Mardi 11 Octobre 2011
Octobre Rouge #5
John Reginald Christie avait des troubles de la personnalité qui le poussait à feindre et à exagérer des maladies afin de s'attirer de la compassion. Surprotégé par sa mère, dominé par ses cinq sœurs, mal aimé par son père, Christie n'a pas développé une estime et une confiance en lui-même qui lui permettait de s'affirmer. Son comportement impopulaire était symptomatique de son véritable trouble : l'impuissance sexuelle. Les surnoms de "Reggie-No-Dick" et "Can't-Do-It-Christie" lui furent attribués à la fin des années 1910 après plusieurs expériences ratées avec d'autres femmes que les prostituées, et, avant celui de "L'étrangleur de Rillington Place" 40 années plus tard.
Après des premiers pas vers le crime sous la forme de multiples vols durant les années 1920 et 1930 (dont la voiture d'un prêtre qui s'était lié d'amitié avec lui), John Christie est devenu un monstre qui abusait des situations délicates féminines (il leur faisait croire qu'il pouvait les avorter ou les soigner grâce à ses connaissances médicales) afin de les empoisonner, d'abuser d'elles sexuellement et de les étrangler. Il dissimulait les cadavres dans sa maison (sous les planches, dans les murs, dans le jardin).
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John Reginald Christie |
Ludovic Kennedy a écrit sur John Christie un ouvrage de référence à partir duquel le film 10 Rillington Place est fondé.
10 Rillington Place, Richard Fleischer, 1971, Royaume-Uni.
L'étrangleur de Rillington Place narre la période meurtrière de Christie à partir de la seconde guerre mondiale. Le récit s'attarde sur sa méthode de tueur et son habilité à dissimuler sa personnalité trouble et ses crimes jusqu'à son arrestation.
Je n'en dis pas davantage. J'ai personnellement découvert ce chef d’œuvre de Richard Fleischer sur la simple conviction qu'il avait fait du bon travail. J'avais vu le fameux
The Boston Strangler alias L'étrangleur de Boston. Richard Fleischer avait déjà maîtrisé la réalisation d'un film sur un tueur en série : Albert De Salvo. Mon choix basé sur la foi, je ne me suis donc pas renseigné sur le résumé et le traitement de cette histoire. J'y ai plongé les yeux fermés et en suis ressorti enchanté tellement le suspense est au rendez-vous et le style du métrage impeccable.
10 Rillington Place est un chef d’œuvre du cinématographe. Le récit et la narration sont fabuleux et implacable. Le scénario est un modèle du genre (fondé sur les recherches de Kennedy). Le réalisme psychologique et social sont à mettre en accord avec un travail de reconstitution. Une partie des dialogues ont été écrits à partir de documents officiels. La mise en scène est au cordon (je ne lui reproche qu'un zoom : devinez lequel). Richard Attenborough est grandiose de composition pour ce rôle qui le répugnait lui-même d'incarner.
J'avais bien aimé ce film, découvert juste après "L'étrangleur de Boston", que j'avais préféré. Mais tu me donnes envie de le revoir, ce que je ne tarderai pas à faire !
RépondreSupprimerJe suis content de t'avoir donner envie de le revoir :D Je l'adore ce Fleischer. Il faut préciser que j'ai vu "10 Rillington Place" une dizaine d'années après "The Boston Strangler", ce qui m'a aidé à ne pas le faire souffrir de la comparaison. J'avais une envie brûlante de le voir juste après. Il n'était pas disponible. C'était avant l'internet (amazon, ...). On était encore aux vidéoclubs et à la VHS dans la première moitié des années 1990 jusqu'à l'an 2000. Je ne l'ai pas trouvé. Mais je ne l'aurais PROBABLEMENT pas autant apprécié qu'en mettant autant de temps entre ces deux perles de films sur des tueurs en série. C'est un mal pour un bien.
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