Mercredi 19 Octobre 2011
Hors Octobre Rouge
Tout simplement parce que je me les suis enfilé l'un derrière l'autre en en redemandant, je vais encore passé à mes propres yeux pour un mec totalement accroc au boulot après avoir rédigé un article compilation sur 3 films alors que je suis en plein mois thématique Octobre Rouge avec un film, un téléfilm ou une mini-série à chroniquer par jour. En attendant Octobre Rouge et le repos ...
Cold Prey, Roar Uthaug, 2006, Norvège.
Cold Prey 2, Mats Stenberg, 2008, Norvège.
Cold Prey 3, Mikkel Braenne Sandemose, 2010, Norvège.
Cold Prey
Le récit de Cold Prey se déroule dans les montagnes norvégiennes. Jannicke et sa bande de potes s'y rendent pour skier. L'un d'eux se pète la jambe. Ils découvrent un hôtel abandonné à flanc de montagne. Ça tombe bien, il n'avait pas réservé un endroit où se loger ni prévu une tente (peut-être était-il de sortie pour la journée ... peut-être cela est précisé ... j'ai pas fait attention. Moi, les présentations mal torchées et vite expédiées de jeunes insipides qui sortent en bande s'éclater, je les réceptionne tel quel). Ils y séjournent donc bon gré mal gré. Pas de bol, un enfant a viré psychopathe dans les locaux 30 ans auparavant.
Le premier Cold Prey démarre à mi-parcours. Vous pouvez le commencer à la 37ème minute (je vous dirais pourquoi dans quelques lignes). Avant cela, Cold Prey a tous les charmants défauts de films à séries avec un serial killer : le flash-back qui annonce tout ce qu'il y a à savoir (ou réserve sa mini-surprise du genre "c'était pas tout à fait ça mais presque c'était pas loin ... allez, faut pas vous prendre le choux pour si peu ... de toute façon, l'important est ailleurs."), les personnages sans intérêts, l'accident pratique pour immobiliser un groupe, le lieu inconnu coupé du monde, les portes qui s'ouvrent et se referment toutes seules, une ombre qui passe au premier plan, les longs couloirs et la découverte progressive d'éléments pas trop inquiétants. Après la 37ème minute, défile en nuisette et en petite culotte la charmante demoiselle Viktoria Winge, très malheureusement victime du premier meurtre (son sympathique caractère de gentille fille m'a interpelé : pourquoi elle et pas les autres ?).
Ensuite, on revient aux éléments classiques : le jeune homme qui se vexe comme un gamin et picole comme un con, le type qui est empêché par le tueur d'aller chercher de l'aide, la boîte de sauce tomate confondue avec du sang, la découverte de la disparition de l'un d'eux, puis d'un deuxième, petite dispute entre copains, la course-poursuite dans les couloirs et dans la neige, la figure du tueur, la survivante du premier plan de l'affiche. Cold Prey vire slasher-survival dans la dernière demi-heure. Avant cela, pas d'histoire ni d'intrigue. Pendant non plus. Pas d'originalité dans les meurtres. Aucun motif en relief si ce n'est les courbes de Viktoria Winge. Le manque d'imagination se cache sous des filtres bleus et une ambiance pseudo-glauquo-sérieuse. Juste de l'exposition de jeunes qui s'entendent bien et qui s'apprêtent sans la moindre jugeote à devenir victimes ou survivants. Bref ...
Cold Prey 2
Dans Cold Prey 2, Ingrid Bolso Berdal reprend son rôle de Jannicke. L'action est située dans un hôpital. Elle enchaîne directement à la suite des événements du premier opus. On nous la refait à la Halloween-Halloween 2 de John Carpenter. La réalisation est de facture identique à celle du premier épisode. Le nom des réalisateurs changent mais leur travail englobe toute l'action avec un regard éclairé, découpé et filtré de la même manière. Cold Prey 2 retransmet néanmoins une émotion intéressante. Quelques idées scénaristiques sont prenantes : la nature du policier Sverre (Mats Eldoen) et son sort, la sympathique infirmière Audhild et son joli minois (incarnée par Johanna Morck vu dans la troupe de journaliste amateur de The Troll Hunter), les relations sensibles entre les personnages, une histoire d'amour avortée dans l’œuf, le duo Jannicke et Camilla (incarnée par Marthe Snorresdotter Rovik), la phase de deuil des victimes du premier, l'ambiguïté sur la forme du mal de Cold Prey 2 pendant la première partie du film, l'horreur ne joue pas sur un jeu de massacre débile, la tension prend peu à peu, les coups font mal, l'humour est macabre (faut tout de même raccorder son sens de l'humour juste après le choc provoqué par la mort violente), un petit meurtre ironique ^^ et davantage d'informations sur le tueur de Cold Prey. Quelques bémols : un enfant de plus dans un hôpital (et pas brillant), une scène de rêve téléphonée, 10 dernières minutes poussives. Mais Cold Prey 2 est plus intéressant que Cold Prey et son affiche le laisseraient croire. Il est un film sympathique dans lequel les meurtres ont une identité propre (grâce à de bons personnages et leurs relations) et qui caractérise (enfin!) son méchant avec une portée fantastique mettant en relation la mort et l'origine du mal (s'avérant être une intéressante piste de réflexion).
Cold Prey 3
En 1976, on assiste à la transformation de l'enfant qui devient un tueur. En 1988, on assiste à un slasher-survival. Cold Prey 3 reprend le mode Cold Prey prime. Le meilleur des 80's est remixé : les personnages insipides (le retour), la musique, la voiture qui démarre quand quelqu'un veut remonter dedans, faire pipi dans les bois, des gens qui sourient 24 heures sur 24, faire pipi à la montagne, voler le jeu vidéo d'un nerd par la droite en détournant son attention en lui tapant sur l'épaule gauche, se baigner tout nu dans un étang, camper autour d'un feu, se faire massacrer par un psychopathe doué d’ubiquité, n'avoir aucune évolution de protagoniste et réenrouler la bande d'une K7 audio avec le petit doigt quand elle s'est prise dans les têtes de lecture du walkman. Cold Prey 3 se résume à la courte reconstitution des années reaganienne (photos ci-dessous).
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