La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mardi 12 juillet 2011

Talladega Nights : The Ballad of Ricky Bobby

Mardi 12 Juillet 2011
Soir

Un copain autrefois appelé le breton, de son véritable patronyme Florent, qui a depuis disparu dans la nature, m'avait jeté à la volée pour donner son opinion sur Talladega Nights : The Ballad of Ricky Bobby (2006) d'Adam McKay : "C'est le film le plus fou que j'ai jamais vu.", dixit un individu qui a bu dans un bar de Montparnasse en une soirée 18 verres d'un tord-boyau infect, le Gai Luron, pour prouver qu'il pouvait battre son record de 17 verres de Gai Luron bus en une soirée. Ricky Bobby -roi du circuit- (titre français) avait cartonné aux US of A en restant tout le mois d'août 2006 au sommet du box office. Disparition du breton oblige, il me faut expliquer comment un film peut être fou.

Ricky Bobby est un enfant de l'amérique à la bannière étoilée. Son père est un grand amateur de vitesse. Il a d'ailleurs engrossé la mère de Ricky dans les toilettes d'un Steak House sans user de trop d'effets de séduction. Depuis Ricky est fana de conduite. Même s'il ne voit pas son père, il a retenu la leçon que ce dernier lui a enseigné (en se faisant virer de l'école primaire durant le Career Day) : "Si t'es pas premier, t'es dernier !"

On ne peut être que premier !

Jamais en reste de sensations fortes, un Ricky traumatisé, interprété par Will Ferrell au sommet de sa forme, décide de faire le technicien pour une équipe de stockcars avec son meilleur pote Cal (qui le suit à la vie à la mort comme un homosexuel refoulé et triquart). Ricky profite de l'absence momentanée du pilote du team (en train de manger un sandwich pendant la course dont il allait terminer dernier de toute façon) pour prendre sa place et montrer ce qu'il vaut. Il remporte cette épreuve. Le voilà bombardé pilote en chef. Cal est admiratif. Ricky fait sa première interview sans savoir que faire de ses mains ni que dire devant un micro.

Il faut avouer que Ricky brille dès qu'il prend la parole. Exemple : "Personne ne vit éternellement. Mais, avec les progrès de la science et tout le fric que je me fais, il n'est pas déraisonnable de croire que je puisse vivre jusqu'à 245 ans, voire 300.", ou, "Je vais vous expliquer pourquoi je suis le meilleur. C'est clair et net. Quand je me réveille le matin, je pisse l'excellence.", ou, "Je suis juste une machine poilue américaine à gagner."


Talladega Nights est donc une grosse turbine qui défonce le modèle du sportif américain sur-friqué, débile, déconnecté des réalités du monde, au régime fastfood, marié à une croqueuse de diamants Barely Legal, élevant ses gosses pour qu'ils injurient tout le monde à tout bout de champ (mode USA Land of the Free !), à l'intellect de bébé et l'attitude de macho.


Il ne faut pas oublier qu'il humilie régulièrement son meilleur pote qui lui sert de faire-valoir en dehors et sur la piste de course. Quand Cal se plaint de la douleur d'être l'éternel second et lui demande de le laisser gagner une simple fois, Ricky Bobby se moque de lui et lui ordonne d'oublier d'avoir des idées comme celle-là. Le lien véritable unissant les deux hommes se résume à une expression lorsque leurs poings se touchent : "Shake and bake" (en version US), "Rock n' roll" (en version francophone).

Barely Legal.
Un champion.
Est associé à cela, une épouse vénale (Leslie Bibb) qui couche avec Mister Bobby sur la table à manger devant son père et les enfants, une assistante (Amy Adams) pour qui il est bénin d'avoir un autographe signé de son patron sur le front, un pilote de F1 français ouvertement gay (Sacha Baron Cohen) qui, sur un air de jazz, vient plier le bras de Ricky Bobby en deux après un contentieux sur la différence entre les crêpes et les pancakes, et qui ensuite le met au placard dans la compétition en foulant aux pieds l'honneur des États-Unis d'Amérique.

Ricky Bobby appelle au secours Tom Cruise et Jésus Christ.

Après un accident grave, Ricky doit réapprendre à conduire. Son père revient pour l'occasion. Il met un cougar sur le siège passager afin que son fils unique affronte sa peur du volant les yeux bandés et un sac de cocaïne sous le plancher de la voiture. Puis il appelle la police pour préciser que son fils n'est pas blanc comme neige. Ricky doit alors s'engager dans une course-poursuite salvatrice ... ou pas.

Le retour de Ricky Bobby se fait pour le meilleur de tous dans une salve de blagues et de gags dérisoires, irrévérencieux et mordants. Pour le plus grand plaisir de l'humour "à la Simpson", Talladega Nights est un incontournable des direct-to-DVD français (j'ai eu mon exemplaire gratuitement au Virgin Megastore Barbès sur le comptoir du vendeur ; on pouvait même en prendre plusieurs ^^, c'est dire la qualité de la distribution de la comédie US dans notre beau pays). Les distributeurs discriminent l'humour et manquent d'ajouter de la valeur au patrimoine comique des salles de cinéma françaises (en évinçant Ricky Bobby mais en diffusant largement la bouse Semi-Pro), et, pourtant, Talladega Nights rappelle des vérités fondamentales pour l'existence humaine : "Highlander est un film de merde".

Une belle histoire d'amour.

P.S. : EN PLUS ... J'ai adoré, adoré, adoré Amy Adams qui ôte ses lunettes avant de danser sur une table en faisant tourner ses cheveux ... ^^ BIG UP !!!


5 commentaires:

  1. Ce film est géant. Par contre t'es rude avec "Semi-Pro", qui est tout aussi fameux !

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  2. Semi Pro est sorti après Ricky Bobby et Blades of Glory que j'ai tout deux adoré. J'ai souffert de la répétition de voir Will Ferrell nous tirer les portraits de sportifs foireux. Il avait fait Kicking & Screaming sur le foot avant. C'est la lassitude et le fait que j'ai beaucoup aimé le basket qui m'ont poussé, contre ma volonté, à regarder Semi Pro d'un seul oeil borgne alors que je voulais rire à plein poumons. Bref, je suis mon propre ennemi quand il s'agit de m'amuser dans la vie. Mea Culpa. Je me rappelle néanmoins d'une histoire rigole avec du eye liner et un pistolet chargé qui blesse un des potes de Will au bras sans que ce dernier ne s'offense. Sympa. Oh ! Et Kristen Wiig en dresseuse d'ours ^^ (j'aime le visage de Kristen ^^) ... mais, à part ça, Semi Pro bof bof.

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  3. Il y a de sacrées scènes aussi dans Semi Pro, mais je peux comprendre qu'on le trouve en-dessous des autres.

    Kicking & Screaming me semble très en-dessous, non ? Je l'avais déjà trouvé, sans sous-titres, et parcouru en constatant qu'il ne devait pas être très drôle. Avais-je raison ?

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  4. En effet, tu as raison Félix. K&S ne m'a pas fait rire du tout ... Will Ferrell boit du café pour jouer à l'homme viril et devient accroc, perd la boule, vire le coach des Bears champion de NFL qui faisait tout le bon boulot.

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