La sélection de Donc Acte !

Donc Acte ! ne suit pas l'actualité cinéma à la loupe. Donc Acte !, qui s'est intitulé Le cinéphobe pendant une courte période, n'a pas pour passe-temps de visionner des pelloches de cinoche. Donc Acte ! ne va pas souvent voir une œuvre en salles. L'envie est rare. Le plaisir est d'autant plus intense lorsque je suis satisfait par une rencontre du 7ème art. Certains films m'inspirent des réflexions ; c'est ce que je souhaite partager. Je ne propose pas de thèses et il m'arrive de gâcher les histoires en racontant la fin. Vu que je ne mets pas ce qui a été fait de l'invention des frères Lumière sur un piédestal et que je suis des fois moqueur, Donc Acte ! peut ne pas plaire.

mardi 18 octobre 2011

Henry, portrait of a serial killer

Mardi 18 Octobre 2011
Octobre Rouge #14

Henry, portrait of a serial killer, John McNaughton, 1986, USA.

Là, je dois vous avouer. J'en ai un peu marre de sortir un article sur un tueur en série tous les jours. Je signale que je fais des recherches connexes pour être proches des faits et savoir sur quoi j'écris. Je ne fais pas que regarder des films, téléfilms ou séries pour pondre ce qu'ils m'inspirent (certains articles sont d'ailleurs écrits de mémoire d'homme). Pas de bol, le moment de surmenage est tombé sur un long-métrage qui ne m'a jamais plu de par son manque de tension dramatique. J'ai nommé Henry, portrait of a serial killer de John McNaughton.

Comme pour Le crocodile de la mort, j'ai déterré une copie VHS René Chateau Vidéo de Henry, portrait of a serial killer de ma collection recouverte de poussière qui traîne chez ma mère (elle est toujours en train de pester sur ce sujet-là ... quand est-ce que je vais l'en débarrasser ? ... toute cette poussière ohlala) et je l'ai maté en 2 fois avant de dormir le dimanche 16 au soir et le lundi 17 avant de partir pour l'atelier d'écriture de scénario auquel je suis inscrit. Je voulais réévaluer mon avis.

Bref ...

Le dimanche 16, j'ai donc suivi l'introduction du film qui situe à merveille les choses au travers d'une alternance entre une série de tableaux représentants les cadavres de victimes d'Henry et ce personnage de meurtrier suivi par la caméra de McNaughton dans son quotidien d'anonyme en pleine dérive. Henry tue des femmes. Ses crimes sont liés à la sexualité.


Passé ce cap, le lundi 17, j'ai regardé le récit s'attarder sur la corruption qu'Henry exerce sur Otis. McNaughton montre la froideur et l'indifférence des 2 assassins complices qui effacent ceux qui les gênent parce qu'ils les gênent. Seuls au monde, avec leurs manières et leurs règles, les 2 hommes croient au meurtre comme acte pratique de la vie quotidienne pour satisfaire leurs désirs.

Ce spectacle est difficile à visionner car la mise en scène n'émet pas d'avis sur ses sujets d'études fictionnels. Elle les expose sans filtres. McNaughton joue surtout sur l'ellipse et la suggestion. Le spectateur participe alors à la narration, et, le fait d'imaginer, par exemple, une scène de nécrophilie présentée sans être achevée à l'écran inspire le développement à l'esprit. Même s'il n'est pas nécessaire de se plier à cet exercice, les âmes sensibles peuvent s'abstenir de regarder Henry, portrait of a serial killer pour toute l'horreur induite pour peu que ce spectateur soit aisément bouleversé par les idées dérangeantes que sa pensée (sous influence extérieure) peut fournir.

Moi, j'ai regardé des morceaux en accéléré.

Henry ne s'encombre de personne et se complait dans une facilité émotionnelle sans attache. La jeune et attachante Becky (interprétée par Tracy Arnold) est coincée entre son frère Otis qui veut jouer sexuellement avec elle et Henry. Elle est le point d'attache emphatique et émotionnel du spectateur. C'est avec elle que j'aurais aimé passer davantage de temps en tant que membre de l'audience (j'étais seul mais bon je ne voulais pas répéter le mot spectateur 2 fois dans le même paragraphe) qu'avec Henry et Otis.

Mais, on ne peut refaire un film. Il faut faire avec ce qu'on nous propose.

A l'adolescence, la fin me semblait logique et décevante. Elle m'apparaît aujourd'hui comme étant éloignée des faits réels. J'ai d'ailleurs été étonné de découvrir que la véritable Becky était âgée de 12 à 14 ans durant la période où elle a trainé avec les 2 assassins entre 1976 et 1978 alors que Tracy Arnold semble plus mature.

Quelques entorses aux faits font de Henry, portrait of a serial killer un film discursif sur l'indifférence meurtrière et le refus de l'attachement émotionnel envers l'autre. Après le visionnage du long-métrage sur le mode qui sied à votre émotivité, vous pourrez utiliser les faits réels pour mieux vous faire une opinion sur Henry, portrait of a serial killer. Henry Lee Lucas a sévi entre 1960 et 1983. Il confessa 600 meurtres avant de se rétracter. Il fut condamné pour 11 mais le véritable nombre de ses victimes est estimé à 350. Ottis Toole a probablement commencé à tuer dans les années 1970 jusqu'en 1983. Il fut condamné pour 9 meurtres. Ensemble, ils ont assassiné une centaine de personnes après avoir signé un pacte homosexuel d'assassins en 1976 (année de leur rencontre). Ils sont tous deux morts en prison. Frieda "Becky" Powell, elle, a fui.

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