La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mercredi 31 août 2011

The Hospital

Mercredi 31 Août 2011
Jour

The Hospital, Arthur Hiller, 1971, USA

Le récit de The Hospital repose sur une inversion des rôles et de la mécanique usuels d'un établissement de santé publique. Les patients surveillent le corps médical, et, l'hôpital tue plutôt que guérir.

Cette comédie grinçante correspond à l'humour subversif et absurde en vogue à la fin des 1960's et durant les 1970's. M.A.S.H., Catch 22, Abattoir 5 / Slaughterhouse-Five, Slap Shot (presque toute la filmographie de George Roy Hill et de Robert Altman) ricanent des institutions, des représentants de l'autorité, des icônes publiques et religieuses, des objets de gloire, ... entre autres.

Dans The Hospital, le médecin chef de l'établissement de santé publique, le docteur Bock, incarné par George C. Scott, est alcoolique, dépressif et suicidaire. Il mène une enquête interne concernant des erreurs médicales accidentelles (tuant des patients bien portants considéré les soins apportés) et volontaires (prenant pour cible les responsables des erreurs médicales). Une femme incarnée par Diana Rigg fait une drague sans équivoque au docteur Bock fier de son impuissance. Les patients ne veulent plus être soignés à l'hôpital car ils se rendent compte de l'incompétence et de l'hécatombe du personnel. De plus, l'hôpital connaît des difficultés budgétaires. Il est l'objet d'une manifestation organisée par la communauté environnante qui veut revoir la gérance de ses propriétés. Les chirurgiens ne sont plus intéressés que par l'évasion fiscale. Les étudiants en médecine pratiquent des opérations réservées aux praticiens expérimentés.

Ce monde marchant à l'envers bénéficie d'une mise en scène sèche et efficace d'Arthur Hiller. L'accent est mis sur le jeu d'acteur (George C. Scott en premier lieu). Le rythme est rapide. Les séquences s'enchaînent sans ennui. Le verbocentrisme et la transparence sont respectés. Le symbolisme de The Hospital sert une critique en creux des réductions des dépenses de santé et de l'inversion des pôles d'autorité (identifiés comme causes des dysfonctionnements majeurs). La philosophie du laisser-passer l'orage est contre-balancée par la prise de responsabilité des ainés qui accueillent les nouveaux rebelles avec défiance. The Hospital est une perle du cinématographe.

4 commentaires:

  1. Super film, oui, qui mérite d'être redécouvert ! :) George C. Scott est géant, comme souvent !
    J'en avais aussi parlé rapidement ici :
    http://ilaose.blogspot.com/2011/01/hospital.html

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  2. George C Scott est un thème de rétrospective à lui tout seul. Même dans L'exorciste 3, Georgie fait tenir l'intérêt jusqu'au bout grâce à son charisme et son cabotinage. Big Up George !

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  3. J'en suis gaga !
    L'as-tu vu dans Hardcore de Paul Schrader ? Il a quelques très belles scènes aussi.

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  4. J'ai vu Hardcore à un trop jeune âge pour l'apprécier à sa juste mesure. J'ai envie de le revoir.

    Je vais visionner une nouvelle fois La Formule de John G. Avildsen. Ce film est très sympathique malgré quelques longueurs. Il aborde bien le sujet de la guerre industrielle dans le domaine de l'énergétique. Marlon Brando fait un caméo intéressant en plusse.

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