evil (Eli Craig, 2010) qui redorait le blason des blancs vivant dans la cambrousse (autrement dit le "plouc"), voici 30° couleur de Lucien Jean-Baptiste et Philippe Larue qui promet de rompre le cou à un préjugé contre le noir en costard-cravate plus blanc qu'un français blanc en costard-cravate. Voilà un film qui va faire du bien à beaucoup de monde. Un "feel good movie" à ne pas manquer pour tous les noirs qui estiment que les blancs aliènent la négritude à la blanchitude, pour tous les noirs qui veulent voir un noir blanchi redécouvrir sa négritude, pour tous les blancs qui estiment ce travail de blanchiment comme étant d'utilité publique et qui vont espérer qu'il n'y aura pas de retour à la négritude, et pour tous les blancs qui croient le retour à la noiritude comme étant nécessaire à l'épanouissement personnel. Un mot d'ordre pour une réunion en salles ? La baston ! La baston ! La baston ! ...


38 témoins (2012) est un film de Lucas Belvaux dont la réputation est bien faite et dont je n'ai vu que Les Prédateurs réalisé pour Canal + sur l'affaire Elf. Lucas Belvaux est donc, pour moi, un réalisateur efficace. Le premier problème avec la bande-annonce de 38 témoins, c'est qu'Yvan Attal n'a pas l'air de donner une performance d'acteur extraordinaire (dixit première scène qui s'éternise un peu trop ; un adjectif suffisait) alors que tout le film repose sur lui. Le second problème concerne l'apparente mise en scène d'un mythe urbain (pourtant décortiqué scientifiquement) qui est donc sujette à controverse : "personne n'aide personne". Or, selon les études sociologiques, les individus n'aident pas pour plusieurs raisons (pas d'ordre précis à cette énumération) :
1. ils croient que quelqu'un d'autre va aider.
2. ils croient qu'il n'y a pas de raison d'aider.
3. ils ne sont tout simplement pas témoins du crime.
4. ils sont dans une logique de mimétisme : puisque personne d'autre ne réagit sur le moment, personne ne réagit sur le vif.

Conseil pratique : dans une foule, il faut désigner quelqu'un de précis et l'appeler à l'aide (car tout le monde a envie d'aider).

Remarque : ne tentez pas le diable non plus.


La bande-annonce de Cloclo (2012) présente au public une biographie comprenant la face cachée de Claude François : les assiettes qui volent, le tableau en liège qui absorbe un coup de poing, la dispute conjugale et le producteur qui lui met la pression. Dis comme ça, c'est pas grand chose. Mais bon, je minimise, je fais dans l'euphémisme, je mégote, je chipote ... son père le désapprouve. Mais, tout cela n'est-il pas compensé par l'argent, les femmes et le succès ?

Quand je pense qu'avec un titre comme Cloclo, il y avait de quoi faire un grand film social pour faire aimer une classe malaimée : celle des sans-abris, celle des clochards ... une sorte de Cloclo, mon ami le clodo ... mais non, il n'y en a que pour les stars ... tant pis.



Projet X (2011) aborde le thème de la crise des banlieues ... de classe moyenne. Les voitures en feu ne sont pas allumées par vandalisme, par esprit de rébellion et par misère sociale. Elles sont détruites pour s'amuser, pour passer le temps, pour être accepté socialement, pour séduire des jeunes femmes, pour décrire sur les réseaux sociaux la "folie" qui a duré le temps d'une nuit (pour créer du lien social), pour souligner l'importance d'en avoir été un(e) témoin vivant(e) (pour se démarquer et se faire remarquer), pour vanter les mérites d'un adolescent qui sait divertir ses invités (pour cirer des pompes), pour crier tout fort quel bon moment on a passé (pour cirer d'autres pompes), pour être content d'être venu en bus ou à pied à la soirée (pour se rappeler qu'il ne faut pas aller en banlieue en voiture), etc ... peut-être même pour trouver du boulot !

A part cela, la bande-annonce de Projet X présente une bande d'adolescents arrogants, idiots, insupportables et surexcités préparer et participer à une fête gargantuesque chez les parents de l'un d'eux. Rien qu'à voir la bande-annonce, j'ai envie de baffer jusqu'à ce que mort s'ensuive les 3 excuses de protagonistes principaux de ce truc distribué par Warner Bros. Je suis bien content qu'ils se fassent frapper dans les burnes par un nain. J'espère qu'ils se font cramer la gueule par le type au chalumeau. J'espère que le type de l'affiche étalé sur le gazon est l'un de ces 3 glands et qu'il s'est fait sauvagement enfoncé dans le fion un gros rouleau de pièces de monnaie par la caissière humiliée.

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