La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

lundi 15 août 2011

All the Boys Love Mandy Lane

Lundi 15 Août 2011
Soir

Tout le texte est en spoiler alert.

Amber Heard est une coutume sur Donc Acte ! donc ...

All the Boys Love Mandy Lane, Jonathan Levine, 2006, USA.

Dans la scène introduisant les personnages et les enjeux de All the Boys Love Candy Kane, Levine ne fait pas dans la finesse ; il y dévoile même toute son intrigue (même si l'affiche et le titre de All the Boys are fucking crazy about a major cunt sont révélateurs). La poitrine (premier plan de All the bitches are like Mandy Lane), le visage et les fesses de Mandy Lane sont visés par l'objectif de la caméra en gros plans. Plusieurs regards se retournent sur elle. L'expression de Mandy Lane est agacée. Sur ce, Mandy Lane trouve le mec le plus pouilleux de l'école. Assis par terre, écouteurs sur les oreilles, sans coiffure, les yeux vides de vie, puant à travers l'écran tellement il a l'air de ne pas avoir pris de douche depuis deux plombes, Mandy Lane a trouvé refuge auprès d'un type amorphe et suiveur.


Après avoir été nié dans son existence et chahuté dans la piscine, ce jeune homme en fleur pousse un tricard pour Mandy à l'accident mortel. La mise en abime du désir et de la compétition masculins est à mettre en relation avec la mise à distance de Mandy Lane vis-à-vis des hommes (elle conserve fièrement sa virginité). Mandy Lane est jeune et jolie. Elle est la cible de toutes les attentions des mâles en rut mais elle ne veut répondre à aucune demande et s'organise pour faire le ménage dans ses prétendants.

A quoi sert donc cette première séquence où le beau blond de service se fait éclater l'arrière de la tête puisque le mou du genou obsessionnel fan de sélection naturelle (voir photo ci-dessous) aux méthodes douteuses pour éliminer la compétition et aux yeux plus gros que le bide se fait distancer (attention symbolisme : All the Boys Love to run behind Mandy Lane) et ignorer par l'objet de son désir ? Mandy Lane en voulait-elle tellement au freluquet sans charisme d'avoir motivé un couillon qu'elle ne pouvait pas supporter à sauter du haut d'un toit vers le bord de la piscine ? Évidemment non.

Un ado sans prétention

Mandy Lane s'est acquise les services de ce mec malléable sans prétention afin de tuer tous ses prétendants (All the Horny Boys wait until the final twist to uncover the truth about Mandy Lane and hope there would be a nipple slip at some point). Elle joue le jeu de la sélection naturelle sans imprimer de choix à sa vie. Cette sainte nitouche attend que le meilleur se dégage du lot. Le nombre de macchabées importe peu. C'est pas elle qui se salit les mains. Même si tout le monde lui court après, c'est elle qui est à fuir. Bref, c'est pas celui qui tue pour elle qui a sa préférence, ni celui qui tente sans vraiment essayer, ni la brute qui humilie les autres, ni celui qui essaie de minimiser l'acte charnel, ni l'hôte qui attend d'être récompensé pour avoir une grande maison, c'est celui qui n'essaie même pas qui l'emporte (et il est en sang et sur le point de claquer à la fin de All the Girls Should Kill all the Mandy Lanes of this World). Quand je pense à toutes ces femmes qui ont du mal à se trouver un mec ... rageuh!!!

Il y en a bien une qui mérite un petit coup

All the Boys Should Learn the Difference Between Love and Sexual Attraction m'a sévèrement grippé le cerveau. Sous couvert d'emprunts aux 70's, à Elephant, Texas Chainsaw Massacre et Larry Clark, Mandy Lane débarrasse le monde de jeunes bouffis d'orgueil aux discussions humiliantes par la manipulation d'un pauvre d'esprit et par le carnage. Mandy sourit en songeant aux victimes qui ont péri pour ses beaux traits alors qu'elle préservait sa virginité (voilà une incohérence de récit monumentale). Elles sont en train de courir et rire dans un fantasme illogique bercé par une musique sunshine. La présence de cadavres pour composer la vision de l'esprit apaisé de ce cul serré de Mandy Lane aurait été de juste à-propos. Elle se réjouit de la mort des autres pas d'un faux flash-back nostalgique sur une entente qui n'a jamais existé.

La drague de Jonathan avant de faire All the Boys are bitches when they chase asses

Jonathan Levine est responsable d'un All the boys want to feel good in Mandy Lane dans lequel la réalisation est un égout à ciel ouvert. Le réalisateur se regarde filmer. La tension dramatique est inexistante. Le rythme est lent. Les raccords sont douteux. La plupart sont d'ailleurs faux : si mon cerveau ne fonctionnait pas normalement, certains protagonistes ne s'adresseraient pas la parole (j'ai deux exemples particuliers : discussion autour d'un pick-up truck dans la première séquence et autour d'une table à propos d'une petite bite). La vision de l'adolescence américaine violente ne sachant pas calmer ses ardeurs sert probablement  Jonathan dans ses intentions de draguer des femmes avec l'esprit du mec qui comprend les vierges effarouchées, aussi meurtrières soient-elles.



2 commentaires:

  1. Héhé j'aime bien tes déclinaisons du titre :)
    Je l'ai vu aussi ce film ! Il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, c'est peu dire... Reste encore le sex-appeal et le regard insolent de son actrice.

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  2. Dommage qu'elle soit gay ... mais je rêve éveillé pour dire une chose pareille :D

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